Max Lobe
Confidences
Genève, Zoé 2016, 288 p.
D’origine camerounaise, Max Lobe vit depuis dix ans en Suisse. Il retourne fréquemment dans son pays natal, portant sur lui son regard d’entre deux cultures. Pour son dernier livre, il s’est lancé sur les traces de Ruben Um Nyobè, leader de l’indépendance du Cameroun -administré alors par la France-, assassiné en 1958. Il nous restitue cette page dramatique de l’histoire via les confidences de Ma Maligua, une grand-mère de Song Mpek, le village de Um Nyobè, aux portes de la forêt du sud-ouest du pays.
Entrecoupé de rasades de vin de palme, de digressions en tous genres, le récit de la vieille femme s’approche petit à petit des «événements»: des souvenirs douloureux, généralement tus. Impossible de ne pas se laisser envoûter, comme on le ferait à l’écoute d’un griot. L’auteur réussit pleinement à faire se croiser oralité et écriture. Passé et présent, la grande histoire et les petites histoires se chevauchent : celle, sanglante, de la colonisation et de la lutte pour l’indépendance de celui qu’on appelait le «Porte-parole des sans-voix», et celles issues du quotidien de villageois, qui se retrouvèrent entraînés (mais aussi investis) dans un drame qui les concernait et les dépassait tout à la fois.
À l’image de la vie, amour et tendresse, violences et cruautés, indignations, colères, joies se succèdent. Plein d’émotions et d’ambivalences, avec souvent une pointe d’humour salvateur, le récit nous renvoie vers ceux qui, aujourd’hui encore, en Afrique et ailleurs, vivent les horreurs de la guerre.
«J’ai besoin d’écrire une nouvelle page de ma vie.» Et bien, c’est chose faite, au propre et au figuré. Quelques semaines à peine après avoir quitté le conseil fédéral, Didier Burkhalter signait Enfance de terre[1], un recueil d’histoires de vies d’enfants de par le monde, inspirées des rencontres qu’il avait vécues en tant que ministre des Affaires étrangères. Huit mois plus tard, il publiait son troisième livre Mer porteuse,[2] une allégorie poétique qui habite le récit d’un bout à l’autre. L’écriture de Didier Burkhalter se fait dans ce roman prolifique en images. Rythmée en flux et reflux constants, elle mène le lecteur des deux côtés de l’Atlantique, sur ces vagues qui portèrent les migrants et leurs espérances en une vie meilleure, à la fin du XIXe siècle, des côtes européennes vers celles de l’Amérique du Nord.
Président de la Confédération suisse en 2014, le neuchâtelois Didier Burkhalter a consacré la plus grande partie de sa vie professionnelle à la politique au sein du PLR, au niveau communal, cantonal, puis fédéral de 2009 à 2017. Il a assumé en 2014 la fonction de président en exercice de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.
Le 10 décembre 2018, la Déclaration universelle des droits de l’Homme a commémoré ses 70 ans. Ses rédacteurs avaient bien compris la corrélation entre la préservation de la dignité humaine, via les droits fondamentaux, et la construction de la paix. Cette édition de choisir s’attache à deux de ces droits, celui de l’accès à l'eau potable (reconnu en 2010 seulement par l’ONU !) et celui au logement (art. 25 de la Déclaration), primordial en hiver sous nos latitudes.
Matières noires, c’est un peu comme un calendrier de l’Avent. On se demande quelle surprise nous réserve la page suivante. Il y en a qui nous ravissent, d’autres un peu moins, mais c’est très ludique.
Cet objet particulier stimule plusieurs sens. Le toucher, avec ce plaisir que l’on ressent lorsqu’on tourne les pages d’un livre imprimé sur des feuilles bien épaisses… qui sentent bon le papier. L’odorat donc aussi. La vue ensuite, bien sûr, puisque qu’il s’agit d’une BD en noir et blanc (sans nuances de gris), réalisée en papier découpé, à laquelle se surajoutent, grâce à notre smartphone et à l’application Matières Noires, les images animées de la partie «réalité augmentée». Une technologie qui permet aussi à l’ouïe d’entrer en action.
Silvain Monney
Matières noires. Une bande dessinée avec réalité augmentée
Fribourg, Fleurs Bleues 2018, 64 p.
La vie d’un enfant est souvent anéantie lorsqu’un de ses parents est placé en détention. À moins que cela ne soit contraire à son intérêt supérieur, il faudrait tout faire pour l’aider à maintenir une relation avec ce parent, la plus apaisée possible, en conformité avec l’article 9 de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant. Ce n’est pas toujours le cas en Suisse.
À l’occasion de la Journée des droits de l’homme du 10 décembre 2018, ACAT-Suisse a choisi de lancer une pétition pour une meilleure protection des droits des enfants des détenus.