La dimension spirituelle des lieux est le fondement de l’engagement écologique et non l’inverse. Partages, découvertes, témoignages vécus… on se laisse surprendre par la dynamique de ces laboratoires où s’exprime en miniature et de manière concentrée tout ce que notre humanité traverse à une grande échelle. En France, en Italie, en Suisse, en Écosse et en Inde, voici quelques exemples de lieux plus connus, religieux ou laïcs : le village des Pruniers, Findhorn, Karma Ling, la Gendronière, Solan, La Pierre-qui-vire, la Bénissons-Dieu, l’îlot des Combes, Solan, les Bishnoïs et les Brahma Kumari en Inde. Leurs buts: chercher des solutions au niveau de l’énergie, de l’alimentation, des transports, du bâtiment qui soient à la fois écologiques et économiques; baisser son empreinte écologique, jardiner en permaculture…
Tout cela demande de nécessaires changements de conscience et de mode de vie. Inspirés et encouragés par Pierre Rabhi, le Dalaï Lama ou le pape François avec sa dernière encyclique Laudate si’, ces îlots de biodiversité naturelle vivent dans une «sobriété rude et heureuse», nous dit l’auteure. Le travail de la terre, la proximité avec la nature conduisent à une dimension spirituelle ou de réconciliation avec Dieu et le cosmos. Inversement, «la quête de sens ou la pratique religieuse conduisent à s’interroger sur la nature des liens qui unissent ces deux dimensions».
Ce maillage d’îlots est solidaire: ils échangent leurs expériences, s’ouvrent à leur entourage immédiat et sont des lieux d’accueil et souvent de formation. Spiritualité, relation à la nature et service au monde sont les trois composantes essentielles de durabilité: une dynamique en mouvement dans une grande richesse spirituelle et une grande diversité.
Aucune communauté n’est parfaite. Elles affrontent avec courage et lucidité des difficultés et même de la résistance en leur sein. Une grande écoute et une grande porosité au monde poussent à la conversion, au plan individuel et collectif.
Les grands axes d’une communauté écospirituelle sont une vie spirituelle, une communauté et un mode de vie basé sur la sobriété, la simplicité, le partage, l’autosuffisance, le travail manuel… Je résumerai toutes ces démarches comme «du levain dans la pâte humaine» pour ouvrir des perspectives pertinentes à l’heure du changement climatique. Pour leurs innovations et leur créativité, on ne peut que s’émerveiller et les soutenir.