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jeudi, 07 novembre 2019 11:18

Un moment de vérité

MargronVéronique Margron, avec
Jérôme Cordelier
Un moment de vérité
Paris, Albin Michel 2019, 192 p.

Véronique Margron, dominicaine, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France, est spécialiste des questions éthiques. Elle s’est décidée à écrire, non pas pour enfoncer le glaive plus avant dans l’Église à la suite des affaires d’abus sexuels, mais pour réfléchir, mettre des mots et essayer de trouver des voies afin de sortir de ce désastre.

Elle propose douze travaux à l’Église, à l’image des douze travaux d’Hercule. Mais contrairement à Hercule qui les a affrontés les uns après les autres, l’Église doit les porter tous ensemble, comme autant de fronts concomitants d’un même combat.

Il y a ceux déjà demandés par le pape François et de nombreux évêques: «Mettre les victimes au centre», «Désacraliser la figure du prêtre», «Faire la vérité pour retrouver la confiance» ou encore «Mettre en acte la tolérance zéro». D’autres émanent de réflexions plus personnelles comme celui de «Donner tout son sens au sacerdoce commun des baptisés». Autre chantier, «Promouvoir la place des femmes». L’Église a du travail afin que la place des femmes soit un véritable lieu et de réciprocité et d’altérité! Il faudrait aussi «Renforcer le dialogue avec la société», soit coopérer aux efforts de justice et de fraternité de notre société, car la vraie déchristianisation n’est pas tant une chute de la pratique que la référence à une nouvelle anthropologie sur le désir individuel.

La dominicaine redit avec force qu’en dépit des récits affligeants des victimes qui se sont confiées à elle, son itinéraire personnel la soutient. Elle n’a jamais attendu de notre Église qu’elle soit parfaite! «Malgré ce qui se passe dans l’Église, malgré la tempête qui souffle et la fait tanguer, je reste dans la barque, car là est ma vie et c’est avec elle que je peux continuer et dire le Dieu que j’aime.»

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