Le Covid-19 a conduit à repenser les relations professionnelles et sociales, notamment par l’incitation à la distanciation physique. Il en va de même du religieux. Pour assurer une forme de continuité en cette période de crise et d’absence de rassemblements, les religions ont eu recours à des dispositifs numériques. L'analyse de David Douyère, professeur de sciences de l'information et de la communication à l'Université de Tours.
Profondément impliqué dans le dialogue judéo-chrétien, Christian Rutishauser sj, provincial des jésuites de Suisse depuis 2012, est aussi l’un des conseillers du pape pour les relations religieuses avec le judaïsme. Il appelle à réintroduire la Fête de la circoncision de Jésus, retirée du calendrier liturgique en 1974. Un rituel selon lui important pour notre représentation d’un «Dieu qui s’est fait homme». Il vient d'écrire un livre en allemand sur cette question, à paraître ce printemps.
Lex orandi, lex credendi. Comme cette devise le dit, nous croyons ce que nous prions. Les symboles sont très importants. Le christianisme n’est pas quelque chose d’uniquement spirituel, il y a également un aspect profondément physique. Dans la notion d’incarnation, les valeurs spirituelles se manifestent par des signes visibles, corporels. C’est pourquoi nous célébrons l’Eucharistie avec du pain et du vin, le baptême avec de l’eau. La matière est nécessaire.
L’Association franco-suisse Compostelle-Cordoue a fêté ses 10 ans cette année avec une marche en France avec une vingtaine de scouts musulmans. Son président, Alain Simonin, rappelle ce qui a motivé sa création, ses objectifs de partage et de dialogue interreligieux et interculturel, et son outil, la marche. Il livre le récit d'une expérience qui l'a particulièrement frappée, vécue lors d'une des étapes du dernier pèlerinage avec les jeunes.
Le mythe du déluge est-il vraiment universel ? Qu’est-ce qui relie et différencie les récits bibliques du déluge de ceux du monde mésopotamien ? Tout en répondant à ces questions, le professeur Thomas Römer a ouvert un champ d’interrogations passionnant, lors de sa conférence du 29 mars, à Genève. Cet éminent spécialiste de la Bible hébraïque, professeur au Collège de France et aux Universités de Genève et Lausanne, était l’invité de la revue choisir dans le cadre du Festival Histoire et Cité.
Retrouvez ici sa conférence. © Histoire et Cité, Mathias Popee.
Un artisan sculpte une statue de Bouddha (Vietnam). © Fred de Noyelle/Godong À l’occasion de son centenaire célébré cette année, l’Organisation internationale du travail (OIT) a lancé un vaste mouvement de réflexion sur l’avenir du travail. Convaincue que ce dernier vise le bien-être matériel et spirituel de l’Homme, l’institution onusienne a très vite tissé des liens avec les religions. Lors d’une rencontre interreligieuse, organisée par le Saint-Siège en février dernier à l’OIT, le vice-président de l’Union bouddhiste de France, Michel Aguilar, a exposé une perspective bouddhiste de l’avenir du travail.
Certains symboles paraissent universels. Ce serait le cas de l’eau, magma originel et élément de vie. Pourtant, si bien des récits mythologiques et religieux suivent le même courant, des bifurcations fondamentales apparaissent selon les cultures. Plongeons pour s’en convaincre au cœur de quelques odyssées antiques.
Spécialiste des religions antiques, Philippe Borgeaud a dirigé de 2005 à 2013 le module «Rites et mythes comme expressions culturelles des émotions» du Projet national suisse en sciences affectives. Il est l’auteur de Exercices d’histoire des religions. Comparaisons, rites, mythes et émotions (Leyden, Brill 2016, 364 p.) Il modèrera vendredi 29 mars 2019, à 15h30, à Uni Dufour, une table ronde intitulée "Dieux d'eau", dans le cadre du festival Histoire et Cité.
L'empereur Dèce ordonnant l'emmurement des Sept dormants. D'après un manuscrit du XIVe siècle. © DPOn trouve aujourd'hui une dizaine de sites, tant chrétiens que musulmans, du Maghreb à la Chine, qui s'enorgueillissent d'une grotte des Sept dormants ou des Gens de la caverne.
