Cette histoire, dit l’auteure, rend hommage aux innombrables visages de femmes qui «hantent mes pensées et forcent mon admiration devant leur persévérance à tenir debout malgré tout». La Cananéenne s’est «risqué à faire alliance avec le Dieu de la Vie, en dissidence avec les siens». Elle sera citée dans la généalogie de Jésus (Mt 1,5), dans la lettre aux Hébreux (11,31) et dans celle de Jacques (2,25).
Francine Carrillo lui donne la parole et révèle ce que les trois lettres de son prénom nous apprennent sur son identité. La maison de Rahab, «située sur les remparts de Jéricho dans le lieu de l’entre-deux, entre l’intra et l’extra muros […] offre à la fois le passage et le confinement, l’ouverture et la protection». Rahab, «la spacieuse, la généreuse, la passeuse qui défait les frontières et les lieux mortifères», va attacher à sa fenêtre «un cordon écarlate» qui sauvera sa famille lors de l’assaut des Hébreux. Tirer à notre tour sur ce cordon, c’est être conduit au-delà de nos fractures jusqu’à l’espérance. Un petit livre, mais une profondeur qui creuse le désir.