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dimanche, 01 octobre 2017 16:38

Pierre Favre par Pierre Emonet

CouvFavrePierre Emonet
Pierre Favre (1506-1546)
Né pour ne jamais s'arrêter
Namur, Éditions jésuites 2017, 216 p.

Alors que la nouvelle province jésuite d’Europe occidentale francophone (EOF) adoptait cet été pour saint patron le savoyard Pierre Favre, Pierre Emonet sj, directeur de choisir, publiait une biographie de Pierre Favre (1506-1546).  Fin connaisseur du saint français dont il a déjà traduit les Lettres et instructions (Namur, Lessius 2017, 400 p.), Pierre Emonet propose une biographie du jésuite tout en humanité et en finesse.

Il résume: «Au nom de l’obéissance, Pierre Favre a mené une vie vagabonde, au point de donner l’impression d’être un inconstant. Il parcourt les principaux pays européens agités par les convulsions politiques et religieuses héritées de la Renaissance. La France et l’Allemagne sont en guerre, les armées de Charles Quint et de François Ier s’affrontent jusqu’en Italie; la réforme de Luther gagne du terrain en Allemagne où elle devient une vraie force politique; l’Espagne et le Portugal rivalisent d’ambitions au-delà des mers et l’audace de leurs missionnaires en Asie et en Amérique latine enthousiasme la chrétienté; en Europe, la foi traditionnelle et la pratique religieuse faiblissent, tandis que la corruption des clercs, le commerce des indulgences et la course aux bénéfices ecclésiastiques discréditent jusqu’aux plus hautes instances de l’Église.» Le décor est planté!

Côté caractère il relève: «Homme bon, fidèle et courageux, Pierre Favre croit plus aux vertus du cœur qu’à celles de la pensée académique. Réformateur, il préfère aux controverses théologiques construire en aidant les fidèles à se réformer par les Exercices spirituels dont, selon Ignace, il est le meilleur interprète.»

Discret de nature, Pierre Favre est resté dans l’ombre de ses célèbres colocataires d’alors -Ignace de Loyola et François Xavier- jusqu’au jour où le pape François l’a hissé sur la scène publique en le canonisant. «Notoriété éphémère sauf pour la Compagnie de Jésus qui reconnaît ses propres idéaux dans le portrait d’un jésuite passionné pour le Christ, qui n’a pas d’autre lieux que les missions qui lui sont confiées, assumées jusqu’à en mourir d’épuisement. Pierre Favre incarne <l’Église en sortie> que le pape François appelle de tous ses vœux. Une Église capable, comme lui, de s’en aller sur les chemins du monde, sans jamais s’arrêter, pour rejoindre les hommes de son temps sur leur propre sillon.»

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