Il y aura bientôt un demi-siècle depuis le concile Vatican II et l'ouverture officielle d'un dialogue entre l'Eglise et le judaïsme. Dans quelle mesure ce dialogue a-t-il influencé l'image que le catholicisme et le christianisme ont d'euxmêmes ? Au niveau théologique la question est double. L'Eglise a-t-elle vraiment besoin d'une théologie du judaïsme, d'un traité sur les juifs ? Quels sont les changements que le dialogue judéo-chrétien implique dans les diverses disciplines théologiques ?
La rencontre avec les grandes religions remet en cause une certaine prétention à l'universalité et une conception exclusive du salut. Pour le christianisme, le défi consiste à maintenir sa foi en Jésus-Christ, unique médiateur entre Dieu et les hommes, tout en reconnaissant que chaque religion peut être un chemin de salut pour ses fidèles. Le Père Dupuis, spécialiste reconnu de ces questions, et dont l'expérience et les publications théologiques font autorité, livre sa réflexion sur les conditions du dialogue interreligieux.
Le dernier des orientalistes, un grand islamologue, un artisan du dialogue islamo-chrétien, un écrivain majeur, un mystique habité du "feu de l'Amour divin": Louis Massignon était bien tout cela, mais il était surtout un homme d'une infinie compassion, marqué, depuis sa rencontre avec "l'Hôte sans visage", par le caractère sacré de l'hospitalité et le mystère de l'intercession rédemptrice.
Malgré les apparences, musulmans et Suisses ne sont pas si étrangers les uns aux autres. Des interactions existent depuis pratiquement dix siècles ! Mieux connaître notre passé commun pourrait réduire l'ignorance de nombre d'entre nous vis-à-vis des musulmans de Suisse. Et peut-être informer ceux-ci sur certains traits de l'identité helvétique. C'est le but de cet article, qui découpe en trois phases l'historique de la rencontre entre musulmans et Confédérés, suivant un crescendo positif qui se laisse percevoir des débuts conflictuels, à une collaboration désirée et réalisée de part et d'autre.
Faut-il introduire la culture religieuse à l'école ? La question agite bien des ministères européens de l'éducation ainsi que nos cantons suisses. Le cas genevois est intéressant, du fait de l'affirmation de la laïcité de son école. Nous proposons ici une version abrégée d'un exposé donné le 5 avril 2003 par Walo Hutmacher, président du Groupe de travail exploratoire sur la culture judéo-chrétienne à l'école genevoise, dans le cadre d'une conférence-débat organisée par le Département de l'instruction publique genevois.
L'implantation de l'islam en Occident a pour effet, entre autres, le renforcement du «combat » entre apôtres du laïcisme et tenants des religions. Les tensions cristallisent en particulier autour de la question de la compatibilité de certains signes extérieurs de la foi et de la laïcité. Pourquoi cet acharnement contre les symboles religieux ? Supprimer tout signe religieux dans les institutions étatiques est-il un gage de paix civile ? Ou n'est-il pas dangereux, au contraire, d'asphyxier les expressions identitaires ?
Faut-il enseigner la religion à l'école ? Si oui, quel doit en être le contenu ? Depuis quelques années, ce genre d'interrogations se pose avec une acuité particulière. A l'âge de la laïcité accomplie, du pluralisme valorisé à l'extrême, de l'extension pour le moins douteuse du concept de religion, ce n'est rien de moins que la légitimité de tout enseignement religieux qui est remis en question. Selon leur sensibilité et leur histoire confessionnelle, les cantons romands proposent un programme différent d'enseignement religieux. Les réflexions qui suivent n'ont pas pour but de faire le tour de la question et ne prétendent nullement se fonder sur une connaissance exhaustive de ce qui se fait en matière d'enseignement religieux. Une modeste expérience personnelle dans l'enseignement public, la catéchèse paroissiale et l'enseignement privé serviront de point d'ancrage, nécessairement partiels et relatifs, au cours du raisonnement.