Le théologien Pierre Bühler, contributeur régulier de la revue Vivre Ensemble, livre une analyse fine de la gestion de la crise sanitaire vis-à-vis des populations de personnes exilées. À la lumière de l'actualité des dernières semaines sur les îles grecques, évoquant le manque de sauvetage en Méditerranée et le maintien des procédures d’asile en Suisse, il interroge les notions d’éthique et de morale. La déontologie est-elle sacrifiée aux diverses finalités politiques?
Depuis sa sortie sur Netflix fin mars dernier, le succès de la minisérie allemande Unorthodox ne se dément pas. Saluée par la critique et figurant dans la rubrique des émissions les plus plébiscitées de la plateforme, l’histoire raconte l’émancipation d’une jeune juive étasunienne hors de sa communauté ultra-orthodoxe. Malgré une interprétation des protagonistes principaux plus que brillante, la série souffre d’un manque de réalisme dommageable, entre personnages taillés à «l’emporte-pièce» et binarité de l’histoire.
Les évêques catholiques allemands ont publiquement reconnu, le 29 avril 2020, les fautes de l’Église du pays pendant la Seconde Guerre mondiale. Les évêques de l’époque n’ont pas opposé un non clair à la guerre et à l’antisémitisme. L’acte de repentance de la Conférence des évêques allemands s’exprime à travers une brochure historique d’une vingtaine de pages. Si l’idée d’une sympathie des évêques envers l’idéologie et l’ordre nazis doit être clairement écartée, l’esprit national et patriotique offre une explication mieux étayée de leur complaisance, voire de leur complicité dans la guerre.
Les 21 supérieurs majeurs des jésuites d’Europe et du Proche-Orient appellent à la promotion d'une «véritable solidarité éthique et sociale» suite à la crise du coronavirus sur le continent. Dans un message publié à l'occasion du 75e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et 70 ans après la déclaration Schuman, les provinciaux jésuites demandent aux institutions de l'UE de s’engager avec détermination afin de surmonter «la menace existentielle que représente le manque actuel de désir pour la solidarité internationale». La déclaration a été signée par tous les Provinciaux jésuites européens, dont le provincial de Suisse Christian Rutishauser sj, ainsi que par Franck Janin sj, président de la Conférence des Provinciaux JCEP, ce qui représente environ 4000 jésuites et des centaines d'institutions différentes sur le continent européen ainsi qu'au Moyen-Orient.
Deux attitudes peuvent être adoptées face à la crise déclenchée par la pandémie du Covid-19. Nous pouvons, avec résignation, attendre que cela passe, ou en profiter pour réfléchir au sens que nous donnons à notre vie et nous mobiliser de manière créative. Le cardinal jésuite Michael Czerny sj est sous-secrétaire de la Section des migrants et des réfugiés du dicastère pour le service du développement humain intégral. Il propose une réflexion autour de ces deux voies, dans cet article publié le 22 avril 2020 sur Religión Digital et traduit en français ici.
Garabandal, Dieu seul le sait a été tourné sans réel budget de production. Son réalisateur, Brian Jackson, est un jeune séminariste américain. Le film relate les apparitions surnaturelles (Vierge, saint et anges) à quatre jeunes filles dans les années soixante, à San Sebastián de Garabandal, un hameau perdu dans la montagne, au nord de l’Espagne. Il fait partie des œuvres à visée évangélisatrice de Saje Distribution. La véracité des apparitions reste non confirmée officiellement par l’Eglise.
Jugement Dernier, Michel-Ange (1536 à 1541) © Wikimedia CommonsEn ce temps de confinement, le sentiment de ne pas avoir complétement les pieds sur terre est fort. Il m’habite constamment. Ceux qui évoquent la fin du monde ne me paraissent pas complétement à côté de la plaque. Le moment est venu, en tous les cas, de réfléchir à ce qui va changer. Quel visage va prendre notre société, qui est trop profondément remuée pour simplement retrouver sa forme antérieure?
Depuis les années 80, Jacques Martin, monstre sacré de la BD classique et pilier des studios Hergé, rêvait d’emmener Alix en Helvétie, esquissant une première trame de scénario. Plus de trois décennies plus tard, ce projet prend enfin vie dans deux albums écrits et dessinés par ses successeurs et publiés coup sur coup chez Casterman. La BD Les Helvètes, et L’Helvétie, nouveau voyage richement documenté entre textes, photographies et dessins, rejoignent ainsi la série historique Alix, traduite en quinze langues et vendue à plus de seize millions d'exemplaires dans le monde.
Il est étrange de s'interroger sur un changement de conviction au milieu d'une crise profonde. Il est rare en effet de changer quand on est au milieu du fleuve. J'essaye de ne pas le faire. Ignace, notre fondateur jésuite, nous rappelle combien il est important de poursuivre notre chemin en temps de désolation. Or, à bien des égards, c'est là une période de désolation. Beaucoup d'entre nous ont été personnellement touchés par cette menace sanitaire sans précédent. Nous avons perdu des êtres chers, qui ont rejoint le Père bien trop tôt et à qui nous n'avons pas pu dire au revoir. Nos vies sont bouleversées. Certains ont perdu leur emploi, partiellement voire complètement. Des écoles sont fermées. Les fêtes et les célébrations ne sont possibles que dans un format réduit. Nous sommes désorientés. Mais si cette désolation devait me ramener à une seule conviction, c'est au fait que le travail est au centre de notre vie. Peut-être occupe-t-il une place trop centrale, oui, mais cela reste un fait de société.
Quand le réel se met en pause pour faire face à la crise sanitaire, le virtuel prend le relais et se pare de ses plus beaux atours pour exposer l’art au plus grand nombre. Zoom sur ce festin numérique proposé par les musées de la Confédération helvétique et d'autres institutions dans le monde entier, en attendant une réouverture annoncée en Suisse pour le 11 mai...
Dès les prémices de 2020, le monde a dû plier face à l’impact dévastateur du Covid-19 et tente, jour après jour, de s’adapter à une situation menacée par la récession. À l'image des grandes institutions muséales qui se repensent et se réorganisent, mettant à profit les avantages de la dématérialisation. Si les expositions virtuelles existent depuis quelques années déjà, on leur porte aujourd’hui un regard bien différent. L’occasion pour le monde de l’art et de la culture de se mobiliser et de redoubler d’ingéniosité pour faciliter l’accès aux catalogues numériques de leurs collections et ainsi permettre à tout un chacun de s’évader et flâner au gré des œuvres, des styles et des époques. Car l’art est partout où l’homme se trouve, même confiné.