Indissociable de la quête du pouvoir et de la richesse, la vitesse est constitutive de l'histoire de nos sociétés. A l'heure d'Internet et bientôt des nanotechnologies, elle atteint aujourd'hui une limite qui met en jeu le devenir même de l'être humain et du monde. Pour éviter la katastrophe qui nous menace, il nous faudra plus que l'aménagement d'îlots de lenteur. Nous avons besoin d'une véritable « économie politique de la vitesse ». Parcours avec le philosophe et urbaniste Paul Virilio.
Dans les négociations de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), l'agriculture reste le sujet majeur du conflit entre les pays industrialisés et les pays en voie de développement. Pour la Communauté de travail, le débat sur l'agriculture doit impérativement prendre un nouveau virage.
Les amis de notre pays s'imaginent souvent que la Suisse est un pays multilingue, habité par un peuple de polyglottes. Parmi les préjugés positifs sur notre pays longtemps - peut-être trop longtemps - idéalisé, figure en bonne place l'idée que tous les Suisses parlent couramment deux, trois, voire quatre langues. La réalité est loin de cette image d'Epinal. Au fond, seuls les Italophones et les Romanches, les minoritaires parmi les minoritaires, incarnent réellement ce mythe : ces périphériques sont les plus suisses des Suisses. Pour les Romands et les Alémaniques, on est loin du compte. Il y a notamment une idée à laquelle seuls les étrangers croient encore : que la majorité des Romands maîtrisent l'allemand. Pourquoi n'est-ce pas le cas ?
Le 17 décembre 2004, l'Union européenne a dit « oui » à l'ouverture des négociations avec la Turquie, un oui circonstancié, et il faut s'en réjouir. Beaucoup de questions relatives à cette éventuelle intégration de la Turquie se posent et elles sont essentielles. Malheureusement, le débat est sous-tendu par de forts préjugés. La Turquie est mal connue et mal comprise de l'Europe ; elle en est responsable en partie car elle est une nation extrêmement paradoxale et difficile à appréhender dans toute sa complexité ; mais c'est aussi la faute de l'Europe qui conserve sa tendance à essayer de comprendre l'autre à travers son propre prisme.
L'actualité du Zimbabwe est marquée par « trois guerres de libération ». L'héritage de la violence subsiste et le gouvernement de Robert Mugabe continue à jouer sur la corde de la lutte anti-colonialiste, alors même que la révolution promise n'a pas eu lieu. L'économie est en déroute, les injustices foisonnent. Comment l'Eglise peut-elle se situer dans un tel climat, prendre position sans risquer de mettre en péril ses oeuvres sociales ?
Que penser du prêt à intérêt? La tendance actuelle au surendettement et les faillites qui s'ensuivent plaident plutôt en sa défaveur: il serait non seulement immoral, mais aussi, sous certaines formes, anticapitaliste. La réponse est plus subtile, d'où les positions variées adoptées à son égard par les religions monothéistes.
Dans une société démocratique, une culture vivante s'entend dans la diversité et le débat. Si elle est le fait de chacun, elle est donc aussi celui de la collectivité, et ce faisant ne peut être confiée aux seules initiatives individuelles et aux lois du marché. Par une politique réfléchie de subventions publiques, l’État doit préserver le patrimoine culturel et encourager le développement de la pensée critique et créative. Réflexions et expérience de Patrice Mugny.
Pourquoi les Suisses aiment-ils et admirent-ils tant Tell, ce héros légendaire si ambigu. Justement parce que cette ambivalence permet à tout un chacun d'y projeter ses propres conceptions de la patrie. C'est ce que montre Christophe Büchi, à partir d'une lecture de la pièce de Schiller, "Wilhelm Tell", jouée cet été sur la plaine du Grütli.