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mardi, 15 mars 2022 08:00

Pour une neutralité carbonne en 2040

oek postkarte klima fr vorderseiteDès aujourd'hui, envoyez une carte postale électronique à Mme Sommaruga pour lui demander de prendre une décision courageuse dans le cadre de la révision de la loi sur le CO2 ! Une proposition induite par Action de Carême, l'EPER et Être Partenaires qui rappellent: «Il est impératif de prendre des mesures concrètes et efficaces pour que la Suisse atteigne zéro émission nette d'ici 2040. C'est la seule manière de garantir la justice climatique et de soutenir celles et ceux qui subissent le plus les conséquences du réchauffement climatique.»

«La Suisse vit, depuis ce 15 mars 2022, aux dépens des autres! Notre pays a atteint la quantité de CO2 qu'il pouvait émettre pour respecter la limite du réchauffement planétaire à 1,5°C, conformément à l’accord de Paris sur le climat», relèvent les associations caritatives dans leur communiqué. Or le Conseil fédéral a décidé que la Suisse devait atteindre la neutralité climatique d’ici 2050. En collaboration avec l’Alliance climatique, Action de Carême et l’EPER demandent au Parlement de viser cet objectif d’ici 2040 de façon linéaire. «Puisque la Suisse a les moyens techniques et financiers de réaliser cet objectif, elle devrait montrer l’exemple en se passant complètement des combustibles fossiles. Ainsi nous soutiendrons de manière pertinente la cause de la justice climatique.»

S'appuyant sur les données scientifiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l’évolution du climat de l'ONU (GIEC), les déontologues de diverses institutions religieuses -réuni·e·s dans le cadre d'une discussion sur la justice climatique- considèrent «qu'il est grand temps de prendre des mesures décisives et ambitieuses», comme l'affirme Judith Macchi, la responsable thématique pour le climat et la résilience de l'EPER qui s'est exprimée en conférence de presse à Berne de ce mardi 15 mars.

La justice climatique n'est pas un concept

Dans une lettre ouverte, les œuvres d'entraide demandent ainsi au Conseil fédéral et au Parlement de ne pas rester au stade d'objectif pour passer plus rapidement à l'action (1): «Nous voulons un véritable désinvestissement des énergies fossiles», explique Stefan Salzmann, le responsable climat et politique énergétique d’Action de Carême. «Par ailleurs, les contributions financières aux efforts de réduction des émissions et d’adaptation aux changements climatiques dans les autres pays doivent être augmentées.» Grace à une pétition lancée sous la forme de cartes postales adressées à la Conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, les œuvres d’entraide veulent inciter de manière appuyée le Conseil fédéral et le Parlement à adopter une politique climatique courageuse et avisée, et à assumer leur responsabilité en matière de justice climatique. Une initiative menée dans le cadre de la Campagne œcuménique 2022. (Lire également à ce sujet l’article de la théologienne Ivone Gebara: Qui sont nos prochains? Carême 2022)

1.  S'il fallait davantage de preuves du manque de dynamisme de nos autorités pour la protection du climat, rappelons que le Conseil national a rejeté, début mars 2022, l’initiative pour les glaciers, alors même que le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) lançait, quelques jours plus tôt, un cri d'alarme à la classe politique. Les députés ont accepté par contre un contre-projet direct prévoyant une trajectoire linéaire de réduction des émissions de gaz à effet de serre en Suisse. Un contre-projet indirect plus efficace est attendu.


La Campagne œcuménique en bref

Depuis 1969, Action de Carême et l’EPER (qui a fusionné avec Pain pour le prochain en 2022) organisent chaque année une Campagne œcuménique durant les six semaines qui précèdent Pâques. Les deux organisations ont été rejointes, en 1994, par Être Partenaires, l’œuvre d’entraide de l’Église catholique-chrétienne en Suisse. La Campagne œcuménique vise à sensibiliser le public aux inégalités à l’origine de la faim et de la pauvreté qui touchent plus de 800 millions de personnes dans le monde. Toutefois, prendre conscience de cette réalité ne suffit pas. C’est pourquoi les trois œuvres d’entraide proposent des possibilités d’action concrètes: changer son mode de consommation, faire un don pour soutenir les personnes des pays du Sud impliquées dans les projets, participer à une action... Ainsi, la Campagne œcuménique devient un exemple on ne peut plus concret de solidarité. 

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