À cette lumière, le baptême et la mort, les deux sujets abordés par le liturgiste, apparaissent sous un jour très original. Le baptême, pour commencer, «participation aux événements décisifs de la mort et de la résurrection du Christ», «don qui nous est fait du Royaume annoncé», devient une initiation à la «vie nouvelle qui a surgi du tombeau au premier jour de la seconde création». Autant dire qu’en démasquant le mal et en faisant du quotidien un espace de communion, le sacrement donne accès au «Paradis sur terre».
L’heure du Royaume et des réalités spirituelles ayant sonné, la mort aussi prend un sens particulier. Qu’est-ce que le mot désigne désormais? Non pas la fin de la vie physique, mais le fait d’être asservi au mal et séparé de Dieu. C’est pourquoi un vivant peut être mort et, à l’inverse, un mort peut être vivant. C’est pourquoi aussi vivants et morts peuvent prier ensemble (rien d’étonnant si les chrétiens inhument les corps là où la communauté se réunit, dans les églises ou à proximité de celles-ci). Pour cette même raison, la mort biologique peut être accueillie comme un don, à l’instar de tout ce qui entre dans la vie.
Les exposés, parfois assez techniques, parfois très critiques envers la culture moderne, en surprendront plus d’un. Mais, pour les pèlerins du dedans, ils raviveront ce feu dont le Christ a dit: «Je suis venu jeter un feu sur la terre.»