Pour la 8e fois d’affilée, les 28 États membres de l’Union européenne ont échoué, mardi 30 mai, à se mettre d’accord sur une définition réglementaire des perturbateurs endocriniens. Ces molécules de synthèse, omniprésentes dans notre univers quotidien (pesticides, plastiques, cosmétiques, emballages, meubles...), modifient les systèmes hormonaux et sont suspectées d’être à l’origine de diverses maladies, telles le cancer du sein, l’infertilité, le diabète, l’obésité et des troubles du comportement.
L’occupation de l’espace public par les hommes et les femmes est révélatrice d’inégalités entre les sexes. Celles-ci prennent parfois des contours surprenants, tels que l’existence ou pas de toilettes publiques pour les femmes. Causes communes, le bimestriel des socialistes de la Ville de Genève, a consacré en mars, journée des femmes oblige, un numéro réussi sur le Féminisme. Avec notamment une interview de Jean-François Staszak, professeur de géographie de l’Université de Genève, qui analyse les questions de genre dans l’espace public. Un article reproduit ici avec l’aimable autorisation des intéressés.
Il a vingt ans. Il est originaire d'Afghanistan. Mahdi est arrivé en Suisse il y a plus d’un an. Il a été placé à l'abri PC de Crans-près-Céligny (qui vient de fermer) avant d'être accueilli dans une famille de la région dans l'attente d'une réponse de Berne. «Si la Suisse ne nous accepte pas, nous vivons sans espoir», s'inquiète le jeune homme qui rêve d'une vie différente de celle que son lieu de naissance lui prédisait. «On est arrivé ici dans l'espoir de vivre une vie sans la guerre, une vie où on peut être en sécurité». Le jour où nous recueillons son témoignage, il vient d'apprendre que l'une de ses compagnons d'infortune a reçu une réponse négative à sa demande d'asile. Une nouvelle qui l'inquiète et lui fait perdre quelques peu ses mots. Il parle néanmoins de son parcours en français. Merci à lui et à la photographe Anne Kearney qui nous a permis de le rencontrer.
De nombreux poncifs courent sur les origines du christianisme et sur son étonnant succès dans un Empire romain, mosaïque de peuples, de cultures et de religions. Les études historiques comparatistes actuelles permettent de mieux évaluer la différence chrétienne dans le rapport au monde et au politique, en particulier vis-à-vis des Juifs de l’époque.
Marie-Françoise Baslez travaille sur le pluralisme religieux du monde grécoromain quand y émerge le christianisme. Son approche est celle de la sociologie religieuse. Outre une biographie historique de Saint Paul (réédition 2013),elle a publié Comment notre monde est devenu chrétien (réédition 2011) et Les premiers bâtisseurs de l’Église. Correspondances épiscopales (IIe-IIIe siècle) (2016).
D’où viennent les étrangers et émigrés de Suisse, souvent regroupés sous le terme de diversité. L’emploi du singulier homogénéise des réalités multiples en constante évolution, comme le montrent nombre d’études statistiques. Et engourdit la réflexion autour de la citoyenneté et des relations entre Suisses et résidents d’origines étrangères.
Sociologue et politologue spécialiste des migrations, Rosita Fibbi est l’auteure de nombreux ouvrages scientifiques sur le sujet. Elle travaille notamment sur les processus d'intégration au travers des générations. Elle est membre de la «Commission éducation et migration» de la Conférence des chefs de Départements de l’instruction publique.
Comment aider les migrants à se sentir acteurs de leur devenir? En commençant par changer notre propre modèle, pour ne plus les voir comme des personnes porteuses de déficits, mais comme des sources de créativité. Pour prévenir les maladies dues à l’absence de liens sociaux, rien de tel que la reconnaissance!
Jean-Claude Métraux est responsable du cours « Santé et migration » à l’Université de Lausanne. Il a orienté son travail de thérapeute auprès des familles migrantes. Il a été directeur de l’association «Appartenances» de 1993à 2001.
