Si les pages sur l’école libre, la difficulté d’être chrétien dans le monde des médias ou le mariage comme engagement à l’égard de la société en vue de la reproduction des générations et de leur éducation peuvent paraître assez convenues, les reflets de l’action dans les banlieues défavorisées, au milieu d’une population en attente d’espoir et de reconnaissance, ou au sein de l’entreprise sont particulièrement signifiants. Comme l’est la «revisite» de l’action historique de Jeanne d’Arc, expression «à la fois d’une inspiration divine et d’un bon sens paysan»: «C’est Jésus-Christ qui est vrai roi de France», disait-elle lors de son procès.
Le récit par Jean-Marie Schmitz de ses onze ans passés à la tête de l’entreprise Lafarge Maroc illustre magnifiquement que «l’homme n’est pas une variable d’ajustement du management dans l’entreprise» et «que la légitimité des dirigeants réside dans leur capacité à servir et non à se servir». Affirmations qui font écho à l’épitre aux Romains commentée en début de recueil, selon laquelle le pouvoir temporel doit être respecté car il «sert à éviter la guerre de tous contre tous» et «est le garant de la paix sociale». Sa responsabilité est de servir en toutes circonstances le bien commun.
Le fil rouge de ces contributions est bien l’affirmation de repères donnant du sens, de réponses à donner à la quête spirituelle propre à tout être humain, d’une existence faite de devoirs à l’égard d’autrui et de la société. Au cœur du tissu social est bien l’engagement, non comme acte utilitaire mais comme exigence de notre nature.