Michel Sauquet
Ne m’ôtez pas d’un doute. Vivre l’incertain
Paris, Salvator 2021, 184 p.
Plus le développement du monde devient complexe et imprévisible, plus on observe un retour de positions et d’idéologies rigides et souvent simplistes prétendant représenter la seule vérité. Défendre cette vérité rassurante, c’est ne plus laisser de place au doute, c’est refuser de manière systématique toute autre explication possible. Face à cette réalité -accentuée encore par la crise de la pandémie- Michel Sauquet cherche des repères pour une culture du doute qui invite à l’humilité, sans pour autant conduire à la résignation et à la passivité face aux nécessités de l’époque.
Romancier, essayiste et chrétien confessant, il propose un parcours de réflexion en quatre chapitres qui débute par la philosophie et la question de la vérité. Suivent un chapitre théologique sur le rôle du doute dans la foi religieuse, puis une réflexion critique sur un abécédaire de termes classiques de la « bien-pensance » et, pour finir, un chapitre sur la mise en question de nos évidences culturelles, un thème qu’il a déjà traité dans des livres précédents (L’intelligence interculturelle, L’intelligence de l’autre). Chaque chapitre est suivi par une brève présentation de quatre personnalités -philosophe, théologien, littéraire et sociologue- qui représentent la thématique.
Le livre fait preuve du vaste horizon d’intérêts de l’auteur ainsi que de son expérience personnelle. La lecture est facile et stimulante, et elle invite à aller plus loin en revisitant certaines des sources citées. Mais nous sommes surtout appelés, en compagnie de l’auteur (qui douta jusqu’à la fin de son projet de livre), à prendre nous-mêmes du recul par rapport à nos certitudes et nos croyances. Le chapitre trois en particulier, avec la remise en question de certaines notions conformistes comme la charité, l’empathie, l’humilité, la tolérance ou les valeurs, invite à un véritable discernement. Autant l’attitude d’humilité et de doute à l’égard de toute certitude s’impose à l’esprit humain critique, autant elle ne permet pas de se retirer de la responsabilité d’agir dans le moment présent: «Le doute ne doit pas être un obstacle à l’engagement et à l’espérance, au contraire», nous dit l’auteur.
Beat Altenbach sj
Paul Valadier
Ce qui nous fait tenir en temps d’incertitude. L’espérance vive
Paris, Mame 2021, 140 p.
Si, selon Kant, l’espérance est la clé de voûte qui soutient la condition humaine, ce petit traité philosophico-théologique arrive à point nommé au moment où une génération, fatiguée par une pandémie qui lui vole sa belle assurance de maîtriser le monde, commence à douter d’elle-même.
L’espérance tire sa force et sa vérité du négatif. En parler c’est évoquer une épreuve à surmonter, un présent décevant qui ouvre un passage vers une réalité d’un autre ordre, jusqu’à un horizon plus vaste, celui de la transcendance. C’est aussi prendre au sérieux les incertitudes de la condition humaine sans s’évader aussitôt dans des espaces théologiques ou spirituels. La Bible en est un bon exemple lorsqu’elle raconte l’histoire d’un peuple émigrant de sa condition d’esclave pour marcher vers une terre promise, ou, plus proche, l’itinéraire qui conduit tout homme de la mort à la vie.
Balayant d’un regard l’histoire plus ou moins récente, l’auteur dénonce les messianismes et les idéologies qui ont compromis l’espérance sous prétexte de rejoindre le but au mépris de l’épreuve du chemin (Hitler, Staline, la Chine, la Corée du Nord ou l’entreprise coloniale). Attentif aux peurs qui hantent la génération présente, il propose une réflexion vigoureuse, claire et engagée. Sans égards pour les vaches sacrées, il évoque l’avenir problématique de la planète, la menace que fait peser sur la démocratie la phobie de la sécurité, le réel sacrifié sur l’autel du virtuel, les filtres imposés par les médias, le règne du mensonge et le langage trafiqué, les guerres imaginaires et les attentats virtuels, la déréalisation!
