Cette histoire d’exil nous entraîne en Occitanie, au Piémont, en Calabre jusqu’en Amérique, et enfin en Suisse… avec la force d’une foi accrochée au cœur, une force de survie et de résilience. Elle nous est narrée avec les compétences de l’auteure, ethnologue, enseignante aux Écoles polytechniques de Zurich et Lausanne, collaboratrice au Département des Affaires étrangères (Développement et coopération suisse). Mais on est loin ici d’un rapport technique et froid, car je salue son écriture.
Le texte n’est pas compact. La phrase rebondit, en vers libres, sur plusieurs lignes, elle coule en rythme, elle vagabonde, ne s’enlise jamais, respire avec l’auteur. Le lecteur peut s’arrêter où il veut, digérer les dangers et les catastrophes, autant que communier à la poésie, entre racines et déracinement, entre révolte et empathie, dans les sursauts terribles de l’histoire.
L’auteure tire le fil des origines, «Fil de trame et de chaîne du métier à tisser le monde /Fil d’Ariane pour orienter ma vie /Fils d’or et d’argent d’or et d’argent tissant pureté et sagesse.» Fils qui ont ébloui ma lecture.
Françoise Gardiol
Déracinements, exils et renaissance. Des routes Gardiol
Vevey/Le Mont-sur Lausanne, L’Aire/Ouverture 2021, 220 p.