Quelle place l’insouciance et la responsabilité tiennent-elles dans nos vies? Qu’est-ce qui donne à la vie sa qualité et son sens? L’insouciance (Mt 16,25-34), qui n’a rien de commun avec l’indifférence, et la responsabilité sont des occasions de déployer notre liberté (Qoheleth, Job, Psaumes).
L’insouciance fait appel à la gratuité, à la confiance en l’amour de Dieu avec comme ligne d’horizon l’espérance. Être libéré du souci de soi, pour être plus disponible pour autrui. Elle n’est pas une vertu, fruit de nos efforts, de notre volonté, mais un cadeau qui allège notre route. «Inutile utilité» («Il sait bien, votre Père céleste, que vous avez besoin de toutes ces choses»), en lien avec la responsabilité («Cherchez d’abord le Royaume et la justice de Dieu»), «l’insouciance n’est pas le contraire de la responsabilité, elle en est l’allègement».
Ce livre est comme un testament spirituel d’un théologien qui a voué sa vie à l’étude biblique et à l’éthique protestante. Il nous dit qu’il lui a fallu du temps pour comprendre que «la grâce de Dieu, avant d’être un pardon, est une nouvelle conscience de qui nous sommes pour Dieu, une nouvelle compréhension de qui est Dieu». Dans l’intervalle entre insouciance et responsabilité, l’Évangile nous invite à la liberté. Il nous faut bien une vie pour «recevoir du silence la Parole, du repos l’espérance, de l’insouciance l’amour». C’est une voie vers la lumière et la liberté sur laquelle nous sommes tous appelés. 90 pages de bonheur!