Du coup, il devient libéral, moins au sens américain qui désigne une position de centre-gauche, qu’au sens habituel qui défend le rôle du marché dans les affaires économiques. «Avec le marché, tout le monde gagne.»
Cohérent, il reconnaît les dérives du marché, mais en cherche la solution moins dans une intervention de l’État-Providence que dans un souci scrupuleux de la concurrence et de la libre initiative économique. Du coup, le précepte évangélique de faire pour les pauvres ce que l’on doit faire pour le Christ se traduit dans la posture qui favorise l’initiative économique des laissés-pour-compte.
L’intérêt de cet ouvrage ne se cache pas dans sa position idéologique, mais dans la dénonciation d’une dérive interne des œuvres caritatives: se comporter, sous la pression de l’administration publique ou par souci quasi exclusif d’efficacité, comme une bureaucratie, et ne voir dans la sollicitude que l’on doit aux personnes singulières qu’un paternalisme, voire une gabegie aux effets aléatoires. Dans cette aide sociale politiquement programmée, Robert Sirico voit avec raison le risque de faire entrer les besoins singuliers des nécessiteux dans le lit de Procuste des catégories administratives.