Le christianisme parle moins de l’homme augmenté que de l’homme transfiguré, souligne Jean-Marc Moschetta, l’un des contributeurs. Et Jean-Michel Maldamé, dans La foi au défi du transhumanisme: le corps humain entre désir et réalité, met en évidence que le transhumanisme ne voit le corps qu’au prisme de la performance, comme une extension du projet eugéniste: corriger et prolonger la vie dans une perspective hédoniste. Il n’est plus question de finitude dans le transhumanisme; nous sommes dans une projection nostalgique qui va du pareil au même. Le post-humanisme cherche à dépasser la condition humaine et à faire émerger une nouvelle humanité. Le corps y est considéré comme une machine.
Mais que fait-il, par exemple, de la mémoire humaine, qui est une sélection permanente, et de l’oubli, qui est signe de santé? Le corps n’est ni un objet ni un tout, il est présence d’un être qui a la capacité de s’éprouver soi-même comme vivant. Le sentir, les émotions sont une manière d’habiter le monde. Et l’émotion ouvre la voie de la conscience de soi. L’utopie transhumaniste se prolonge jusqu’à vouloir surmonter la mort. La foi en la résurrection, elle, prend acte de cet irrévocable. La mort est déjà dans le vieillissement.
Le posthumanisme est un projet né de la convergence des nanotechnologies, des biotechnologies, de l’intelligence artificielle et des sciences cognitives. La technoscience recherche des concepts opératoires: il s’agit de formaliser pour finalement utiliser la mathématique. La réalité pourtant ne peut être réduite à cette dimension qui exclut l’intériorité.
Une autre contribution s’intéresse au transhumanisme au cinéma, de Metropolis à Avatar. Une autre le traite en relisant Bernanos et Jean Rostand.
Le livre a quelques notes et une bibliographie générale. Même s’il est parfois dense, il est tout à fait lisible et éclairant.