Auteur de nombreux ouvrages, historien français spécialiste du christianisme et théologien, une «autorité», Jean Delumeau nous emmène dans une vision du christianisme un peu en marge de la Révélation. Quelques titres de chapitres laissent deviner un vaste horizon: «La peur, le péché et la culpabilisation avec une terrifiante image de Dieu, la confession, besoin de sécurité, la Vierge au grand manteau, chemins du paradis, paradis perdu et paradis retrouvé, le millénarisme, christianisme et modernité, le mal et la souffrance, le péché originel qui n’est pas mentionné dans la Bible, l’essentiel du message chrétien.»
Après avoir évoqué «les erreurs et les dysfonctionnements qui ont conduit les Églises chrétiennes à des dérapages», il souligne: «L’une des plus tragiques de ces fausses routes a été, après la fin des persécutions, la collusion entre le pouvoir impérial romain et la hiérarchie ecclésiastique symbolisée et fortifiée par le couronnement de Charlemagne par le pape.» Il note: «Dès le début du IVe siècle, l’Église devient un pouvoir. Cette dangereuse dérive, qui à l’époque et ensuite pendant longtemps ne choqua que peu de gens, n’est pas encore arrivée à son terme aujourd’hui. Mais les catholiques doivent désormais accepter sans frayeur la possibilité que le symbolique État pontifical soit un jour effacé de la carte et que les nonces du pape disparaissent en tant que tels.»
En conclusion, Jean Delumeau suggère quelques pistes et propositions dont l’une, importante, concerne «la place des femmes dans l’Église». Ces quelques extraits laissent entrevoir les recherches de cet historien original par l’étendue de ses analyses. L’Église apparaît bien vivante et l’avenir de Dieu s’en trouve éclairé.