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jeudi, 07 novembre 2019 11:30

Dix paroles pour la vie

WeninAndré Wénin
Dix paroles pour la vie
Bière, Cabédita 2018, 96 p.

Dans son introduction, l’auteur revoit son enfance et la façon dont la religion était enseignée à cette époque (il y a plus d’un demi-siècle). Avant de rebâtir un monde que les dix commandements avaient soutenu et qui s’était écroulé, il lui a fallu déblayer, faire une place nette, patiemment.

La lecture de la Bible est devenue pour lui un métier. Il a compris que la ritournelle de son enfance n’avait rien de commun avec le texte. Un texte reçu par de multiples générations aux yeux desquelles il représentait une authentique parole de Dieu. Il creusa, creusa. Sciences humaines et psychanalyse s’en sont mêlées et lui ont permis d’entrer dans des trésors cachés, comme dans un dialogue où ce que dit l’autre éclaire notre pensée. Ce livre passionnant est le résultat de ce dialogue.

Du décalogue, nous passons à l’exode; de l’esclavage en Égypte à la libération, cette naissance d’un peuple après le passage de la mer Rouge. Dans le chapitre suivant, l’auteur se penche sur un précepte qui semble avoir perdu toute pertinence aujourd’hui: l'interdit de l’idolâtrie. Dans la Bible juive, elle est fondamentale. Dès le début, le serpent au jardin représente le dieu de la convoitise... donc une idole. Celui qui l’écoute devient esclave de lui-même. Ce n’est pas Dieu qui tente, c’est la propre convoitise de chacun.

Le chapitre suivant est consacré au Nom, au sabbat, au père et à la mère. Le sabbat est analysé dans ses différentes versions du précepte, comme repas du Créateur le 7e jour. Le Nom (YHWH) est un vocable désignant quelqu’un, à ne pas utiliser pour rien ! Père et mère enfin sont à honorer: en hébreu, obéir signifie donner du poids à ce qui vient à travers eux. L’auteur parle de Jacob, de Rachel, de Joseph et analyse leur vie et celles de leurs parents.

Le dernier chapitre aborde «le prochain». Là encore, il s’agit de ne pas convoiter ce qu’il est ou ce qu’il possède, car la convoitise conduit au meurtre, nous dit l’auteur; elle est la mère de toutes les transgressions, de tous les interdits. Un livre superbe!

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