Il y a quarante ans, le 20 mai 1973, les articles constitutionnels d'exception, qui interdisaient la présence en Suisse de la Compagnie de Jésus (art. 51) ainsi que la fondation et la restauration de couvents (art. 52), étaient enfin abrogés. Aujourd'hui, la méfiance vis-à-vis de la Compagnie semble bel et bien avoir disparu.

La paix, la fraternité et la démocratie au Myanmar constituent « une espérance commune pour tous les citoyens » à l'aube d'une nouvelle année au cours de laquelle « se prépare au Myanmar l'aube d'une nouvelle ère, faite de liberté, de justice et de paix ». C'est ce qu'affirme Mgr Charles Maung Bo, archevêque de Yangon, dressant « une feuille de route » pour la nation, qui détermine les perspectives pour l'année 2014.

lundi, 06 janvier 2014 15:10

Du besoin de croire

Matthieu Ricard et Nicolas ButtetCroire et espérer est le destin de l’être humain, qui a toujours préféré le faire en groupe. Depuis des millénaires, les religions ont créé des rites, des croyances et des identités pour rassembler les êtres. Si notre rapport au sacré et à la spiritualité a fortement évolué au cours du temps, notre besoin de croire, et maintenant de choisir, est resté intact. Cela dit, le retour actuel vers le religieux apparaît également comme un puissant phénomène réactionnel face aux métissages culturels et à la globalisation, perçus comme autant de menaces identitaires. (1) En octobre 2013, la 46esession des Rencontres Internationales de Genève a mis en vedette la thématique sous l’intitulé « Le religieux d’aujourd’hui ». Compte-rendu de ces conférences. (photo : Matthieu Ricard et Nicolas Buttet)

2014-01AU SERVICE DE LA RECONCILIATION

« La force morale exceptionnelle de Nelson Mandela a été maintes fois évoquée le mois passé, suite à son décès. L'homme d'Etat sud-africain a su briser la spirale de la violence et dire à la population noire : « Je comprend votre souffrance. Mais nous ne pouvons pas répondre par la violence. » S'il avait autorisé et exigé la vengeance et laissé la haine orienter son existence, il serait resté pour toujours en prison, a-t-il encore déclaré. « C'est seulement par le pardon et la réconciliation que la vraie liberté peut être gagnée.

LIRE L'EDITORIAL

choisir revue culturelle

jeudi, 19 décembre 2013 11:27

Au service de la réconciliation

Écrit par

La force morale exceptionnelle de Nelson Mandela a été maintes fois évoquée le mois passé, suite à son décès. L'homme d'Etat sud-africain a su briser la spirale de la violence et dire à la population noire : « Je comprend votre souffrance. Mais nous ne pouvons pas répondre par la violence. » S'il avait autorisé et exigé la vengeance et laissé la haine orienter son existence, il serait resté pour toujours en prison, a-t-il encore déclaré. « C'est seulement par le pardon et la réconciliation que la vraie liberté peut être gagnée. Jamais aigri, Mandela a toujours trouvé la force de dire : faisons un nouveau commencement, que tu sois Noir ou Blanc ; essayons de construire un pays uni, pour que les hommes et les femmes puissent y vivre ensemble. » C'est en ces termes que l'archevêque catholique du Cap, Stephen Brislin, a résumé la trajectoire de l'ancien chef d'Etat.[1] On se souvient de la force du symbole de cette équipe sud-africaine de rugby, composée de Noirs et de Blancs, que Mandela a soutenue.[2]

jeudi, 19 décembre 2013 11:24

Conflit au Soudan du Sud

001.jpg« Le manque d’attitudes démocratiques vis-à-vis de l’opposition politique, surtout à compter de juillet dernier, a suscité une opposition armée qui a tenté un coup d’Etat » a déclaré à l’Agence Fides une source de l’Eglise locale au Soudan du Sud, quelques jours après le coup d’Etat manqué qui a fait au moins 500 morts à Juba.
« Le coup d’Etat a échoué à Juba mais ses organisateurs sont parvenus à quitter la capitale. Le danger est désormais que ces chefs qui ont également une certaine influence dans l’armée, réussissent à appeler à la révolte d’autres zones du pays, en particulier celles dont ils sont originaires. Malheureusement, l’aspect tribal compte encore beaucoup. Le danger est réel surtout dans le Haut Nil » indique la source. « Selon les nouvelles que nous avons de Bor, capitale de l’Etat du Jonglei, des désordres sont en cours dans cette ville » ajoute-t-elle.

« Pour comprendre les dynamiques complexes de la situation, il faut tenir compte du fait que l’actuel président Salva Kiir est un Dinka provenant de la zone de Bar al-Ghazal, alors que John Garang - responsable historique du Soudan du Sud qui a jeté les bases de l’indépendance du pays, avant de mourir en 2005 dans un accident d’hélicoptère - était lui aussi un Dinka mais provenant de Bor, où ont actuellement lieu des désordres », explique l’interlocuteur de Fides. « La population Dinka de Jonglei n’a jamais accepté totalement Kiir comme président. Riek Machar, le vice-président limogé en juillet, est en revanche d’ethnie Nuer, la deuxième ethnie du Soudan du Sud. Par ailleurs, c’est Machar qui aurait organisé le coup d’Etat manqué avec l’aide de quelques tribus minoritaires ou même des Dinkas de la zone dont provenait John Garang. Malheureusement, dans ce scénario, il ne semble pas que le bien de la nation soit mis au premier rang. Espérons et prions afin que tous ceux qui ont des responsabilités politiques et militaires dans ce pays travaillent pour le bien de la nation, en mettant de côté, si cela est nécessaire, leurs ambitions personnelles » conclut la source de Fides.

