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Dans sa précédente édition, notre revue a publié la première partie d'un important article du théologien Michel Legrain sur la question du sacrement du mariage, notamment sur l'origine de son contrôle par l'Eglise. Dans cette seconde partie, l'auteur analyse les incohérences auxquelles cette pratique aboutit aujourd'hui et en appelle à une pastorale officielle plus adaptée.
Pour l'Eglise catholique, un baptisé ne peut se marier que sacramentellement ; tout engagement matrimonial entre deux baptisés constitue un sacrement. D'où l'ambiguïté de certains couples de baptisés catholiques qui ne souhaitent pas s'engager par leur mariage à une vie ecclésiale et sacramentelle, et les difficultés sans nombre au moment d'un divorce ou d'un remariage. Mais il n'en a pas toujours été ainsi. Ce n'est qu'au terme d'une lente évolution et de tensions entre pouvoir civil et ecclésiastique que le mariage a été considéré comme un sacrement contrôlé par l'Eglise. Le théologien Michel Legrain, spécialiste des questions du mariage, analyse ici l'évolution de la pratique ecclésiale du mariage, les incohérences auxquelles elle aboutit aujourd'hui, et esquisse quelques pistes pour une pratique pastorale plus adaptée. Ecrit dans une perspective française, l'article garde toute sa pertinence pour la Suisse, dont la législation est pratiquement identique. Etant donné l'importance de cet article et sa longueur, nous le publions en deux parties (deuxième volet, en décembre).
mercredi, 06 novembre 2002 01:00

La mission japonaise

dimanche, 06 octobre 2002 02:00

Le concile de l'ouverture

Il existe dans l'Eglise catholique une nostalgie de Vatican II. Est-elle justifiée ? Et que signifie-t-elle ? Au moment où, à la surprise générale, Jean XXIII annonça la convocation d'un nouveau concile - c'était en janvier 1959 - il lui assigna deux buts majeurs : adapter l'Eglise romaine au monde d'aujourd'hui (l'«aggiornamento») et ouvrir la voie à la recomposition de l'unité chrétienne. Où en est-on ?
dimanche, 06 octobre 2002 02:00

Espérance et joie

Écrit par
Le 11 octobre 1962, Jean XXIII, entouré d'une cohorte de 2 300 évêques, sur les 2 908 qui ont été convoqués à Rome, ouvre solennellement le concile oecuménique de Vatican II. Personne, à cet instant, ne sait réellement dans quelle aventure l'Eglise catholique romaine s'engage. L'initiative personnelle de Jean XXIII, prise en 1959, a «soufflé» les cardinaux et l'opinion publique tout entière. De son côté, la curie romaine est entrée dans le processus conciliaire avec un esprit de profond scepticisme, voire en état de résistance. Dans les bureaux romains, la consigne était claire : «Non à l'aventure !» Le concile devait être terminé avant Noël de la même année : il avait à peine trois mois de travail devant lui. Il s'achèvera en fait le 8 décembre 1965.
«Jean XXIII est entré au concile comme les Apôtres au Cénacle. Son attitude grave a frappé.

Je confesse être un peu trop jeune pour avoir de Vatican II des souvenirs personnels. Pour l'historien que je suis, le concile des années 1962-1965 est donc avant tout un événement qui relève de l'histoire. Un événement capital, même si l'on ne se risquera peutêtre pas, comme l'a fait le général de Gaulle, à le baptiser «plus grand événement du XXe siècle». Il serait simpliste d'imaginer pour autant une cassure brutale entre un avant et un après. Le concile s'est voulu réformateur et s'est donc (tout comme les «réformateurs » du XVIe siècle) inscrit dans une tradition. Que l'on sache, il n'a jamais prétendu vouloir tout reconstruire à partir de zéro. Mais si le concile de Vatican II a ses limites et s'il laisse - parfois à dessein - ouvertes un certain nombre de questions, ce serait faire preuve de mauvaise foi que de ne pas saluer, d'abord, ses notables avancées. Quel changement de décor, pour le catholicisme romain, que ces années 1962-1965 !

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