L’auteur jette une lumière nouvelle sur des expériences personnelles parfois déroutantes. Sa thèse: ce qui fait problème aujourd’hui, ce n’est pas le manque de ressources, mais le type de relation que nous entretenons avec le monde.
Plus précisément, le monde, soit «l’ensemble des personnes, des espaces, des tâches, des idées, des choses et des outils» auxquels nous avons affaire, nous «parle» de moins en moins. Entre lui et nous se produisent de plus en plus rarement ces phénomènes de résonance qui nous enchantent, et s’installe souvent un silence de glace. De nombreuses pathologies, comme l’asthme, les troubles alimentaires ou les burn-out, ne témoignent-elle pas d’un dérèglement du rapport à l’environnement physique ou social?
Heureusement, des fragments de monde «chantent» encore. L’art ou la nature nous touche. C’en est assez pour que Rosa, qui s’inscrit pourtant dans le sillage de la théorie critique (École de Francfort), joigne à ses analyses un «credo optimiste». «Un autre type d’être-dans-le-monde est possible», affirme-t-il, en se réjouissant, par exemple, de la persistance de la religion qui «fluidifie» la relation au monde. Mais peut-on le suivre jusque-là, quand on a découvert, avec lui, à quel point la modernité était une «catastrophe de la résonance»?
Lire l’article d’Yvan Mudry sur les phénomènes de résonance, rédigé à partir de cet ouvrage, sur www.choisir.ch/philosophie.