C’est, sept ans après la rupture, «une avancée dans l’obscur». Dans le silence et la solitude, hormis le partage des heures de prières des moines, elle se fait «mendiante des mots». C’est une pause pour ralentir le pas, apaiser les gestes. Ce n’est que dans la lenteur que peut surgir l’émotion, la vie, face au vide, à l’ombre des terres intérieures qui nourrissent la blessure.
Sa recherche est poétique, en compagnie de vivants sur le même chemin: Guillevic, Jeanne Benameur, Lucien Noullez, Frère Christophe … pour n’en citer que quelques-uns. Seuls le langage poétique et la musique peuvent rejoindre, comme l’écrit Gilles Baudry dans sa préface, «cette présence en chacun de nous de l’indicible».
J’ai beaucoup aimé cette recherche autour des mots, des «mots-aiguilles» pour recoudre son histoire, qu’elle lance comme une bouteille à la mer. Ce cheminement autour de la blessure puise dans le silence et l’accueil des saisons la lumière qui engendre la veine poétique, pour «accueillir le chant de la terre».