Face à la déliquescence du moment, il met en garde contre les échappatoires trompeuses, le manichéisme qui conduit au désespoir (le mal règne inéluctablement dans le monde), le stoïcisme résigné (les théologies de la prédestination calvinistes et musulmanes, Simone Weil), l’anthropocentrisme de Heidegger, les philosophies qui vouent au néant le monde moderne décadent. Avec perspicacité, il démasque l’espérance déguisée proposée par le marxisme-léninisme ou, autrefois, par la cité idéale de Savonarole, et le millénarisme multiforme qui pousse ses prolongements jusque dans l’enseignement de l’Église (le Syllabus).
Ce livre est stimulant. Petit guide de réflexion et de discernement pour temps de brouillard, je ne peux que recommander sa lecture à ceux et celles qui cherchent une issue pour échapper à la confusion et au désenchantement ambiant.
Pierre Emonet sj
Yann-Hervé Martin
La fragilité assumée
Paris, Salvator 2020, 192 p.
L’auteur, agrégé de philosophie, note au début de ce livre: «La mystique hébraïque nous dit que pour laisser une place au monde, Dieu a dû renoncer à occuper tout l’espace possible.» Il poursuit en relevant qu’il a besoin du Juste, figure de l’homme qui tient bon.
L’auteur a écrit ce livre pendant le confinement… un temps étrange où il a fallu faire une pause dans les stratégies de diversion et imposer le silence aux voix délirantes qui exaltent notre toute puissance. L’intériorité n’est pas un asile, mais un espace de recueillement où celui qui se découvre nu et misérable peut entendre une voix où se dit sa grandeur. C’est la figure du Juste qui va ainsi se dessiner.
Suivent cinq méditations. La première parle de cosmologie hébraïque, de cultures asiatique, latine et grecque. Le Juste y est étudié dans ces différentes cultures, mais aussi l’amour: seuls s’usent les amours dont on refuse les métamorphoses.
La deuxième méditation considère la passion et la raison, qui est sens du réel, un réel en mutation permanente: le moi réel n’est pas enfermé dans une essence immuable, il est pris dans un jeu de métamorphoses. La troisième traite des vanités. L’action est indispensable mais son résultat n’est jamais garanti, comme si un malin génie s’ingéniait à déjouer nos plans. Et même nos actions réussies peuvent se révéler vaines. Qohélet disait du reste: «Vanité des vanités, tout n’est que vanité.»
La quatrième méditation invite à imaginer une sorte d’anthropologue extraterrestre qui viendrait nous rendre visite en prenant garde de ne pas se faire remarquer. Sa première impression serait que tout tourne plutôt bien … mais la suite se compliquerait au vu des désordres politiques étudiés par l’auteur.
Dans la dernière méditation, l’auteur analyse les insuffisances morales en œuvre et le mystère du mal radical: la société n’est pas d’abord une communauté d’individus soucieux les uns des autres … les rivalités existent. Il aborde aussi le moi et la mort.
Malgré ce tragique, une figure centrale, mystérieuse, émerge de la tradition juive: le Tsaddik (le Juste), qu’on retrouve dans les récits bibliques. Il devine une lumière créée au premier jour qu’il ne cesse de chercher…
Marie-Luce Dayer
David-Marc d’Harmonville
Désir. Quelques mots d’un moine sur un sujet sensible
Paris, Salvator 2021, 128 p.
