Engagés dans l’enseignement supérieur, dans la pastorale directe, l’écriture ou les responsabilités ecclésiales, ces six hommes sont heureux d’avoir consacré leur vie au service du Christ et de l’Évangile. Sincères, ils ne cachent pas les fragilités dont ils ont pris acte en cours de route. Loin de les enfermer dans des impasses, elles sont devenues des sources de créativité et de fidélité.
Pour des hommes voués à un célibat plus imposé que choisi, l’intégration de la sexualité ne va pas de soi. Si l’amour du Christ, le don de soi, la passion pour l’Évangile, le service et le respect de la communauté peuvent aider à le sublimer, la psychologie et la psychanalyse apportent de nécessaires clarifications. Certains en parlent avec une ouverture et un équilibre rarement entendus sur ce sujet. Cette vaste révision de vie illustre l’enseignement du pape François sur l’urgence d’adapter le ministère sacerdotal aux besoins du temps et de combattre l’esprit clérical, cette peste de l’Église.
Si trois d’entre eux exercent encore leur sacerdoce, trois autres ont dû y renoncer malgré eux pour avoir compris que leur bon chemin passait par la voie du mariage. Interdits de ministère, ils n’ont pas pour autant cessé d’être saisis par l’amour du Christ et le service de l’Évangile. Sans rien renier de leurs choix, fidèles au sacrement reçu, ils restent profondément attachés à leur vocation sacerdotale. Si rupture il y a, elle se situe à l’extérieur, au niveau de l’institution qui, au nom d’une tradition «ni de toujours ni pour toujours», occulte le don de Dieu, le sacrement, et se prive du service sacerdotal au moment où elle en éprouve le plus urgent besoin.
L’ouvrage se termine par un remarquable appel en faveur du libre choix du célibat pour tous les candidats à la prêtrise dans l’Église catholique latine. Les arguments bibliques, théologiques, spirituels et anthropologiques évoqués sont convaincants. La seule lecture de cet «Appel» justifie l’ouvrage, pourtant si riche d’expériences humaines.