2015 06MYOPIE MEDIATIQUE

 

L’assassinat des journalistes de Charlie Hebdo a mobilisé les foules et aiguisé les appétits politiques. Se serrant les coudes, toutes divergences abolies le temps d’une impressionnante manifestation, ce beau monde faisait montre de courage en proclamant haut et fort : « Nous sommes Charlie ». Aussi ambiguë qu’émouvante, la réprobation a paru universelle ou tant s’en est fallu. A en croire les déclarations de circonstance, plus que le triste sort des caricaturistes assassinés, c’est surtout la menace contre la liberté d’expression qui a rassemblé, en une même proclamation de foi, des groupes si différents (jusqu’aux marchands d’armes et aux praticiens de la censure qui n’ont pas manqué de se précipiter au premier rang). Les victimes devenaient le symbole d’un droit fondamental de la personne qui ne saurait être mis en péril par le fanatisme.

 

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swords war armed robotCet article a été publié par le « Courrier pastoral » de mai 2015, de l'Eglise de Genève, et est reproduit ici avec l’aimable autorisation de l’auteure.

2015 06 Revue choisir n° 666
JUIN 2015

mardi, 02 juin 2015 16:05

Myopie médiatique

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L’assassinat des journalistes de Charlie Hebdo a mobilisé les foules et aiguisé les appétits politiques. Se serrant les coudes, toutes divergences abolies le temps d’une impressionnante manifestation, ce beau monde faisait montre de courage en proclamant haut et fort : « Nous sommes Charlie ». Aussi ambiguë qu’émouvante, la réprobation a paru universelle ou tant s’en est fallu. A en croire les déclarations de circonstance, plus que le triste sort des caricaturistes assassinés, c’est surtout la menace contre la liberté d’expression qui a rassemblé, en une même proclamation de foi, des groupes si différents (jusqu’aux marchands d’armes et aux praticiens de la censure qui n’ont pas manqué de se précipiter au premier rang). Les victimes devenaient le symbole d’un droit fondamental de la personne qui ne saurait être mis en péril par le fanatisme.

Jacques Gauthier
Dix attitudes intérieures
La spiritualité de Thérèse de Lisieux
Novalis, Cerf 2013, 180 p.

Alors que la carmélite Thérèse de Lisieux, docteur de l’Eglise depuis 1997, n’a pas laissé de système théologique ou de traité spirituel où seraient décrites les différentes étapes de la montée vers Dieu, l’auteur de ce livre nous offre cinq caractéristiques de la « théologie de Thérèse » : spirituelle, pratique, narratrice, existentielle et « espérante ».
Il relève que l’autobiographie, écrite à la demande de sa supérieure,[1] dévoile un « Je » (libre) et un « Tu » (Jésus), jusqu’à ce qu’elle devienne « un » en Jésus, tout en restant elle-même. Thérèse, tributaire de son temps, d’une époque qui n’est de loin pas la nôtre, nous parle pourtant ainsi profondément.

samedi, 02 mai 2015 09:06

Improbable Welles

WellesSe plonger dans la biographie d’Orson Welles, qui aurait eu 100 ans le 6 mai s’il avait survécu, est proprement fascinant. Cet artiste a vécu nombre de vies invraisemblables. Ses exploits d’enfant à eux seuls valent le détour. Ne déclara-t-il pas lui-même, qu’enfant, il voulait échapper à l’enfance, mais qu’une fois celle-ci quittée, il ne cessa d’y retomber… Comment parler alors de ce personnage incontournable et haut en couleurs du cinéma américain, sans tomber dans la surenchère ou la démesure ? Notre chroniqueur cinéma Patrick Bittar s’y essaye. Un article paru dans le numéro de mai de choisir, à déguster ici.

Orson Welles combinait le sens artistique de sa mère, une pianiste de concert, et le côté intrépide et visionnaire de son père, un inventeur farfelu qui aimait voyager. Il disait : « Les cinéastes passent trop de temps dans les salles obscures. Moi, pour être heureux, j’ai besoin de me sentir comme Christophe Colomb, j’ai envie de découvrir l’Amérique. Les bonnes choses devraient être DÉCOUVERTES, dans cet esprit de la première fois. Dès que je mets le pied sur un plateau, j’ai envie d’y planter un drapeau. Or plus j’en sais sur les découvertes audacieuses qui m’ont précédé, plus mon drapeau me paraît ridicule... »

2015 05ROBOT, ES-TU LA ?

 

Dans ce numéro de choisir, Serge Tisseron, psychiatre, évoque le danger d’une relation affective avec les robots domestiques. On peut s’attacher à ces aides-ménagères électromécaniques comme on s’attacherait à un petit chat. Le risque provoqué par ces engins sans âme est d’asservir. Comme à un vieux tricot troué devenu trop familier, ou comme une huître au rocher, on s’y accroche. Au cinéma, dans La guerre des étoiles, le robot R2-D2 a fait couler plus de larmes aux spectateurs que les millions de morts de la planète que le méchant Dark Vador fait exploser sous les yeux horrifiés de la princesse Leia. D’où les tentatives évoquées par le psychiatre : donner aux robots quelques aspects repoussants pour neutraliser les dangereux sentiments d’empathie.

 

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Un message poignant a pu être envoyé d’Alep par le Père jésuite Sami Hallak, engagé auprès du Service jésuite des réfugiés (JRS). Tout comme d’autres volontaires du JRS, il a fait le choix de ne pas quitter le pays, et de rester auprès de la population bombardée. Tout comme le Père Frans van der Lugt le fit lui aussi, avant d’être assassiné, le 7 avril 2015. Ce message rédigé sous forme de « journal » est parvenu au Père Alex Bassili sj, socius du Père Provincial du Proche-Orient, et nous le retransmettons ici dans son intégralité. Car, comme le dit le Père Bassili, « il faut que le monde sache qu’il y a, malgré toutes les obscurités, des lueurs d’espoir qui donnent la force de vivre ».

2015 05 Revue choisir n° 665
MAI 2015

mardi, 28 avril 2015 14:59

Robot, es-tu là ?

Écrit par

Dans ce numéro de choisir, Serge Tisseron, psychiatre, évoque le danger d’une relation affective avec les robots domestiques. On peut s’attacher à ces aides-ménagères électromécaniques comme on s’attacherait à un petit chat. Le risque provoqué par ces engins sans âme est d’asservir. Comme à un vieux tricot troué devenu trop familier, ou comme une huître au rocher, on s’y accroche. Au cinéma, dans La guerre des étoiles, le robot R2-D2 a fait couler plus de larmes aux spectateurs que les millions de morts de la planète que le méchant Dark Vador fait exploser sous les yeux horrifiés de la princesse Leia. D’où les tentatives évoquées par le psychiatre : donner aux robots quelques aspects repoussants pour neutraliser les dangereux sentiments d’empathie.