Après son livre sur Jonas, David-Marc d’Harmonville se lance dans un tout autre domaine. Un moine qui parle de désir et de sexualité, ce n’est pas banal ! Mais il ose une «parole qui ne soit pas aseptisée comme une notice de remède pharmaceutique», pour aller au-delà «de la rumeur, du vacarme, de l’envie, des soupçons, des sous-entendus, de la pieuse indignation, de tant de peurs, de venin, de jalousie, de manque de respect […] pour laisser entendre un peu de joie.» Il y parle des sens qui ont «pour finalité un échange», du désir au centre de la personne … et au centre du cloître (!), de l’idolâtrie. Il nous emmène dans un long voyage avec le peuple hébreu (Égypte, Assour et Canaan) pour décrire le pouvoir, la possession, la jouissance…
L’homme, le bibliste ou le moine partage son expérience -et se critique aussi lui-même- avec délicatesse, audace ou pudeur, parfois même avec humour. Certaines de ses comparaisons sont savoureuses! Mais toujours il reste dans la recherche de l’altérité, de l’amour et de la joie, «comme une promenade qui donne envie de vivre, sans peur, une sorte de promesse».
Marie-Thérèse Bouchardy
Christiane Rancé
La passion de Thérèse d’Avila
Paris, Albin Michel 2021, 304 p.
À vie passionnée, écriture passionnée! Ainsi apparaît l’ouvrage de Christiane Rancé qui, avec le talent qu’on lui connaît, emmène le lecteur sur les pas et au cœur de la vie de la grande Thérèse. Le style est enlevé, le ton alerte, le déroulé précis et l’érudition savante. Ainsi se prend-on, au fil des pages, à goûter à vif ce que l’on savait déjà et à découvrir avec étonnement ce que l’on ignorait encore. Par exemple l’influence des écrits de Thérèse d’Avila sur de multiples auteurs -de Bossuet à Duras en passant par Verlaine, Simone de Beauvoir, etc.- et notamment Cioran, l’orfèvre du désespoir qui arguait qu’ils lui avaient donné le goût sensuel d’un autre monde.
Contextualisé et mis en perspective par l’histoire du Siècle d’Or espagnol, le fil rouge de l’ouvrage n’en reste pas moins centré sur l’essentiel : le singulier itinéraire mystique d’une femme à la fois virile et maternelle, échappant à toute récupération pour aller son chemin en faisant de l’Amour son attribut et de Dieu sa demeure. Un féminisme catholique avant l’heure!
Christiane Rancé exerce également un regard critique. Dans le sillage de Georges Bataille, elle fustige au passage un certain réductionnisme psychanalytique qui fait fi d’une expérience radicale: ce dont on ne peut parler, il faut le taire … et pourtant tenter de le dire! Que cette énonciation trouve dans l’Espagne baroque -où la joie spirituelle était liée aux sens- sa forme accomplie dans le langage du corps (extases, lévitations, transverbération, etc.) n’est pas étrange aux yeux avertis. Comme l’écrit Michel de Certeau, «le mystique n’est-il pas déporté par ce qu’il vit et par la situation qui lui est faite vers un langage du corps» qui, loin de se réduire au monde pulsionnel, emporte par-delà le miroir vers les splendeurs du Château intérieur? Un récit à savourer par tous ceux et celles qui savent que la vraie raison se moque de la raison!
Luc Ruedin sj
Francine Carrillo
J’aimerais que vivre tu apprennes. Une lecture de Maître Eckhart
Genève, Labor et Fides 2020, 140 p.
C’est à «goûter l’Écriture que j’aimerais vous convier dans les pages qui viennent», nous dit Francine Carrillo. Quand sa connaissance théologique, biblique et spirituelle rencontre les écrits de Maître Eckhart (XIIIe-XIVe siècle), c’est une fluorescence de lumières qui jaillit, une «incandescence de la Vie en soi»! La réflexion autour du récit de Luc (10,38-42) médité par Maître Eckhart (sermon 86) fait jaillir des sources inconnues loin d’une lecture dualiste à laquelle nous sommes habitués: Marthe et Marie accueillent Jésus ; l’une s’affaire pour le recevoir, l’autre s’assoit à ses pieds pour écouter sa parole.
