Le deuil représente l’une des plus grandes souffrances dans la vie d’un être humain. Elle l’atteint dans sa globalité, dans ses dimensions physiques, mentales, émotionnelles et spirituelles. Elle fragilise celui qui traverse cette épreuve et qui avance en terrain inconnu. Le soutien des autres, le partage se révèlent alors bienfaisants et nécessaires. Bien que les humains sachent tous qu’ils connaîtront le deuil d’êtres aimés, ils vivent sans trop y penser. Puis un jour, tout s’écroule; le diagnostic d’une maladie fatale tombe comme un couperet sur la vie d’un proche ou la mort subite enlève brutalement l’être aimé. Il y a alors un deuil à vivre, un séisme émotionnel, un bouleversement accompagné, dans la plupart des cas, d’une grande souffrance.
Théologienne, docteure en sciences de l’éducation, ancienne professeure en soins infirmiers, Rosette Poletti est une formatrice reconnue en soins palliatifs et en accompagnement de personnes en fin de vie. Elle est l’auteur de nombreux ouvrages sur ces questions et donne régulièrement des sessions au Domaine Notre-Dame de la Route (FR).
La révolte paysanne du XVIe siècle en Allemagne et en Suisse a été vue par Karl Marx comme une première expression du communisme (la révolution russe du siècle passé s’appuya d’ailleurs sur les masses paysannes). Or la dimension religieuse et eschatologique était prioritaire chez ses penseurs radicaux. Le mouvement connut l’échec et favorisa même en Allemagne le triomphe de l’absolutisme.
Jean-Blaise Fellay est responsable du programme de formation du Domaine de Notre-Dame de la Route, à Villars-sur-Glâne. Il a dirigé le Centre interdiocésain à Fribourg et a été durant 14 ans rédacteur en chef de choisir.
«Embaumer les corps, prendre soin de la vie», tel était le titre de l’exposition organisée en avril par l’Espace Fusterie de Genève. Articulé autour des tableaux de Bernadette Lopez sur la mort et la résurrection du Christ (voir p. 38) et du reportage photographique de Patrizia Cini sur la thanatopractrice Camille Béguin, le parcours invitait à découvrir l’embaumement et à méditer sur l’impalpable après la mort. Rencontre avec deux des protagonistes.
Un entretien avec Camille Béguin, thanatopractrice, et Patrizia Cini, photographe, Genève. - Camille Béguin est maître de cérémonie et la seule thanatopractrice suisse en Romandie. Patrizia Cini est une photographe indépendante. Elle a notamment effectué un reportage sur les abeilles, exposé à Corsier (GE) en 2012.
Avec le succès international du film Demain, qui prône un changement de paradigme par rapport à l’agriculture industrielle et à notre surconsommation, des milliers de nouvelles petites expériences de simples citoyens voient le jour. Il s’agit d’inverser la course au gaspillage planétaire de nos ressources.
«Dans tes rêves, y’a plus de banque mondiale, plus d’OMC, plus de FMI. Les forteresses du Grand capital ont été rasées.» Malgré cette rhétorique marxiste, Coline Serreau montrait une tendance nouvelle dans son film Solutions locales pour un désordre global (2010). En quête de sens (2015), de Marc de la Ménardière et Nathanaël Coste, filme dans le même esprit des écolo-philosophes, pionniers du retour à une vie hors du système économique mondialisé, comme l’indienne Vandana Shiva ou Pierre Rabhi, agriculteur partisan de la permaculture et fondateur du mouvement Colibris, qui prône une « sobriété heureuse » et appelle à une «insurrection des consciences».
Université de Toulouse Jean Jaurès. Elle signe une thèse sur «L’écologie à l’œuvre dans les arts du paysage».
«Objectif, objectif, dis-moi qui est le plus beau?» Depuis l’avènement de la photographie, le paysage se pare de ses plus beaux effets pour sublimer la réalité et flatter l’œil de celui qui le regarde. Plus rien d’objectif pourtant dans la démarche du photographe qui traduit la nature plutôt que de la refléter dans ses moindres détails. Les représentations paysagères évoluent donc de pair avec notre vision de la nature, influencée par le développement de l'écologie. Près de deux cent ans de clichés passés sous la loupe par Anaïs Belchun, doctorante en arts plastiques au sein du laboratoire LARA-SEPPIA de l’« Petites boîtes, boîtes, boîtes,
Petites boîtes très étroites
Petites boîtes, boîtes, boîtes,
Toutes, toutes, toutes pareilles... »
Graeme-Allwright, le chanteur des années 1960, pointe dans cette terrible chanson, désespérante et gaie, la dérive de nos sociétés vers la vie en boîtes. Vie hors-sol, emmurée dans les murs de la salle de cours, dans la chambre, emmurée dans les rues de la ville entre le béton des façades et le goudron du sol, emboîtée dans la géométrie, les angles droits des pièces de l’appartement, de l’ascenseur, des murs extérieurs, des rues, emboîtée dans ce regard qui bute toujours, tout près, sur des murs, de l’asphalte, des murs, des murs... Vie réduite pour tout accès au monde à ouvrir des boîtes de conserve à perpétuité (écrans multiples et divers, claviers) d’où jaillissent des vies en conserve. Monde en conserve, nature même en conserve. Ah, les beaux films sur la taïga et ses derniers tigres blancs !
