Momie Chachapoya datée entre le IXe et XVe siècle. Musée de l'Homme, Paris. Découverte en 1877, elle est présentée au musée d'ethnographie du Trocadéro à partir de 1882. © WikimediaLe 9 mars, l’Université de Genève (UNIGE) annonçait le lancement d’une plateforme destinée à accompagner les États et les particuliers dans la restitution d’objets spoliés dont regorgent nos musées. Parmi eux nombre d'œuvres symboliques, issues notamment des colonies, dont la valeur sacrée a été écrasée par la valeur muséale. Cette initiative vise notamment à «favoriser la justice transitionnelle en participant à la reconnaissance de certaines exactions passées», indique l’UNIGE.

choisir 703 revue culturelleRevue choisir n° 703
AVRIL - JUIN 2022

vendredi, 18 mars 2022 15:26

Recensions n° 703

Chaque trimestre, la revue choisir présente une sélection de recensions d'ouvrages.

Les points d’orgue sont des fictions. L’obstination des symphonies à ne pas finir, à ne se taire qu’à regret au terme d’un chapelet de cataractes, c’est le refus, exprimé à coups de cuivres et de timbales, de la clôture abrupte des histoires. C’est à cela que j’ai pensé au moment où le dos de Lilan a glissé hors de ma vue.

Attaché à la forme brève, Adrien Bürki est auteur de nouvelles et de contes notamment, et réalisateur de courts et de moyens métrages. Lauréat du prix Georges-Nicole en 2019 pour Sur la chapelle (L’Aire 2019), il est bibliothécaire-documentaliste scientifique à l’Université de Lausanne et codirige la revue littéraire Archipel.

Il est une foi 2022Convoquer les grands cinéastes qui ont posé leur caméra au centre des choses pour capter la beauté du monde est réjouissant, tant la nature a séduit et inspiré de nombreux metteurs en scène. Mais jamais l’équi­libre de notre environnement n’a paru si fragilisé! Du 4 au 8 mai 2022, la 7e édition des Rendez-vous cinéma de l’ECR - Il est une foi traitera à la fois de la nature et de l’homme augmenté, de la transition écologique et de l’intelligence artificielle,[1] en jonglant autour du thème Création, re-création. Dix films sur la nature et treize sur le transhumanisme seront projetés.

mardi, 01 mars 2022 08:42

Croyances brutes

Marc Moret avec ses collages entreposés dans une pièce de sa ferme © Mario Del Curto, 1999Avec quarante-trois auteurs d’art brut, pour des centaines de dessins, peintures, sculptures, collages où règnent divinités, saints et mystères divers, l’exposition Croyances frappe les esprits. Dans le petit château de Beaulieu, où la Collection de l’Art Brut a été installée en 1976 suite à la donation du peintre et collectionneur Jean Dubuffet (1901-1985), l’atmosphère évoque les tréfonds mais aussi le merveilleux.

5e Biennale de l’Art brut, Croyances,
à la Collection de l’Art Brut, Lausanne, jusqu’au 1er mai 2022.
Conférences, films, visites et publications:
www.artbrut.ch

Le 10 mai 2021, le pape François relevait: «Le/la catéchiste est témoin de la foi, maître et mystagogue, accompagnateur et pédagogue qui instruit au nom de l’Église.»[1] Et en même temps… le simple maillon d’une chaîne, un écho qui retentit. Sur le terrain, la transmission du message du Christ demande en effet une certaine propension au lâcher prise et une bonne dose de foi.

Femmes de papesLe pape François tente de remédier à la longue invisibilisation des femmes au sein de l’Église catholique, en les nommant à des postes clés de la Curie romaine. Au fil de l’histoire, d’autres figures féminines, sans toujours attendre d’être sollicitées, se sont frayé un chemin jusqu’au Vatican, devenant de fidèles conseillères et amies de souverains pontifes. Une collaboration fructueuse, malgré les vents contraires d’une institution encore souvent misogyne.

En 2020, Marilia S., 46 ans, se retrouve au chômage forcé par la Covid. Démunie au point de ne plus pouvoir acheter à manger pour elle et sa fille, elle dépasse son sentiment de honte et demande de l'aide à la Caritas de sa région. Depuis, elle a retrouvé du travail et accepté de témoigner à visage découvert. © Ghislaine Heger/Caritas SuisseLes invisibles, les transparents… Deux termes que j’hésite à utiliser pour désigner les 735'000 personnes qui vivent en Suisse au-dessous du seuil de pauvreté (9% de la population) et les quelque 600'000 autres qui se situent juste au-dessus.[1] Les «pauvres» ne sont pas invisibles, ni transparents. Ils et elles sont de chair et d’os comme tout le monde, ils et elles prennent le bus, font leurs courses, amènent leurs enfants à l’école. D’ailleurs, ces enfants sont aussi pauvres et ils sont visibles.

mardi, 01 mars 2022 11:32

De la vitre au vitrail

"Anonymous", Athènes, Grèce, 2016 © Hakim BoulouizNous vivons entourés d’images. Celles-ci ont même réussi à nous envahir. Toutes les formes existent et coexistent (écrans, affiches, cadres, faire-part, archives, banderoles, enseignes, signalisations, etc.) bousculant et complexifiant la notion de «transparence». C’est dans cette ambiguïté de taille que s’inscrit mon travail de photographe de rue.

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