Les fidèles attendent une réforme des institutions de l’Eglise. Le nouveau style du pape François, en effet, a fait naître de grands espoirs. Nombreux cependant sont celles et ceux qui se demandent s’il aura le temps de la mener à terme. Mais à trop se focaliser sur les structures, on en vient à perdre de vue les avancées réelles du renouveau qui pointent un peu partout dans le tissu de l’Eglise catholique. Les institutions sont nécessaires, mais elles ne précèdent pas la vie ; elles la suivent pour reconnaître et codifier ce qui existe déjà.
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Les fidèles attendent une réforme des institutions de l’Eglise. Le nouveau style du pape François, en effet, a fait naître de grands espoirs. Nombreux cependant sont celles et ceux qui se demandent s’il aura le temps de la mener à terme. Mais à trop se focaliser sur les structures, on en vient à perdre de vue les avancées réelles du renouveau qui pointent un peu partout dans le tissu de l’Eglise catholique. Les institutions sont nécessaires, mais elles ne précèdent pas la vie ; elles la suivent pour reconnaître et codifier ce qui existe déjà. Prétendre redonner vie à coups de lois et de décrets est une entreprise vouée à l’échec, qui finit tôt ou tard par se bureaucratiser, se corrompre et succomber.[1] Autant mettre la charrue devant les bœufs ! Les exhortations répétées du pape François nous invitent à mettre immédiatement en pratique un nouveau style de vie, sans attendre l’instauration de nouvelles structures. Même si une série d’organismes, et non des moindres,[2] ont déjà fait l’objet d’une réforme. En d’autres termes : la réforme de l’Eglise commence par la vie concrète, et elle est l’affaire des fidèles avant d’être celle des commissions et des experts. Qui a suivi avec un brin d’attention le voyage de François en Amérique latine n’aura pas de peine à s’en convaincre.
Michel Salamolard
Communautés chrétiennes, osez la crise !
Namur, Fidélité 2014, 198 p.
[1] Frère Roger de Taizé
Vivre l’aujourd’hui de Dieu et les premiers livres, Presses de Taizé 2013, 270 p.
[2] Frère Roger de Taizé
Dynamique du provisoire. A l'écoute des nouvelles générations 1962-1968, Les Presses de Taizé, 2014, 283 p.
Michel Maxime Egger
Soigner l’esprit, guérir la Terre.
Introduction à l’écopsychologie
Genève Labor et Fides 2015, 288 p.
Le Père François Euvé, directeur de la revue française jésuite Etudes et enseignant au Centre Sèvres, à Paris, était l’un des participants des Assises chrétiennes de l’écologie, organisées à Saint-Etienne du 28 au 30 août. Il y a animé un atelier intitulé «Écologie et théologie chrétienne», articulé autour des questions que pose à la théologie la crise écologique actuelle et des ressources dont dispose la tradition chrétienne pour y répondre. Il explique au micro de Radio Vatican les relations entre ces deux thèmes.
L’occasion aussi de relire son article publié dans choisir autour des relations entre création et évolution. François Euvé y analyse la question du statut de l’humain que met en question la théorie de l’évolution de Darwin et propose une réflexion sur la vision de Dieu qui en résulte.
L’évêque syriaque catholique Flavien Michel Melki a été béatifié ce samedi 29 août, 100 ans jour pour jour après son exécution. C’est un fort signe d’espérance pour les milliers de chrétiens encore persécutés aujourd’hui au Moyen-Orient. En effet, Mgr Melki avait été mis à mort durant le génocide assyrien pour avoir refusé de se convertir à l’islam.
Cet évêque de Djézireh, de la fraternité de Saint-Ephrem, né en 1858, a été tué in odium fidei, « en haine de la foi », par le mouvement des Jeunes Turcs. Refusant de se convertir à l’islam, il avait été emprisonné, puis torturé avant d’être mis à mort. Il aurait pu s’échapper de la Turquie mais a choisi d’y rester jusqu’à sa mort, martelant sans cesse : « Jamais ! Mon sang, je le verserai pour mes brebis.»
100 ans après cet événement, la situation des chrétiens du Moyen-Orient ne s’est pas améliorée. Eux qui sont aujourd’hui en Syrie et en Irak recherchés, persécutés ou encore obligés de s’exiler, assistent à une répétition de l’histoire. Pour le patriarche syriaque catholique Ignace Youssef III Younan, qui a présidé la cérémonie, cette béatification est « une lueur d’espérance » pour tous les chrétiens d’Orient. Il a ajouté : « En ces temps douloureux, la béatification d’un de leurs martyrs apportera sûrement un encouragement et une consolation pour affronter ces épouvantables épreuves. »
Dans le contexte actuel, cette béatification est un signal très fort. Cet évêque martyr, qui lors de son emprisonnement « encourageait ses codétenus à résister spirituellement », est un exemple pour les chrétiens, actuellement persécutés, à garder leur foi éveillée. Un avis que partage le cardinal Amato qui a lu le décret de béatification : « C’est un message du pape François envoyé à tous les chrétiens, surtout ceux persécutés au Moyen-Orient, pour qu’ils continuent à espérer dans le Seigneur, et à garder leur foi sauve. »
D’origine juive allemande, converti au christianisme, le Père jésuite David Neuhaus est depuis 2009 vicaire du Patriarcat latin pour les catholiques d’expression hébraïque d’Israël. Il est aussi responsable de la coordination de la pastorale des migrants et dirige à Tel Aviv, le Centre Notre-Dame Femme de Valeur, qui est devenu un point de ralliement pour les nombreux immigrants catholiques de la métropole israélienne (à lire: Maurice Page, «Catholiques à Tel Aviv», in choisir n° 654, juin 2014, pp. 13-14).
