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mercredi, 27 mars 2019 10:00

Et moi, je te dis: imagine! L’art difficile de la prédication

Écrit par

steeves piccoloNicolas Steeves & Gaëtano Piccolo 
Et moi, je te dis: imagine! L’art difficile de la prédication
Préface de Bruno Cadoré o.p.
Cerf 2018, 216 p.

Avec la bénédiction du Maître général des Frères Prêcheurs, qui signe la préface, deux jésuites, professeurs à l’université pontificale Grégorienne de Rome, font la théorie de la prédication, et publient un bout de pratique.

L’idée est d’aider les séminaristes. En bon universitaires, les auteurs raccrochent l’art de la prédication aux textes des Écritures et des Pères de l’Église, notamment Augustin; ils essaient d’insérer le propos dans les thèmes plus larges de la communication et de la liturgie, - mais ils n’en tirent pas toutes les conséquences en termes d’oralité et de gestuel.

L’argument central, évoqué dès le titre, est l’imagination, supposée traduire l’Incarnation du Verbe (car le Christ est, selon l’apôtre, «l’image du Dieu invisible»). Les auteurs confondent ainsi image et icône, d’où le rôle central -et faux- qu’ils font jouer à la métaphore. Faux, car la métaphore renvoie à un réel caché derrière-elle, alors que l’icône est déjà gravée dans le cœur du contemplatif au moment où le prédicateur prend la parole. C’est ce réel vécu par les fidèles -qui ne relève pas de la métaphore- que l’homélie doit mettre au jour. Malgré de bonnes intuitions touchant l’implication et la conversion du prêcheur, le propos reste universitaire, je veux dire clérical.

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