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Cofondateur de la Compagnie de Jésus, premier prêtre jésuite, frère aîné auquel Ignace de Loyola n’hésita pas à confier ses compagnons durant son absence, maître incontesté des Exercices spirituels, confesseur des rois et des princes, conseiller des nonces et des légats pontificaux, respecté des luthériens, présent et actif sur tous les fronts où se décidait l’avenir religieux et politique de l’Europe, l’ex petit berger savoyard devenu Docteur parisien semble avoir été oublié par l’Histoire.
Humble et discret, Pierre Favre sj est resté dans l’ombre de ses deux compagnons de chambrée, Ignace, le fondateur charismatique, et François Xavier, le missionnaire au long cours. Sa vie exemplaire, son enseignement, la fécondité de son apostolat le désignaient pourtant comme un modèle de vie chrétienne et religieuse. C’était du moins l’avis très autorisé de saint François de Sales, qui lui consacre des pages pleines d’admiration dans son Introduction à la vie dévote. Il a fallu attendre l’élection d’un pape jésuite pour que Pierre Favre accède finalement à la gloire des autels, le 17 décembre 2013, au terme d’une itinérance apparemment interminable.
Une mine d’informations
Si la publication de son journal spirituel au début des années 60 révèle les grandes étapes de sa vie intérieure, la lecture de sa correspondance permet de suivre les péripéties de sa vie itinérante au service du Christ et de l’Église. Rédigées en espagnol, en latin ou en italien (une seule en français), ses lettres nous informent sur ses engagements apostoliques, sur les nombreuses et importantes personnalités qui le consultent, sur ses voyages aventureux à travers l’Europe, sur sa santé fragile ; elles laissent aussi deviner ce que ses confrères appréciaient en lui ou ce qui les agaçaient.
Certaines missives adressées aux plus hautes autorités politiques ou religieuses de l’époque (rois, princes, légats pontificaux) parlent de ses préoccupations face à la Réforme protestante, des mesures à prendre pour la contenir, mais aussi de son attitude pleine de respect et même d’amitié envers les hérétiques. À quelques amis plus intimes il ouvre son cœur, leur confie son amour du Christ, ses angoisses, ses hésitations, ses fragilités, son désir de progresser dans la vie spirituelle. Aux confrères en crise, il multiplie les missives pour les encourager et les soutenir. Quant aux jeunes confrères encore aux études, il leur dit son amour de la Compagnie et les exhorte à se préparer pour leurs futurs ministères.
Traduites intégralement pour la première fois en français par Pierre Emonet sj, directeur de choisir, introduites et annotées par lui, les 99 lettres de cette correspondance dressent, par petites touches impressionnistes, le portrait d’un jésuite profondément pieux, un peu anxieux, particulièrement doué pour le discernement spirituel, capable de dialoguer avec tous, aimable et modeste au point de séduire même les adversaires les plus éloignés de l’Église catholique. Un modèle de présence apostolique, pour une époque de bouleversements et de remises en question.