Texte : Fides 18/12/2013 Photo : ASASE (Juba)

jeudi, 19 décembre 2013 11:24

Une conduite

Rouet 44754Albert Rouet, L'étonnement de croire, Ivry-Sur-Seine, de l'Atelier 2013, 188 p.

Par un regard pertinent sur le monde actuel, Mgr Rouet, évêque émérite de Poitiers, analyse les causes qui génèrent l'indifférence dans tous les domaines : politique, société, religion, etc. Un sentiment d'insécurité saisit l'individu bouleversé par les mutations de toutes sortes. Livré à lui-même, seul parmi les autres, il peine à faire un choix libre et protège sa sphère individuelle. Se méfiant des intrusions extérieures, il se replie sur lui-même, ce qui accroît sa solitude : « Libre, il revendique sa capacité de choisir ; vulnérable, il ne le fait pas », note l'auteur.
Sur le plan religieux, cela conduit à un désintérêt vis-à-vis de toutes les formes de contraintes, de règlements ou de croyances. Mgr Rouet précise le rôle de l'Eglise en ce do­maine : être proche de chacun en ce qu'il est, sans prosélytisme, sans attitude de domination, dans un souci d'écoute suscitant la confiance mutuelle : « Là où le monde concentre, il faut que l'Eglise décentralise ; là où il n'écoute pas les intéressés, il faut que l'Eglise écoute la voix de chacun. » Et d'insister sur la qualité du dialogue et l'attitude de Jésus, qui témoigne humanité et compréhension.

jeudi, 19 décembre 2013 11:22

Qohélet commenté

Faessler 44425Marc Faessler, Qohélet philosophe. L'éphémère et la joie, Genève, Labor et Fides 2013, 320 p.

Le Qohélet, autrefois appelé Ecclésiaste, est un livre mystérieux. Son auteur est aussi énigmatique que les circonstances de sa composition (probablement au IIIe siècle av. J.-C.). Premier et unique livre « philosophique » de la Bible, Qohélet reste, par ses questions plus que par ses réponses, d'une actualité et d'une pertinence stupéfiantes.
Le théologien Marc Faessler, ancien directeur du Centre protestant d'études de Genève, lui a consacré un ouvrage remarquable, où il chemine avec le lecteur, approfondissant le sens de chaque mot. Il nous propose une traduction personnelle qui dépoussière certains ter­mes.
Le premier thème de l'ouvrage, c'est l'éphémère. Le bonheur, la vie ne durent qu'un instant ; tout n'est que « vanité », dans le sens de vain, de vent. Le terme hébreu ével (Marc Faessler le traduit par buée) revient comme un leitmotiv ; il s'apparente (mêmes consonnes) à Abel, dont la vie a été brève mais bénie de Dieu, alors que l'humanité souffre encore de la caïnisation des rapports humains (« Suis-je le gardien de mon frère ? » Gn 4,10). Qohélet, se faisant passer pour Salomon, démontre avec force l'inanité des solutions proposées par le désir humain et ses pulsions. L'accumulation des biens, le savoir, le pouvoir, une certaine sagesse, tout cela est ével. Il évoque même la tentation du désespoir et, dans un verset magnifique de sensibilité, de l'alcoolisme.
La méditation se poursuit sur le thème du temps, dont l'hébreu distingue trois formes : le temps chronologique (zeman), celui de l'horloge ; le temps intérieur (ét), le seul qui nous importe, temps du présent qui ne reviendra pas, du moment favorable (le kairos des grecs), temps que nous actualisons par nos décisions et nos actions, en rapport avec nos désirs ; enfin, le temps caché (ôlam), insaisissable, mal traduit par éternité ou pour les siècles et les siècles. L'ôlam nous surplombe et, comme l'éphémère, nous ouvre à la Transcendance.
Après avoir semblé toucher le fond du désespoir (« A quoi cela sert-il de naître ? ») Qohélet nous fait entrer dans la grande surprise : l'éphémère, la souffrance sous toutes ses formes et la certitude de la mort n'empêchent pas ce qui nous tombe dessus comme un ca­deau en plus de la vie : la joie ! La joie est inopinée, donnée, elle n'est ni liée aux conditions extérieures, ni prévisible par des dispositions psychiques, à l'opposé du plaisir que l'homme recherche, parfois jusqu'à l'addiction.
Pur hasard, clin d'œil du destin ? Non, dit Qohélet, qui, loin d'être pessimiste ou fataliste, suggère que pour être capable d'accueillir la joie, il faut s'y préparer, notamment en cherchant le Bien. Démarche possible seulement si l'on reconnaît qu'on n'est pas le centre du monde, mais que la vie, le monde et ses défauts, comme la joie, sont des dons.

jeudi, 19 décembre 2013 11:18

Jésus historique

Écrit par

Pagola 44416José Antonio Pagola, Jésus. Approche historique, Paris, Cerf 2012, 544 p.

mercredi, 18 décembre 2013 14:32

Pierre Favre est saint

220px-Pierre Favre 1506-1546 On s'y attendait et c'est désormais officiel : le jésuite français Pierre Favre, ami de Saint Ignace de Loyola, vient d'être inscrit dans le catalogue des saints. Pour la communauté des jésuites de Carouge, cette canonisation revêt une signification toute particulière, puisqu'ils ont choisi de prendre pour nom de Communauté celui de Pierre Favre en l'honneur de l'homme né dans le village du Villaret, en Savoie, alors dans le diocèse de Genève. Pour la revue choisir, Pierre Emonet sj a dressé son portrait. Lire pdf ci-dessous.