Le résultat reste plaisant et facile à lire, même si l’on devine dès l’introduction, et donc bien avant de lire l’annexe en dernières pages («des femmes prêtres?»...), qu’il s’inscrit dans le cadre d’un combat personnel. Ce qui explique sans doute le biais d’une lecture des textes qui s’affirmait pourtant «précise et rigoureuse», mais qui se révèle souffrir de ce même mal qui prétérite, aux yeux de l’auteure, certaines interprétations de la Bible faites «depuis des siècles» par «des hommes».
Autant de nos jours, la lecture de la Bible demeure d’une richesse irremplaçable pour éclairer toute vie humaine, autant son instrumentalisation continue de poser problème. La grande majorité des spécialistes en sciences bibliques tant hommes que femmes, redoutent le phénomène et tirent la sonnette d’alarme: «arrêtons d’utiliser la Bible, commençons par la lire! Elle est un appel à la liberté», écrivait Philippe Lefebvre sur une autre quatrième de couverture, d’un livre paru en 2016.
Il n’est pas impossible que «Jésus, l’homme qui préférait les femmes» soit à ajouter au nombre des livres qui montrent à quel point il est dommage que la toute première partie de cette exhortation soit encore si souvent ignorée, quelle que soit la cause que l’on prétend défendre, ou le combat que l’on entend mener.
Pour poursuivre la réflexion, lire également les recensions de Pascal Gondrand et Etienne Perrot de Une bible des femmes, un livre paru aux éditions Labor et Fides en 2018, sous la direction d'Élisabeth Parmentier, Pierrette Daviau et Laurianne Savoy