Maître Eckhart va à contre-courant des opinions reçues: il ne s’agit pas d’une supériorité de la vie contemplative sur la vie active. Sa préférence va vers Marthe qui «excelle dans le ‹bon› souci qui est d’entreprendre sans se laisser prendre dans ce qu’on fait; Marie est encore sur le chemin inaccompli». La vraie vie est dans le détachement, la déprise de soi, la pleine attention au présent, dans «l’agir sans pourquoi» que nous retrouvons chez les mystiques rhénans et chez Marguerite Porette ou Angélus Silésius.
À travers les figures de Marthe et Marie, Maître Eckhart s’emploie à articuler inquiétude et liberté, souci et sérénité: un «apprentissage de l’intériorité et de l’extériorité […] au-delà de la stérile alternative entre action et contemplation». «C’est là que Dieu se donne […] au cœur des occupations et des appels qui nous rencontrent.»
L’auteure nous invite à rejoindre notre centre de gravité, à nous établir dans la «grandeur de l’être» qui «nous empêche de tituber dans les turbulences ou sombrer dans l’effroi de ce qui s’annonce». Au sujet de Dieu, elle nous rappelle la parole forte de Maître Eckhart: «Je prie Dieu qu’il me libère de Dieu.» Vivre «sans Dieu», c’est «comprendre que Dieu n’est pas un ajout à la réalité, mais bien la source, le fondement ultime d’où jaillit le dynamisme de vie […] C’est choisir de se tenir à chaque instant au lieu d’incandescence de la Vie en soi.» Les empreintes de Dieu seront la joie et la paix qui naissent, non d’un retrait mais d’un «embrassement» du réel. En nous, «Marie se tient immobile alors que Marthe est sur le chemin, mais elles vont ensemble, main dans la main!»
La lecture de Maître Eckhart n’est pas toujours facile, mais elle est d’une vérité et d’une profondeur qui ne peuvent que nous mener à la Vie. Et l’aide de quelqu’un de plus compétent que nous est utile!
Marie-Thérèse Bouchardy
Christine Pellistrandi
La bien-aimée . De Jérusalem à Marie
Paris, Salvator 2019, 190 p.
Nous sommes invités à suivre les premiers pas de l’humanité pour entrer dans la compréhension de l’amour de Dieu, de toute éternité, pour l’Homme. Pour les prophètes, la relation entre Yahvé et Israël est une alliance d’amour conjugal que Yahvé suscite au plus intime du cœur et met en mouvement. Il a aimé la jeune fille Israël, appelée aussi Jérusalem ou encore Fille de Sion, d’un amour indestructible et éternel: «Je te fiancerai à moi pour toujours; je te fiancerai dans la justice et le droit, l’amour et la tendresse, je te fiancerai à moi dans la fidélité et tu connaîtras le Seigneur» (Os 2,21-22), écrivait Osée, premier prophète à introduire le lien matrimonial entre Dieu et son peuple. Mais la bien-aimée a été infidèle, adorant d’autres dieux.
Le prophète Jérémie liera la chute de Jérusalem en 587 à son abandon de la Loi sainte. Et à la suite de la déportation d’Israël à Babylone, il lui annoncera que son consolateur sera le Messie. C’est en Marie, la bien-aimée de Dieu comme le fut Jérusalem, que sera donnée l’annonce de l’aurore du salut.
Ce livre est bien construit, agréable à lire. Christine Pellistrandi n’hésite pas à citer des auteurs modernes pour étayer sa thèse sur l’amour sans faille de notre Dieu pour nous.
Monique Desthieux
Thérèse Glardon
Cet amour qui nous grandit. Dialogues avec le Bien-Aimé dans le Cantique des cantiques
Genève, Labor et Fides 2020, 250 p.