Ils s’appellent Mahdi, Emin, Asmoro, Jawad, Merhawi... Ce ne sont pas eux. Ce sont Mahdi, Emin, Asmoro, Jawad, Merhawi qui ont été placés dans un abri PC d’un village vaudois. Des trajectoires que la photographe suisse Anne Kearney présente en une galerie de quatorze portraits bruts, dans leur plus simple humanité, accompagnés chacun d’un texte biographique.
Anne Kearney est photographe à la RTS depuis une quinzaine d’années. Elle fait partie du GAC, une association qui vise à améliorer les conditions de vie des migrants hébergés à Crans-près-Céligny.
L’histoire de Numbi pourrait servir de scénario à un film dramatique. Au même titre que celles de nombre de requérants d’asile qui parviennent en Suisse. Son récit comporte inévitablement des trous, pour la plupart comblés, en ce qui concerne la rédaction, au cours des moments partagés.
Numbi (prénom fictif) est un Congolais de 37 ans qui a déposé une demande d’asile en Suisse, en août 2016. Il est accueilli par le canton de Vaud et a reçu le permis provisoire N en tant que requérant d’asile. À l’heure où nous rédigeons cet article, la décision fédérale concernant sa requête est encore pendante.
L’immigration est une composante intégrante du passé et du devenir suisse. À partir des années 1880, elle est devenue «une question» générant des tensions politiques. Depuis, la politique fédérale à l’égard des étrangers s’articule autour des primats de la prospérité économique, de la sécurité et de l’identité nationale.
Silvia Arlettaz est une spécialiste de l’histoire de l’immigration, de la citoyenneté, de la formation nationale (avec Gérald Arlettaz) et de la République helvétique.
L’histoire de la Terre prouve que le jardin est source de vie; celle de la médecine, qu’il contribue largement à la santé. Construit et établi dans une optique de soins, par exemple en milieux hospitaliers, le jardin devient un allié précieux pour les patients et soignants.
Il y a environ 2,4 milliards d’années, la libération en masse d’oxygène dans l’atmosphère terrestre a permis l’émergence de la vie aérobie, générant des organismes de plus en plus complexes, jusqu’à l’évolution des hominidés, dont nous même, les Homo sapiens. Conséquence du processus de photosynthèse, le transfert de l’oxygène produit par les algues unicellulaires des océans primitifs vers le milieu atmosphérique (l’épisode de la Grande Oxydation) a permis également la genèse et la stabilisation de la couche d’ozone, un cocon protecteur essentiel au développement des règnes végétal et animal. Dès lors la Terre pouvait être considérée comme un vaste jardin primitif, contenant tous les ingrédients des êtres vivants, de tous les Règnes, par un mécanisme d’auto-organisation. Ce bref ancrage protohistorique permet d’affirmer haut et fort que le jardin est source de la Vie.
Slow Food en est convaincu : une des solutions aux problèmes de sous-alimentation au Sud et de malnutrition au Nord passe par l’agriculture durable et un mode de consommer local qui respecte la biodiversité alimentaire. Le mouvement s’emploie à éduquer des enfants à cette philosophie à travers des jardins scolaires.
«La Terre nourrit le genre humain depuis la nuit des temps, mais ses ressources sont limitées; ce n’est qu’en adoptant des choix politiques judicieux et un style de vie vertueux qu’il sera possible à l’avenir de trouver un équilibre entre la disponibilité équitable des ressources et leur consommation» (Charte de l’Exposition universelle de Milan, 2015).
En avril 1945, alors que la France n’est libérée que depuis quelques mois, des esprits éclairés cherchent à semer les graines de la réconciliation franco-allemande, voire à offrir à l’ennemi des possibilités de rédemption. Le Séminaire de Chartres sera l’une de ces graines.
Dans un documentaire inédit intitulé Le Séminaire des barbelés, réalisé à l’aide d’images et de films d’archives, d’interviews d’anciens prisonniers séminaristes allemands et d’historiens, Philippe Fusellier relate cette aventure peu commune, dont certains des protagonistes n’hésitent pas à parler comme d’un « miracle ».