Les collectionneurs sont des gens formidables, ils achètent passionnément et prêtent généreusement le fruit de leurs amours. À tant aimer l’art, les musées leur offrent leurs cimaises, comme le fait le Kunstmuseum de Berne qui accueille une part de l’immense Daros Latinamerica Collection constituée par le Suisse Stephan Schmidheiny. Musée à lui-seul, la collection de l’homme d’affaires déroule le panorama de l’art latino-américain depuis les années cinquante, avec sa diversité certes, mais aussi son identité constituée de pays souvent soumis à des régimes politiques totalitaires. À voir au Kunstmuseum de Berne jusqu’au 21 mars.
À l’heure où beaucoup sont au chevet d’une planète à la dérive, les artistes se tournent de nouveau vers le paysage. C’est ce dernier que célèbre l’exposition Sound of silence - Laissons parler les éléments…, en France voisine, au travers d’une véritable rêverie dédiée à la beauté du monde. Iris Hutegger, Jan Gulfoss et Gilles Lorin en subliment la réalité à la faveur d’un sortilège de techniques à la lisière de la peinture, du dessin et de la photographie.
À voir jusqu'au 30 janvier, du mardi au dimanche, ou sur rendez-vous à la Galerie Daltra de Megève.
La découverte en 1945 des collections du musée d’ethnographie de Genève (MEG) et la rencontre de son directeur Eugène Pittard bouleversent la vie et l’œuvre de Jean Dubuffet (1901-1985) ainsi que le cours paisible de l’histoire de l’art. L’exposition actuelle Jean Dubuffet un barbare en Europe célèbre tant l’auteur d’une œuvre hors du commun que l’inventeur de l’art brut.
Alors qu’on assiste à la montée des nationalistes, l’Europe de l’entre-deux-guerres sème les ferments d’un art libre et foisonnant. La vague mortifère liée à la guerre et aux ravages de la grippe espagnole n’est pas sans résonance avec la crise économique et sanitaire que traverse l’Europe d'aujourd'hui. C’est tout du moins ce que tente de démontrer le Kunsthaus de Zurich, dans une exposition qui souligne la permanence d’un héritage, cela dans tous les domaines de la création. L'exposition conjugue ainsi monde d’avant et monde d’après de l’effervescence des années vingt à Thomas Ruff.
Semer à tout vent, les années folles
jusqu’au 11 octobre, au Kunsthaus Zürich.
Au fond rien ne change en eux, et cela depuis près d’un demi-siècle. Ils demeurent dans la vie et dans l’art fidèles, l’un à l’autre, mais aussi à leur volonté de dire le monde pour le meilleur et pour le pire.
Gilbert & George jusqu’au 18 octobre, Museo Casa Rusca, Locarno