Tamara Pellegrini, 2021 © Tamara PellegriniPar une belle journée de juin 2020, Tamara Pellegrini rejoint quelques amis pour une sortie en bateau sur le Rhône. De retour sur le quai, elle est prise d’un violent «mal de mer». Tout tangue autour d’elle et elle a des nausées. Dès lors, rien ne sera plus comme avant pour elle. Atteinte d’une maladie dite invisible, la jeune femme s’est depuis engagée à faire connaître cette notion et les difficultés qui lui sont inhérentes, en donnant la parole à d’autres malades.

Tamara Pellegrini est l’auteure d’une série de podcast intitulés Les invisibles où elle recueille les témoignages de personnes vivant avec une maladie invisible et déconstruit certains préjugés. Les épisodes sont disponibles sur toutes les plateformes d’écoute: Spotify, Apple Podcast, Podcast Addict, Youtube, etc.

Rues de Jalalabad, avant le retour des taliban © Mathilde WeibelSomaya[1] et moi avons travaillé ensemble pendant quelques mois dans sa ville d’origine, Jalalabad, où j’étais interprète et elle bénévole. Elle m’avait offert une longue robe verte qu’elle avait fait faire chez un tailleur de son quartier. Elle était si longue que je me prenais les pieds à chaque pas dans les pans de tissu. Après mon départ, nous avons gardé contact de loin en loin, puis depuis l’été 2021 très régulièrement. Somaya cherche à fuir par tous les moyens.

Mathilde Weibel a été interprète pashto/dari/français à Lesbos pour une ONG médicale, puis à Kaboul pour le CICR. Elle est l’auteure de L’espoir piégé: avec les réfugiés de Lesbos (Harmattan 2021), et de Place des Fêtes. Journal d’un exil parisien (Bord de l’eau 2018).

Kasimir Malévitch, Carré noir (entre 1923-1930) © DP - Photo : Jacques Faujour/Centre Pompidou, MNAM-CCI/RMN-Grand PalaisLe XXe siècle nous aura tout fait voir, le renouvellement des sujets, des techniques et des matériaux les plus improbables. Tout devient objet artistique, la sociologie, la publicité, les idées avec l’art conceptuel, jusqu’au kitsch du plus mauvais goût qui atteint des sommets avec la supposée Merda d’artista (1961) de Piero Manzoni, vendue au poids selon le cours de l’or! Aujourd’hui, comme par une sorte de trop plein, on ose la dématérialisation des œuvres.

 Geneviève Nevejan, Paris, journaliste et historienne d’art

Nouveau guide des guérisseurs de Suisse romandeUn journaliste de la RTS l’a nommée «la Joël Dicker des guérisseurs» tant ses guides ont du succès et «sont nimbés de mystère». Une jolie formule pour dire que l’ethnologue Magali Jenny est lue par un large public et que son Nouveau guide des guérisseurs de Suisse romande n’aura pas un succès moindre que le précédent auprès d’une large frange de la population.

Ethnologue spécialisée en ethnomédecine -avec un mémoire de licence dédié aux guérisseurs fribourgeois-, anthropologie des religions, et collaboratrice scientifique au Tibet Museum à Gruyères, Magali Jenny est l’auteure du Guide des guérisseurs de Suisse romande (Favre), dont la dernière version vient de paraître avec un répertoire actualisé de près de 250 adresses (Lausanne, Favre 2021).

Le XIXe siècle a connu un véritable engouement pour le spiritisme. © Everett Collection/Shutterstock Les gens qui se décrivent comme médiums, spirites ou voyants passent soit pour des personnes extraordinaires soit pour des malades soit pour des escrocs ou affabulateurs. Des études récentes montrent que, de fait, ils sont plus enclins que la population générale à vivre certaines expériences hallucinatoires - ce qui peut les amener à croire qu’ils communiquent véritablement avec les morts.[1]

Adam J. Powell est psychologue et chercheur (professeur assistant) au Département de théologie et de religion de l’Université de Durham. Spécialiste des mouvements religieux au XIXe siècle, ses recherches concernent les théories sociologiques de l’identité. Il est l’auteur de Hans Mol and the Sociology of Religion (Routledge, 2017).

Lumière au bout du tunnel © Olex Runda/ Adobe StockDepuis les années 80, des expériences de mort imminente (EMI) secouent régulièrement le monde médical. J’en suis arrivé à reconnaître qu’il fallait prendre au sérieux ces phénomènes à la fois étranges et fascinants. Ils pourraient bien être, dans notre Occident tellement sécularisé, une manifestation de la miséricorde de Dieu pour notre temps, un signe du Ciel pour nous ouvrir à la Vie invisible.[1]

Patrick Theillier, médecin, a été durant une douzaine d’années responsable du Bureau des constatations médicales du sanctuaire de Lourdes. Il est l’auteur de Expériences de mort imminente (Artège 2015) et de Expériences de Vie imminente (Artège 2019).

Vierge Marie, La Roche-sur-Foron © Catherine Leblanc/GodongLe christianisme a autorisé la représentation des êtres célestes et avalisé le principe de leur culte. Sauf que la vénération du fidèle ne devait pas s’adresser à l’image, mais à ce qu’elle représente. Or, dès la fin du Moyen Âge, comme le constate l’historien Nicolas Balzamo, la pratique contredit les principes théologiques régissant ce culte.

Nicolas Balzamo, Les êtres artificiels, Paris, Cerf 2021, 236 p.

mercredi, 23 mars 2022 09:45

La fin d’une belle aventure

Couvs choisir articleLes jésuites de Suisse, notre direction et les membres de notre rédaction ont le regret de vous informer que la revue culturelle choisir cessera de paraître le 31 décembre 2022. L’érosion continuelle du nombre de ses abonné·es et celle des jésuites établis dans les cantons romands contraignent les instances de la Compagnie de Jésus à mettre un terme à sa publication. Les temps et les habitudes culturelles changent. Le passage, en 2016, d’une publication mensuelle à une publication trimestrielle, avec deux dossiers thématiques par édition, et le développement de notre site www.choisir.ch, qui propose des articles inédits, n’ont pas suffi à relancer les abonnements.

Maurice Denis museum, Saint Germain en Laye, France. © Julian Kumar/GodongLe Moyen Âge a une expérience particulière de l’invisible; il est même l’inventeur du mot, puisqu’il passe, au XIIIe siècle, du latin invisibilis au français pour désigner ce qui ne se voit pas. Or l’invisible est une qualité récurrente à l’époque médiévale. Elle oppose le monde matériel et temporel que croient dominer les hommes au monde caché, spirituel et éternel qui recouvre la véritable essence des choses.

Olivier Hanne est un historien médiéviste et un islamologue. Il enseigne à l’École de Saint-Cyr. Il a publié une quinzaine d’ouvrages sur l’Islam et le Moyen-Orient. Dernier en date: L’Europe face à l’Islam (Tallandier 2021).

«La Nature aime à se cacher», disait déjà le philosophe Héraclite d’Éphèse à la fin du VIe siècle av. J.-C. Un aphorisme qui se prête bien à la recherche en physique des particules élémentaires. Prenons la matière noire. Invisible, elle composerait pourtant 27% de l’Univers (CERN). Petit tour dans la face «sombre» du cosmos avec Laura Baudis.

Laura Baudis est astrophysicienne et professeure de physique à l’Université de Zurich. Ses recherches portent sur la matière noire et la physique des neutrinos. Elle est impliquée dans les expériences liées aux détecteurs XENON. Elle a été membre du Comité scientifique du CERN de 2016 à 2018.

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