L’auteur s’appuie sur saint Paul: le message de la croix est un message de folie; et sur Jacques Derrida: Dieu est une force sans pouvoir. Il s’élève contre la théologie du sacrifice et du repentir pénal qui dit que Dieu offensé a envoyé son Fils pour réparer une offense qu’aucun être humain ne pouvait réparer.
John Caputo étaye son propos en s’appuyant sur les textes de l'Evangile qui présentent le Royaume de Dieu: royaume de don et de pardon, non pas d’échange ou d’économie (ni d’économie du salut…). En cela, il dit que la théologie, après Freud et Nietzsche, après Auschwitz, doit penser Dieu autrement, car la monnaie d’échange du Royaume n’est pas la souffrance, c’est la monnaie perdue de Luc (Lc 15). Le pardon de Jésus donné sur la croix aurait dû désamorcer toute tentative théologique de penser Dieu comme un Être suprême offensé, car en Jésus l’offense rencontre le pardon. Les récits évangéliques doivent permettre aux théologiens de revenir à l’impensable, à la folie de Dieu, à la faiblesse que représente l’incarnation de Jésus le Christ.
Se penchant sur la problématique du mal, l’auteur relit les récits de miracles qui transforment la vie jusqu’à l’impossible de la résurrection. Devant le tombeau de Lazare, Jésus pleure face au malheur… Dieu est là dans toute sa faiblesse face au mal intrinsèque du créé.