Alfio Tommasini a visité des lieux dans lesquels de luxuriants jardins se sont épanouis pendant la Haute Antiquité. Baignés par la pensée du Zoroastre, les anciens Perses ont érigé d’impressionnantes constructions et creusé des systèmes d’irrigation sophistiqués pour créer des havres de paix reflétant leur conception de l’univers. Invoquant les éléments primaux du zoroastrisme (eau, terre, feu, air), ils ont bâti des jardins clos: des pairi-daezaen.
Symboles de quatre éléments, les murs ferment un espace de protection végétal, minutieusement mis en scène, qui procure repos physique et spirituel, mais suscite également émotion et poésie. La relation mystique de l’humain au monde matériel se retrouve également dans la série Pairidaēza. Dans l’œil du photographe, la rencontre avec les lieux et leurs habitants interroge sans cesse le rapport que ces derniers entretiennent avec les éléments eau, terre, feu et air. Un homme s’avance dans l’eau, la terre rouge s’étend sous les pieds d’un couple d’agriculteurs, un feu crépite à l’intérieur d’une petite maison…
La série présentée sur l'esplanade du Château de Gruyère revient en outre sur l’art et l’usage du jardin à l’époque contemporaine dans les grandes villes iraniennes. (com. presse/réd.)
Les jardins vous enchantent? Vous voulez en savoir plus sur ces lieux protecteurs? Feuilletez notre dossier "Il est un jardin", paru dans la dernière édition mensuelle de choisir, en juillet 2016, et en particulier l'article de Patrick Bittar Refuges et délices, qui présente l'origine mésopotamienne des jardins.