Ce récit nous invite à entrer dans le monde de l’enfance dont se souvient l’écrivain, observateur du monde. L’enfance, nous dit-il, n’est pas un âge mais un état qui se trouve dans notre temps linéaire avec deux aspects: négatif et positif. Et de nous décrire, à sa façon, ces deux aspects. Ainsi il confie qu’il a très peu écrit sur son enfance … et qu’il ne peut pas dire s’il l’a vraiment aimée. Nous avons donc la chance d’avoir ce récit.
Enfant, Nicolas passe ses vacances d’été chez ses grands-parents et les livres qu’il découvre l’entraînent dans des rêves, des voyages. Ces souvenirs sont remplis d’écrivains fameux qui le fascinent: Guy de Pourtalès, Antonin Artaud, Paul Klee, Charles-Albert Cingria et bien d’autres. La guerre à huit ans, c’est contre Bertha, la Prussienne, qu’il la livre. Bertha était entrée au service de son grand-père en 1914 et avait depuis toujours vécu avec la famille. Autoritaire, elle régentait tout et Nicolas lui résistait autant que faire se peut. Il lui fallut trois ans de manœuvres vipérines pour réduire en cendres son empire et son autorité sur lui. Mais un jour, la vraie guerre, atroce, insoutenable, éclata, celle des grands, qu’il suivit avec consternation, sans oublier ses minuscules victoires.
Un petit chapitre à la fin du livre est consacré aux bibliothèques (son père fut directeur de la Bibliothèque universitaire de Genève), des lieux qui lui offrirent des heures de félicité, lesquelles l’ont autant cultivé que ses études et ses voyages.