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jeudi, 04 octobre 2018 12:04

Le bouddha est-il vert ?

FalcombelloJean-Marc Falcombello
Le Bouddha est-il vert ?
Conversation avec Michel Maxime Egger
Genève, Labor et Fides 2017, 104 p.

L’écobouddhisme, qui a fleuri depuis une trentaine d’années en Occident, laisse entendre qu’on peut se baser sur les enseignements du Bouddha pour justifier l’engagement écologique - du fait notamment de la vision de l’interdépendance de toutes choses. Mais n’allons pas trop vite! Rien dans les textes ne peut accréditer une telle interprétation, dit Jean-Marc Falcombello (journaliste, proche de Lama Teunsang et co-responsable du centre bouddhiste de Montchardon en France).

«L’enjeu fondamental de la pensée et de la démarche spirituelle bouddhistes n’est pas de mieux se sentir relié à l’univers afin de développer une attitude responsable et respectueuse à l’égard de l’environnement et des ressources naturelles, comme si c’était une fin en soi, mais bien de se déconditionner (…) Tout cela, bien évidemment, ne veut pas dire que l’on ne doit pas se relier à l’univers, ni prendre soin de la nature et assumer ses responsabilités. Il faut juste savoir de quoi on parle (…) Rien, dans les sources textuelles les plus anciennes (…) ne permet d’attester une telle éthique.»

Michel Maxime Egger (sociologue et écothéologien) se fait «l’avocat du diable» dans les arcanes complexes du bouddhisme. «Le but du bouddhisme est donc d’approcher la nature fondamentale de l’esprit (vacuité), pas la nature qui nous entoure.»

Conclusion: «Agir pour le monde n’est pas une fin en soi, car le monde est illusoire. Mais ne pas agir, sous prétexte que tout est illusion, est un écueil.» Chercher une troisième voie et trouver d’autres raisons de respecter le Terre: c’est ce que ce livre très intéressant nous invite à faire, sous le regard du Bouddha.

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