Les missionnaires protestants dont on suit la trace dans cette exposition passionnante retraçant L’entreprise missionnaire suisse romande en Afrique australe (1870-1975) font éclater les clichés. Ce sont des évangélisateurs, certes, mais aussi des médecins, des scientifiques (leur apport aux musées ethnographiques suisses par leurs documents, films, objets, écrits sont précieux) et même, pour certains, des partisans de l’indépendance face à la colonisation, portugaise en particulier. Se douterait-on que les Archives cantonales vaudoises contiennent tout un pan de l’histoire de la révolution au Mozambique par le biais de ces missionnaires romands?
À l'Espace Arlaud de Lausanne jusqu’au 11 novembre.
Je remercie choisir d’avoir conservé une édition papier. Car même si l’Église a le devoir de rejoindre les gens là où ils sont, sur le numérique donc, elle l'a aussi vis-à-vis des personnes qui, pour une raison ou une autre, n’ont pas d’ordinateur, pas de smartphone ou qui sont incapables de s’adapter au rythme hallucinant de l’avancée numérique. Il peut aussi s’agir d’un problème financier. Ces gens font aussi partie de l’Église ou d’une société laïque perturbée par de profonds changements. J’ai déjà dû décommander un magazine très intéressant édité pour les personnes dures d’oreille (malentendantes, terme plus moderne). Il avait cessé de paraître sur papier, ce qui était trop fatigant pour moi. Comme Église, nous avons à nous occuper du royaume de Dieu et de sa justice, donc aussi des personnes moins équipées sur le plan technique.
Il est en outre dangereux pour la santé, pour les yeux et pour les contacts humains d’être en permanence devant des écrans, sans compter le gaspillage d’électricité qui nuit à l’environnement. Je travaille pour ma part sur papier la plupart du temps, mais sur papier FSC. Dans votre excellent numéro 693, deux choses m’ont frappée: l’empressement de l’Église à participer à la civilisation numérique pour répandre la Bonne Nouvelle (article de R.-Ferdinand Poswick) et l’envers du décor traduit dans la recension du livre C’est l’emploi qu’on assassine, de Jean-Marie Brandt et deux autres auteurs, commenté à la page 80.
Le 20 octobre, les citoyens suisses éliront leur nouveau Parlement. Qui vote, avec quelle régularité, pour quel parti, sous l’influence de quels paramètres? L’analyse de Georg Lutz, professeur associé à la Faculté des sciences sociales et politiques de l’UNIL.
La politique suisse se caractérise par une stabilité rarement démentie, qui décrocherait presque des bâillements chez le citoyen le plus motivé: «Chez nous, on ne connaît pas la crise, ironise Georg Lutz. Une variation de 2 ou 3% dans les résultats d’un parti s’apparente déjà à une révolution. Si vous regardez l’évolution des partis bourgeois de 1919 à 2015, c’est une ligne droite!» Mais derrière cet encéphalogramme plat se cachent des pépites d’informations que les recherches menées régulièrement par le politologue sur les élections permettent d’extraire.
L’Association franco-suisse Compostelle-Cordoue a fêté ses 10 ans cette année avec une marche en France avec une vingtaine de scouts musulmans. Son président, Alain Simonin, rappelle ce qui a motivé sa création, ses objectifs de partage et de dialogue interreligieux et interculturel, et son outil, la marche. Il livre le récit d'une expérience qui l'a particulièrement frappée, vécue lors d'une des étapes du dernier pèlerinage avec les jeunes.
Le milieu de l’horizon, c’est ce moment de la vie, parfois douloureux, où l’on bascule du monde de l’enfance à celui des adultes. C’est le chemin que doit prendre Gus, 13 ans, fils de paysan, pendant un été européen caniculaire où les récoltes et les bêtes se meurent. Où tout craque et se fissure, y compris l’équilibre familial que l’on croyait acquis. À la fois drame social et fable métaphorique, cette adaptation pour l’écran du roman de Roland Buti par la réalisatrice Delphine Lehericey est une réussite. Le film a été récompensé par le Greenpeace Award au Festival de San Sebastian.
