Le voyage annoncé du pape François en République centrafricaine, les 29 et 30 novembre prochain, tirera peut-être momentanément ce pays de «l’oubli… la pire des catastrophes», comme l’a dit à choisir le Père Tony Kurmann sj, de la Procure des missions jésuites de Suisse. Son organisation soutient le travail éducatif accompli depuis 2008 par le Service jésuite des réfugiés (JRS) auprès des déplacés centrafricains.
A l’instar de la population locale, le JRS y a subit de nombreux revers de fortune. Ce qui n’empêche pas le Père Peter Balleis, son directeur international, d’affirmer: «Nous restons et reprenons tout à zéro. Seuls l’éducation et l’enseignement permettent d’enrayer le cercle vicieux de la violence et de l’absence de perspectives. Lorsque j’entre dans une salle de classe, je prends conscience de l’importance de notre travail, car cette salle incarne la vie et l’avenir.» Après la guerre civile entre les forces de l’ex-Seleka et les milices des anti-Balaka, les efforts du JRS se sont concentrés sur l’éducation primaire dans les camps de déplacés de la région de Bangui. Objectif: empêcher les élèves de perdre une année scolaire et offrir aux jeunes enfants des espaces «sûrs», pour permettre aux parents de se consacrer à des activités lucratives. Le JRS est aussi présent au Cameroun, un pays qui accueille plus de 250 000 réfugiés provenant de République centrafricaine.
«En tant que représentant du JRS auprès des Nations Unies à Genève, explique le jésuite Michael Gallagher, je me suis rendu deux fois en République centrafricaine avant la guerre civile, et une fois après. Avant la guerre, ce pays n’était vraiment pas une priorité des Nations Unies. On disait même sous couvert qu’y être envoyé en poste revenait à une “mutation pour mesure disciplinaire”!» Mais quand le conflit armé entre les ex-Seleka et les anti-Balaka a éclaté, les organisations humanitaires de l’ONU ont immédiatement amélioré la qualité de leur présence dans le pays. «J’ai observé les résultats bénéfiques de cette vague lors de mon dernier voyage à Bangui, en juillet 2014, poursuit le Père Gallagher sj. Sur place, les bureaux de l’OCHA (Bureau de coordination des affaires humanitaires) et du HCR (Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés) participaient très activement aux opérations. A Genève, en tant que directeur du Bureau du Service jésuite des réfugiés, je suis en rapport quasi quotidien avec ces organismes. Ma visite sur place m’a fourni de nouveaux arguments de “plaidoyer” auprès de l’ONU.»
Pour en savoir plus sur le travail du JRS en République centrafricaine, lire le PDF ci-dessous.
D’origine juive allemande, converti au christianisme, le Père jésuite David Neuhaus est depuis 2009 vicaire du Patriarcat latin pour les catholiques d’expression hébraïque d’Israël. Il est aussi responsable de la coordination de la pastorale des migrants et dirige à Tel Aviv, le Centre Notre-Dame Femme de Valeur, qui est devenu un point de ralliement pour les nombreux immigrants catholiques de la métropole israélienne (à lire: Maurice Page, «Catholiques à Tel Aviv», in choisir n° 654, juin 2014, pp. 13-14).
Jusque dans les années 90, la plupart des catholiques de Terre sainte étaient de langue arabe. S’y sont ajoutés depuis des migrants asiatiques à la recherche de travail, puis des Africains clandestins, le plus souvent en provenance d’Érythrée, de Somalie ou du Soudan. Or l’État d’Israël ne leur reconnaît pas le statut de réfugié. Ces migrants africains se retrouvent enfermés dans le centre de détention de Holot, dans le désert du Néguev. Une situation dont s’est emparée la Cour suprême du pays, qui dénonce le non-respect des droits fondamentaux de ces migrants. La plus haute instance judiciaire israélienne a demandé au gouvernement de Benyamin Netanyahu de relâcher les clandestins détenus depuis plus d’un an. C’est ainsi que près de 1200 personnes ont été libérées fin août.
Mais pour aller où et faire quoi ? Interdits de séjour dans les villes de Tel Aviv et d’Eilat, ces ex-détenus se retrouvent subitement livrés à eux-mêmes en plein désert. Le groupe Communauté pour les Africains à Jérusalem a lancé un appel pour leur trouver des lieux d’accueil. Un appel relayé par le Père Neuhaus sj. Il a expliqué sur Radio vatican comment une telle situation kafkayenne a pu voir le jour en Israël.
Retrouvez le Père Neuhaus dans choisir
Personnalité reconnue et grand connaisseur de la région, le Père David Neuhaus développe dans le numéro d’octobre (à venir) de la revue choisir une analyse des relations entre le Saint-Siège et l’Etat de Palestine. Des relations qui ont défrayé la chronique politique cette année. Le Saint-Siège, en effet, a abordé à plusieurs occasions durant le mois de mai la question des Palestiniens et de la Palestine. Il a notamment reçu en tant que chef d’État le président Mahmoud Abbas et canonisé les deux premiers saints palestiniens des temps modernes. Puis, le 26 juin, le Saint-Siège et la Palestine ont signé au Vatican l’accord global qui avait été conclu entre les deux parties le 13 mai 2015. Le Père David Neuhaus situe ces événements dans une perspective historique, prenant en compte l’évolution de la position de l’Église catholique sur le conflit israélo-palestinien qu’elle suit attentivement depuis des décennies.
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Michel Rouèche
L’aulne de l’aube au crépuscule. André Gaignat, sabotier, une histoire d’Ajoie
Délémont, D+P SA 2015, 196 p.
Trop alarmiste, trop lente... A chaque crise sanitaire, l’OMS est en butte à la critique. L’épidémie d’Ebola met en lumière les limites de sa marge de manœuvre face à sa réalité institutionnelle, aux méconnaissances entourant le virus et aux problèmes de développement propres aux pays touchés.
Chaque année, en vue de la Journée mondiale des missions du mois d’octobre, l’agence fides[1] présente les nouvelles données révélées par l’«Annuaire des statistiques de l’Église», du Vatican. Celles présentées ici ont été arrêtées au 31 décembre 2011. Pour les chiffres suisses, nous avons choisi de reproduire une série de tableaux présentés en 2013 par l’Institut suisse de sociologie pastorale[2].