Trois «soulèvements» ou trois influences primordiales ont marqué sa réflexion tout au long de sa vie. D’abord le judaïsme dont il est issu (juif d’Algérie dans son enfance et adolescence), qui se base sur les tables de la Loi données à Moïse. Tout en se disant athée, il reconnaît «une transcendance du don de la Loi». Vient alors le marxisme, sur les traces de son père engagé au Parti communiste. En France, où lui-même s’engage, il reconnaît au Parti «son intelligence du possible (…) son refus à priori de l’injustice». Enfin, attiré par le Sermon sur la montagne et par la non-violence évangélique, il n’a cessé d’être interrogé par le christianisme, essence même de l’amour des ennemis.
Tout cela est incarné dans l’Histoire: sionisme, État d’Israël, conflit israélo-arabe, révolution russe, stalinisme, entrée à Prague des troupes du Pacte de Varsovie, etc. Et c’est cette Histoire qu’il interroge et dont il critique les errements, les dévoiements. Il en appelle à une transformation de soi, à une conversion à une foi comme «changement de mode d’être», loin de toute «bimbeloterie religieuse».