Dire que la religion est l'objet d'une médiation n'a rien d'une affirmation révolutionnaire. La religion s'est toujours transmise par une médiation qu'elle soit orale, écrite, imprimée ou celle aujourd'hui des médias électroniques. L'élément incontestablement nouveau qui caractérise la situation contemporaine est la capacité «des médias modernes d'offrir des moyens illimités de manipulation symbolique au travers d'images et de représentations permettant de renouveler indéfiniment la narration».1 La question qui se pose, dès lors, est de savoir quels effets ont ces moyens illimités ?
Le Dieu de l'Ancien Testament serait-il un Dieu cruel, différent du Dieu bon de l'Evangile ? Le christianisme serait-il inscrit hors de l'histoire du judaïsme ? Des questions que d'aucuns se posent encore, à travers une lecture sélective de l'Ecriture, sans savoir qu'ils suivent en cela un certain Marcion, riche armateur du milieu du IIe siècle après J.-C., originaire de Sinope, dans le Pont sur la Mer Noire (Turquie). Sa pensée dissidente provoqua une vive tension dans la communauté chrétienne de Rome.