Une légende à redécouvrir en ce mois de novembre 2018, à l'occasion de la semaine des religions.
Journal de la RTS, capture d'écran, 27.10.18Le discours de l’unité du peuple juif face à l’antisémitisme, prononcé suite à l’attaque de samedi dans une synagogue de Pittsburgh, ne suffit pas à masquer les profondes divergences entre juifs américains et gouvernement israélien. Les larmes n’ont pas fait oublier les divisions. Dimanche, dans une interview à un journal orthodoxe israélien, le grand-rabbin ashkénaze d’Israël David Lau refusait de qualifier de «synagogue» le lieu de prière où a eu lieu l’attaque de Pittsburgh. La raison? Les juifs qui s’y réunissent forment une congrégation non-orthodoxe. (Voir l'article ci-dessous d'Aline Jacottet.)
Les réseaux sociaux se sont aussi agités contre le vice-président américain Mike Pence. Son tort: avoir invité le rabbin Loren Jacobs à prier pour les victimes alors qu’il est un juif messianique, un “Juif pour Jésus”, explique de son côté Jacques Berset, de cath.ch. (À lire plus bas.)
Philippe HaddadLe rabbin parisien Philippe Haddad, écrivain et conférencier, est engagé dans le dialogue interreligieux, qui relève, selon lui, d’une démarche spirituelle et éthique. Dans son dernier ouvrage publié à compte d'auteur, "Fraternité ou la révolution du pardon", il montre combien ce thème de la fraternité est central et fondateur dans la Torah et dans la vie quotidienne. Il parle de la rivalité et de la jalousie au sein de la fratrie, mais aussi de la possibilité d’entamer une prise de conscience et de choisir le pardon. Son cheminement biblique, mais aussi évangélique, nous invite à constituer la fraternité universelle comme projet de société: un idéal à bâtir. Interview.
Dans un texte inédit publié par la version allemande de la revue de théologie Communio de juillet-août 2018, le pape émérite Benoît XVI déclare que la théorie selon laquelle l’Église aurait pris la place d’Israël dans l’alliance avec Dieu -la théologie de la substitution- n’a «jamais existé en tant que telle». «L’alliance» entre Dieu et le peuple juif n'a «jamais» été «révoquée». Le judaïsme, insiste-t-il, n’est pas une religion «comme les autres». Il occupe une position «spéciale», que l’Église doit reconnaître. «Des réflexions qui ont été critiquées par des théologiens chrétiens comme par des autorités juives, car elles semblent remettre en question le fondement du dialogue judéo-chrétien qui s’est développé depuis le concile Vatican II», commente le provincial des jésuites de Suisse Christian Rustishauser sj.
La circoncision est perpétuée par les juifs avec énormément de respect. Elle signe l’alliance entre Dieu et Abraham (Brit Mila en hébreu). Pourtant, dans un livre récent,[1] Ran Kasher, un juif athée, examine sans tabou les effets de cette tradition qu’il réfute, créant la polémique. L’auteur a consacré presque vingt ans de sa vie à étudier la question. Il en a fait une mission personnelle.
Liz Hiller, Genève, journaliste
Les Universités de Fribourg et de Genève ont décidé ces deux dernières années de proposer des formations pour les imams. À Genève, une formation en français et instruction civique suisse a été mise sur pied pour les imams. À Fribourg, un Centre suisse islam et société a été inauguré en 2016. Mais tout oppose leur cursus de formation: vision, conception, contenu. Les principaux intéressés ne s’y retrouvent pas forcément.
François Dermange, professeur d’éthique à l’Université de Genève (UNIGE), tient à être clair: le cursus proposé par son institution dès septembre 2017 n’a en rien été dicté par les responsables de communautés musulmanes. Pourtant, ce sont elles qui ont approché le Bureau de l’intégration pour recevoir de l’aide, lequel a contacté l’Université pour organiser des cours.