Les artistes n’auront jamais autant écrit qu’au XXe siècle. Libelles et tracts pour les dadaïstes, revues pour les pionniers néerlandais de l’abstraction sous l’égide de Piet Mondrian et Théo Van Doesburg, sans compter les ouvrages théoriques ou critiques dans lesquels les auteurs énoncent à l’envi leur conception profondément renouvelée de l’art.
Le centenaire de la naissance du dadaïsme fêté à Zurich n’est pas qu’une simple célébration locale. Aucun autre courant n’a procédé à une remise en question aussi vaste et radicale des fondements de l’art, à laquelle nombre d’artistes contemporains continuent de puiser.
Byzance en Suisse,
Musée Rath, Genève
On cherche parfois au bout du monde un exotisme que l’on a près de chez soi. Le musée Rath de Genève nous invite à vérifier cet adage, au travers d’une exposition qui souligne l’extrême richesse du fonds consacré à l’art byzantin dans les collections suisses. Six cents, tel est le nombre considérable d’œuvres exemplaires d’un empire millénaire que Byzance en Suisse nous propose d’admirer, sans devoir pour autant parcourir la Grèce ou la lointaine Russie.
A la recherche de 0,10. La dernière exposition futuriste de tableaux, Fondation Beyeler, Bâle
De l’avant-garde russe encore. Love in Times of Revolution. Artist couples of the Russian avant-garde,
Kunstforum de Vienne
Avec l’exposition A la recherche de 0,10, la Fondation Beyeler livre quelques-uns des plus grands noms de l’avant-garde russe, illustrés par des œuvres considérables, rarement, voire jamais, prêtées par les musées russes. Elle aborde, avec ce nouvel opus consacré à l’émergence de l’abstraction en Russie, cristallisé autour de la personnalité singulière de Kasimir Malevitch, un chapitre déterminant de l’histoire de l’art du XXe siècle. Mais au-delà de l’icône de son fondateur, l’exposition donne à voir des figures plus confidentielles, qui permettent d’apprécier la place des femmes, mais aussi des poètes ou des photographes. Ce sont là autant d’acteurs aux talents multiples qui participent de la période la plus féconde de l’art russe, dont la politique stalinienne aura finalement et malheureusement raison.
Marius Borgeaud (1861-1924)
Fondation de l’Hermitage, Lausanne,
jusqu’au 25 octobre
L’Hermitage célèbre Marius Borgeaud au travers d’une vaste rétrospective, sans rancune pour celui qui avait préféré la France à sa Suisse natale. Oui, des Suisses aiment la France ! Né à Lausanne en 1861, Marius Borgeaud a bien dû être un de ceux-là pour s’y installer en 1890 et mourir rue Lamarck, à Montmartre, trente-quatre ans plus tard. Son pays d’adoption le lui a bien mal rendu, en s’empressant de l’oublier. A l’inverse, son œuvre suscite la passion des collectionneurs helvètes.