Après certaines oppositions, le gouvernement turc a finalement accepté que Benoît XVI se rende en Turquie du 28 au 30 novembre prochain. Cette résistance reflète l'ambivalence du paysage religieux turc. La liberté religieuse y est fortement restreinte. Or l'Europe s'en préoccupe peu. Serait-ce parce que le problème oncerne aussi les musulmans du pays et que le système de contrôle mis en place par le gouvernement est perçu comme un moindre mal face au risque d'une islamisation du pays.
Indissociable de la quête du pouvoir et de la richesse, la vitesse est constitutive de l'histoire de nos sociétés. A l'heure d'Internet et bientôt des nanotechnologies, elle atteint aujourd'hui une limite qui met en jeu le devenir même de l'être humain et du monde. Pour éviter la katastrophe qui nous menace, il nous faudra plus que l'aménagement d'îlots de lenteur. Nous avons besoin d'une véritable « économie politique de la vitesse ». Parcours avec le philosophe et urbaniste Paul Virilio.
Le 17 décembre 2004, l'Union européenne a dit « oui » à l'ouverture des négociations avec la Turquie, un oui circonstancié, et il faut s'en réjouir. Beaucoup de questions relatives à cette éventuelle intégration de la Turquie se posent et elles sont essentielles. Malheureusement, le débat est sous-tendu par de forts préjugés. La Turquie est mal connue et mal comprise de l'Europe ; elle en est responsable en partie car elle est une nation extrêmement paradoxale et difficile à appréhender dans toute sa complexité ; mais c'est aussi la faute de l'Europe qui conserve sa tendance à essayer de comprendre l'autre à travers son propre prisme.
L'actualité du Zimbabwe est marquée par « trois guerres de libération ». L'héritage de la violence subsiste et le gouvernement de Robert Mugabe continue à jouer sur la corde de la lutte anti-colonialiste, alors même que la révolution promise n'a pas eu lieu. L'économie est en déroute, les injustices foisonnent. Comment l'Eglise peut-elle se situer dans un tel climat, prendre position sans risquer de mettre en péril ses oeuvres sociales ?
Le 11 septembre 2001 marque un tournant dans le discours de George W. Bush. Utilisant les pratiques éprouvées du maccarthysme (amalgame, manichéisme radical, mensonge, peur), le président des Etats-Unis se porte personnellement responsable du destin et de la sécurité du monde libre, entraînant sous sa bannière son peuple traumatisé. La guerre contre le terrorisme est son destin et celui de son pays. Une rhétorique généraliste, abstraite et négative, dont le succès repose sur l'effet incantatoire et non sur des résultats objectifs.