Biologiste, éducateur nature, Louis Espinassous est aussi conteur, romancier, accompagnateur en montagne et berger-fromager dans les Pyrénées. Il est l’auteur notamment de Besoin de nature. Santé physique et psychique, (éditions Hesse 2014), dont ce texte est tiré.
La conversion religieuse comme alternative à la prison. La proposition paraît absurde, pourtant elle remporte un franc succès en Amérique latine, notamment au Pérou, et obtient des résultats estimables. Comment l’expliquer sociologiquement et psychologiquement?
Véronique Lecaros est une spécialiste des mouvements évangéliques en Amérique latine et a écrit plusieurs articles à ce sujet dans choisir. Elle est notamment co-auteure de Le Pentecôtisme. Racines et extension Afrique / Amérique latine (Paris, L’Harmattan 2014, 318 p.) et auteure de L’Église catholique face aux évangéliques. Le cas du Pérou (Paris, L’Harmattan 2012, 252 p.).
Robert Zhao Renhui est un photographe singapourien et un ancien militant pour la défense des animaux. Il consacre sa carrière artistique à l’étude de la relation de l’humanité avec la nature et à la nostalgie qu’elle éprouve pour le monde sauvage.
Holly Roussel Perret-Gentil est une commissaire indépendante et ancienne collaboratrice au Musée de l'Élysée.
Depuis toujours, l’un des outils de prédilection pour envisager la relation complexe que l’homme nourrit avec la nature a été l’art. Avant que les activistes écologistes investissent la rue, avant même que des éthiciens tels William Cronon (The Trouble with Wilderness, 1996) ou Robert Elliot (Faking Nature, 1997) soulignent la valeur du «monde sauvage» et les conséquences de l’extinction anthropique, les artistes se sont emparés du sujet, explorant dans leurs œuvres le sublime du paysage naturel et l’essence de la création comme élément échappant à tout contrôle humain.
Tout un chacun s’accorde pour dire que, pour vivre mieux et plus éthique, nous devons consommer local, préserver la nature, favoriser le bien-être des animaux... mais qu’en est-il de celui des agriculteurs? Le pasteur Schütz répond à la détresse de ceux d’entre eux qui ne trouvent plus leur place dans une société qui leur demande toujours plus et leur redonne toujours moins
Ancien agriculteur, Pierre-André Schütz[1] est aumônier depuis octobre 2015. Il a été mandaté par le Service d’agriculture et de viticulture du canton de Vaud (SAVI) pour mettre sur pied un programme de sensibilisation visant, notamment, à faciliter la détection des personnes en proie à des difficultés. Il vient de recevoir le prix de la Fondation Agrisano pour son engagement altruiste.
La création de réserves naturelles a bonne presse en Suisse. Ainsi un nouveau parc périurbain pourrait voir le jour en 2020 dans la forêt du Jorat (canton de Vaud). Mais ces îlots de verdure ne s’apparentent-ils pas finalement à des musées de la biodiversité ou à des luna-park «bio» pour citadins stressés? Réponse avec Daniel Cherix.
Professeur honoraire au Département d’écologie et d’évolution de l’Université de Lausanne, Daniel Cherix a été conservateur du Musée de Zoologie du Palais de Rumine. Il est chroniqueur à la RTS pour Monsieur jardinier et le président de la Commission de recherche du Parc naturel périurbain du massif du Jorat.
Comment réagit notre cerveau dans des conditions climatiques extrêmes? Quelles modifications structurelles et cognitives[1] sont induites par une exposition prolongée à une chaleur intense frôlant les 50 degrés ou un froid mordant de -50 degrés? Pour répondre à cette question, le neurobiologiste Etienne Kœchlin, fondateur et le directeur du Laboratoire de neurosciences cognitives de l’INSREM rattaché à l’École normale supérieure (ENS), s’est associé à l’explorateur Christian Clot.
Tous deux sont franco-suisses et tous deux ont le goût de l’aventure, pour ne pas dire de l’exploit. Christian Clot est un sportif aguerri, explorateur par passion et par métier. C’est à lui que revient l’idée d’origine de l’étude (voir encadré). Le professeur Etienne Kœchlin est un neurobiologiste réputé, féru de montagne et de voile, qui mène l’étude scientifique permettant de mettre en évidence les modifications de notre cerveau exposé à des environnements climatiques aussi inhabituels.
Comment affronter les extrémistes de tous bords (nationalistes, islamistes, racistes, terroristes) sans tomber dans le découragement ou une radicalisation inverse ? Les recherches scientifiques actuelles proposent de renouer avec une culture du débat et de la rationalité.
Auteure d’une thèse portant sur le processus créatif dans la fiction, la chercheuse en philosophie Amanda Spierings a travaillé au Centre interfacultaire en sciences affectives de Genève. Elle se consacre actuellement à sa famille et à l’écriture.