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lundi, 25 juin 2018 14:45

Un bel exemple d’humanité

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Home COE Magnus Aronson wcc petite Olav Fykse Tveit et François © Magnus Aronson/WCCJ’ai été très heureusement surpris par la rencontre entre les membres du Conseil Œcuménique des Églises (COE) et le pape François. Elle s’est déroulée dans la plus grande simplicité, sans apparat protocolaire, dans une atmosphère marquée par le respect, l’attention, la ferveur contenue. Les prises de parole ont été brèves, sobres, lues avec une certaine gravité. Le texte de l’épître aux Galates proposé à la méditation n’était pas sans susciter des interrogations, mais le pape François en a fait une belle interprétation, dominée par l’idée de se mettre en marche. C’est très intelligent, car les discussions entre confessions ont été trop longtemps déterminées par la recherche des causes des divisions.

Les historiens auront encore bien du grain à moudre sur le sujet, mais les temps ont changé et les problèmes sont devant nous plus encore que derrière. Or, face à l’avenir, les chrétiens ne possèdent pas de solutions toutes faites. Nous devons les chercher ensemble. Cette humilité commune constitue un rapprochement fondamental.

Olav Fykse Tveit, secrétaire général du Conseil Œcuménique des Églises (COE) a accueilli très fraternellement le pape. Puis, la présidente du Comité central du COE, Agnes Abuom, une pasteur anglicane nigériane, a attiré l’attention sur les problèmes humains: guerres, violences, pauvretés, illettrisme, émigration. Son appel à se tourner vers les frères humains rejoignait directement les préoccupations du pape. Mais aussi son insistance sur l’évangélisation, but principal de la mission avec, pour corollaire: «comment évangéliser si l’on est divisé?».

J’ai beaucoup aimé le côté bariolé de l’assistance. Les dignitaires religieux, surtout les orientaux, présentaient une étonnante variété de costumes et de couvre-chefs. C’est d’autant plus remarquable que la plupart de leurs Églises sont très anciennes, comme les arméniennes ou les coptes. Il y avait également beaucoup de femmes, dont la diversité d’habillement trahissait des statuts hiérarchiques fort divers. Certaines portaient le col romain, ou plus exactement l'habit de clergymen, car il y avait parmi elles des épiscopes (1). Une déléguée polynésienne par contre, portait sur l’oreille la fleur d’hibiscus traditionnelle. Cette centaine de représentants de la chrétienté donnait un véritable échantillon de l’humanité, dans lequel se fondaient toutes les nuances de couleur et de peau. Et je me demandais quel autre type de communauté pourrait rassembler des physionomies aussi différentes, dans une foi commune aussi profonde. J’avoue que j’étais fier d’être chrétien en les voyant.

Et j’ai apprécié enfin l’attitude du pape François sur l’estrade, entouré par les responsables du COE. Il était tout simplement à sa place au milieu d’eux. Et il s’y sentait bien. Et toute l’assemblée respirait cette paix. Aucun débat, aucune préséance. Peut-être quelqu’un était-il là, invisible, mais très présent. «Là où deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux.» Et c’est de Lui que venait cette paix.

(1) L'épiscope (du grec Eπίσκοπος / episkopos, «surveillant») était, dans les premières communautés chrétiennes grecques, après la disparition des apôtres, le responsable de la communauté chargé de veiller à la cohésion et à la fidélité de la doctrine de celle-ci. Il ne s'agit donc ni plus ni moins que du terme qui désigne un évêque. La traduction latine est episcopus.

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