Nous sommes en 1976, comme l’indiquent dans une scène du début, toute en pudeur et délicatesse, les images et le titre (Emmanuelle) du magazine piqué et feuilleté par Gus à l’abri des regards. L'adolescent pose sa tête sur la photo de la poitrine féminine dévoilée.
A voir aussi, sur ktotv, l'émission «Père François Euvé: Mon salut personnel est lié à celui des autres créatures» sur YouTube https://youtu.be/IMcUYoDOZYYPour le jésuite français François Euvé sj, l’homme doit être l’intendant de la Création. Il en est responsable, mais il n’est pas le maître absolu de ce qui lui est confié. Face à la crise écologie actuelle, il défend la relation, le dialogue et le partage. Il invite à ne pas tout accaparer. Maurice Page a rencontré le rédacteur en chef de la revue jésuite française Études à Genève, quelques jours avant le 4 octobre 2019, fête de saint François d’Assise, «patron des écologistes».
La culture aborigène s’étend sur près de 60’000 ans. Sa reconnaissance n’est pourtant effective que depuis quelques décennies en Australie, et plus récemment en Europe où elle suscite un formidable engouement. Unique centre européen dédié exclusivement à l’art aborigène, la Fondation Opale de Lens (VS), créée par Bérengère Primat en 2018, contribue à en accroître le rayonnement. Pour sa première exposition, elle présente Before Time Began, un regard sur un demi-siècle d’art aborigène contemporain à travers une sélection de près de 80 œuvres d’artistes majeurs, des origines jusqu’aux créations très récentes des APY Lands.
À voir jusqu’au 29 mars 2020
Lors de sa visite en Suisse fin septembre 2019, le Supérieur Général des jésuites, Arturo Sosa sj, s'est entretenu avec Pierre Emonet sj, directeur de la revue choisir. Ce dernier lui a posé trois questions en lien avec la Province de Suisse et l'Ordre dans son ensemble. La première portait sur l'importance de la place internationale de Genève pour la Compagnie de Jésus; la seconde sur le rôle de la communication et les moyens privilégiées par l'Ordre aujourd'hui; la troisième sur la réorganisation des Provinces jésuites, notamment en Europe. Les réponses du Père Général en vidéo (à visionner ci-dessous) démontre sa grande ouverture d'esprit et son désir de maintenir l’unité de la Compagnie pour que les jésuites puissent continuer à «assumer, ensemble» leur mission.
Soixante ans! Votre revue culturelle choisir éditée par les jésuites de Suisse fête au mois de novembre 2019 ses 60 printemps! Un âge loin d'être canonique pour un média de cette teneur, mais un âge vénérable tout de même qui méritait bien un anniversaire!
Les jésuites de Suisse et la rédaction de la revue sont heureux de célébrer cet événement le 5 novembre 2019, en lecture et en musique, avec ses fidèles lecteurs et auteurs. À cette occasion, choisir lance un concours d’écriture pour jeunes auteurs jusqu'à 35 ans, vivant en Suisse et écrivant en français, sur le thème du choix. L’expression est libre, tout comme l’objet du sujet. Le mot choix peut rimer avec foi, mais il peut aussi amener le lecteur dans des contrées plus exotiques... Le concours sera officiellement lancé le 5 novembre.
Mgr Martinez Puerto Maldonado Aguirre © Jean-Claude Gerez «Le Synode sur l’Amazonie est une opportunité historique. Il ouvrira la porte à l’audace, au rêve intrépide et nous réveillera de notre léthargie.» Secrétaire exécutif du Synode, Mgr David Martínez de Aguirre affiche par moments une belle espérance, comme dans cet entretien pour les communautés de base brésiliennes (Religion Digital). Conscient toutefois de l’opposition vigoureuse d’une frange de l’Église à ce propos, son optimisme concerne le processus enclenché plutôt que d’éventuelles retombées immédiates. Il évoque sans détours la façon déformée, car eurocentriste, dont notre monde perçoit les populations natives d'Amazonie, et ce que nous pourrions apprendre si nous acceptions, enfin, d'établir un vrai dialogue avec elles.