Jusque dans les années 90, la plupart des catholiques de Terre sainte étaient de langue arabe. S’y sont ajoutés depuis des migrants asiatiques à la recherche de travail, puis des Africains clandestins, le plus souvent en provenance d’Érythrée, de Somalie ou du Soudan. Or l’État d’Israël ne leur reconnaît pas le statut de réfugié. Ces migrants africains se retrouvent enfermés dans le centre de détention de Holot, dans le désert du Néguev. Une situation dont s’est emparée la Cour suprême du pays, qui dénonce le non-respect des droits fondamentaux de ces migrants. La plus haute instance judiciaire israélienne a demandé au gouvernement de Benyamin Netanyahu de relâcher les clandestins détenus depuis plus d’un an. C’est ainsi que près de 1200 personnes ont été libérées fin août.
Mais pour aller où et faire quoi ? Interdits de séjour dans les villes de Tel Aviv et d’Eilat, ces ex-détenus se retrouvent subitement livrés à eux-mêmes en plein désert. Le groupe Communauté pour les Africains à Jérusalem a lancé un appel pour leur trouver des lieux d’accueil. Un appel relayé par le Père Neuhaus sj. Il a expliqué sur Radio vatican comment une telle situation kafkayenne a pu voir le jour en Israël.
Retrouvez le Père Neuhaus dans choisir
Personnalité reconnue et grand connaisseur de la région, le Père David Neuhaus développe dans le numéro d’octobre (à venir) de la revue choisir une analyse des relations entre le Saint-Siège et l’Etat de Palestine. Des relations qui ont défrayé la chronique politique cette année. Le Saint-Siège, en effet, a abordé à plusieurs occasions durant le mois de mai la question des Palestiniens et de la Palestine. Il a notamment reçu en tant que chef d’État le président Mahmoud Abbas et canonisé les deux premiers saints palestiniens des temps modernes. Puis, le 26 juin, le Saint-Siège et la Palestine ont signé au Vatican l’accord global qui avait été conclu entre les deux parties le 13 mai 2015. Le Père David Neuhaus situe ces événements dans une perspective historique, prenant en compte l’évolution de la position de l’Église catholique sur le conflit israélo-palestinien qu’elle suit attentivement depuis des décennies.
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Mgr Baretto à La Oroya, Pérou.L’intérêt suscité par l’encyclique du Pape François sur la protection de la maison commune ne faiblit pas. Hymne à la création et cri d’alarme, Laudato Si' est désormais considéré comme un texte de référence à l’orée de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques qui se déroulera à Paris du 30 novembre au 11 décembre prochain. L’encyclique - qui insiste sur la responsabilité collective - a fait l’objet le 24 août dernier d’un forum d’ouverture d’une semaine de mobilisation pour le climat organisée par le gouvernement péruvien à l’Université des jésuites de Lima, capitale qui avait accueilli la Cop 20 en décembre dernier. Etaient invités à participer à la réflexion des représentants sociaux, économiques et politiques engagés dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Le forum sur l’encyclique du Saint-Père s’est déroulé sous la direction de l’archevêque de Huancayo, Mgr Pedro Barreto, connu pour son engagement écologique. L’encyclique a été décryptée sous l’angle scientifique, politique, économique et théologique avec la participation de quelque 250 représentants des Institutions, du monde politique et universitaire, de l’Église catholique et d’autres religions. Un message du cardinal Peter Turkson a été lu à cette occasion. Le président du Conseil pontifical Justice et Paix encourage l’engagement éducatif et spirituel en vue de favoriser l’alliance entre l’humanité et son environnement naturel, grâce à une conversion intégrale, écologique et humanitaire.
Des changements s’imposent dans plusieurs domaines de la vie humaine : dans le style de vie, dans l’éducation, dans le dialogue entre science, culture et foi, dans les politiques nationales et dans les négociations internationales. Citant l’encyclique du Pape François, le cardinal Turkson souligne qu’il est urgent de rétablir une harmonie sereine avec la Création ; cela passe aussi par la remise en question de nos habitudes et de nos idéaux.
Selon les données publiées il y a quelques jours par l’Agence océanique et atmosphérique américaine, sur les sept premiers mois de 2015, la température à la surface des terres et des océans a été la plus haute jamais mesurée depuis 1880. Le mois de juillet a été proprement torride à l’échelle du globe tandis que la hausse du niveau des mers et de la fonte des glaces se poursuit. De quoi stimuler les 196 parties prenantes à la COP21. (RV/Réd.)
Dans son numéro de septembre la revue culturelle choisir propose une interview de Mgr Pedro Barreto à propos de son rôle de défenseur des droits socio-environnementaux au Pérou. A paraître le 6 septembre. Le numéro peut être commandé à