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mardi, 25 décembre 2018 11:37

Pierre de Céresole - Le dernier saint vaudois?

CorminboeufJean Corminboeuf
Pierre de Céresole - Le dernier saint vaudois?
T1, Jongny, A-Eurysthée 2017, 208 p.

Le préfacier Alain Clavien rencontra incidemment à la Bibliothèque de Dorigny l’auteur de ce livre, plongé dans des correspondances d’écrivains. Des échanges s’en suivirent. L’auteur passa des jours et des jours à dépouiller la vingtaine d’écrits publiés du vivant de Pierre Céresole (1879-1945), dernier saint vaudois (du canton de Vaud et non de la communauté des Vaudois du Piémont), deux livres posthumes, des études diverses faites sur lui et une partie des 54 cartons contenant le Fonds Pierre Céserole.

Cet essai, nous dit Jean Corminboeuf, n’est pas une biographie mais une tentative de faire connaître cet homme hors du commun que la guerre de 14-18 avait horrifié. Il y a dans l’Église, disait-il (il était croyant), deux mensonges dont il faut se débarrasser à n’importe quel prix et par n’importe quel moyen: le mensonge du chrétien riche et le mensonge du chrétien militaire.
Né dans la bonne bourgeoisie, avec un père avocat fédéral, des frères brillants - l’un professeur à l’EPFZ, un autre juge cantonal, un autre colonel, un autre encore médecin - Pierre Céserole sera lui-même promu à un poste à l’EPFZ, qu’il n’occupera pas pour se consacrer, contre vents et marées, à soutenir des opinions non-conformistes et minoritaires. Il donnera son héritage au Conseil fédéral, qui l’utilisera pour des actions humanitaires.
Entre 19 et 22 ans, le jeune homme soumet le catholicisme et le protestantisme à sa raison et se distancie des dogmes. Le plus méchant tour que le Diable ait joué à l’humanité est celui des mots... On s’est brûlé, écartelé, massacré pour des questions de vocabulaire et de grammaire! À 25 ans, il décide de faire quelque chose pour les autres. La religion devient pour lui une force qui le pousse vers l’idéal, même s’il traverse des moments de grande solitude, parfois même une sorte de chaos.
À 30 ans, il dit non à une carrière à l’EPFZ, visite les États-Unis où il travaille comme ouvrier, valet de ferme, manœuvre et mécanicien. Son voyage se poursuit à Hawaï où il enseigne le français. Puis c’est le Japon, où il travaille avec joie en mécanique et se sent attiré par la pensée bouddhiste. En 1914 il revient en Suisse. Dans son livre Vivre sa vérité, il s’exprime beaucoup sur la guerre et sur le colonialisme. En 1915, un homme refuse de servir militairement et est jugé. Son exemple pousse Céserole à agir par l’écriture. Il a un réel talent littéraire, et son éloquence et le sens de l’argumentation sont grands. Hélène Monastier, qui l’a bien connu, offre dans ce premier tome une analyse du texte Religion et Patriotisme. À suivre.

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