Elle nous confie avec simplicité qu’elle n’avait, au centre de son désespoir, qu’une chose à faire: chercher à vivre! Un soir, assise sur un muret de son jardin, elle est aspirée vers le haut : un balcon où l’on parle à la fois la langue de la terre et celle du ciel. Elle y trouve l’encouragement et la volonté pour continuer sa route sur terre, tout en criant: «Dieu, tu as permis ce cancer, maintenant occupe t’en!»
Un long travail commence, celle de sa responsabilité dans la maladie. Nous la suivons, pas à pas, à travers ses questionnements, sa psychanalyse, ses peurs, ses chimiothérapies qui provoquent des fatigues écrasantes. Pour se faire un peu de bien, elle se met à lire le Nouveau Testament en grec-français. Elle pleure aussi beaucoup et se sent souvent confinée dans la solitude.
Sa question, «D’où vient-il ce cancer?», n’a pas de réponse. Le psychanalyste lui dit «que son avenir dépend de sa capacité à renoncer à croire que la maladie est une punition». Elle se le tient pour dit et accepte de ne pas comprendre. La foi l’aide, elle se sent proche de Dieu... «Je ne sais pas pourquoi, je m’adresse à lui comme s’il était mon meilleur copain.» De rémissions en récidives, elle subit quatre opérations, puis un grand tournant se fait: son cœur s’éveille, les voiles tombent. Il y a une révolution en elle, celle de la pleine conscience, qu’elle enseignera par la suite.
Dans son épilogue, elle revoit son parcours et remercie celles et ceux qui l’ont aidée, et il y en a beaucoup: membres de sa famille, amies et amis, médecins. Elle offre en annexe un petit vade-mecum de sa guérison, un plaidoyer pour la médecine palliative et pour l’art de parler au patient.
Un parcours incroyable, écrit dans une langue profonde et poétique, qui invite à faire confiance à la vie. Quand des portes se ferment, d’au-tres s’ouvrent! Merci d’un témoignage si sincère.