Un texte insolite au milieu du Premier Testament. Un texte qui fascine, d’une brûlante actualité. Un texte universel… «En nous chantant cette histoire d’amour, le Cantique des cantiques se révèle un puits de lumière inséré au beau milieu de notre Bible, un arbre de Vie au fruit unique et inédit, qui s’offre cette fois librement à toute l’humanité », écrit Thérèse Glardon. Qui d’autre que celle qui a enseigné l’hébreu durant dix ans à la Faculté de théologie de Lausanne, qui enseigne depuis vingt ans à l’Atelier romand des langues bibliques et qui anime groupes et retraites pourrait mieux nous initier à ce texte?
L’analyse du texte hébreu, avec l’éclairage d’autres textes bibliques et les références aux mystiques (dont saint Jean de la Croix), nous plonge au cœur d’un amour si vaste qu’il déborde au-delà de l’amour humain, dans une alliance de salut. Il met en valeur «la beauté, le respect, le charme et la tendresse, la simplicité et la candeur, la pureté et l’innocence, en soulignant le rôle accordé aux sens et au corps, aux onguents et aux parfums, à l’esthétique et à la danse». Nous sommes en plein dans la recherche spirituelle, dans la contemplation et l’émerveillement.
Le cantique est très actuel dans la valorisation de la femme à l’intérieur du couple. Hors de toute inégalité ou captation, il révèle un amour qui nous fait grandir, qui est au-delà de nous -sans que soit cité le nom de Dieu- dans le désir «des brûlures des flammes de sens […] dans la saveur et la musique des paroles». Il ne nous reste qu’à le méditer, à le faire nôtre, dans la reconnaissance à l’auteure de ce livre qui a si bien su nous guider.
Marie-Thérèse Bouchardy
Michel Sapranides
Le cœur des entreprises
Leader Sociétal 2020, 186 p.
Depuis que le souci des normes et des procédures alourdit et ralentit de manière sensible le travail productif, le thème du leadership a saturé l’horizon des entreprises. Comment garder son dynamisme lorsqu’il est constamment bridé par les règles et les rubriques? La réponse habituelle se cache dans le mot magique: leadership.
De nombreux ouvrages ont été écrits sur le sujet. Les psychosociologues et les spécialistes de l’organisation des entreprises s’en sont donné à cœur-joie. L’autobiographie présentée ici par Michel Sapranides n’ajoute rien à la théorie déjà bien documentée sur la solitude du dirigeant, l’humilité, l’authenticité, l’éthique, les réseaux et le sens du travail, la construction des équipes. L’évolution de carrière et la reconnaissance au travail ne sont pas tout.
En relisant à voix haute vingt-cinq ans de pratique de direction, l’auteur croise les mille facettes d’une sagesse managériale pétrie d’un grand respect des autres et de soi-même, baignée dans l’amour de la nature et de la société. C’est en effet l’une des originalités de cette approche du leadership que de trouver du sens à élargir l’objectif de l’entreprise aux aspects sociétaux, c’est-à-dire sociaux, environnementaux et gouvernementaux. Ce fils d’émigré grec, qui a su apprendre des catastrophes familiales et des pièges de l’économie (les passages sur la corruption tant en Chine qu’en France sont particulièrement suggestifs), a également su conduire sa carrière, depuis ABB jusqu’à la PME qu’il a créée et développée, dans un esprit qui fait chaud au cœur.
Cet hymne au leadership est scandé par des citations placées en tête de chaque chapitre, tirées de sources les plus variées, depuis Descartes jusqu’à Camus en passant par le général de Gaulle, Shakespeare, Fénelon, le Dalaï-Lama, Socrate, Michel Serres et bien d’autres. Cette sagesse des nations en forme de paillettes de mille couleurs balise un récit très personnel (au point que l’iconographie porte en partie sur la famille de l’auteur). Il s’agit moins d’une hagiographie pro vita sua que d’une épopée. De même que le mouvement se prouve en marchant, dans cet ouvrage, le leadership se manifeste par la passion communicative de son auteur.
Étienne Perrot sj