Lorsque j'étais adolescent, j'ai demandé un jour à mon père pour quelle raison Bob Marley et ses Wailers n'apparaissaient que sporadiquement dans son impressionnante collection de disques, qui tenait une place importante dans le salon familial. Je ne connaissais alors rien au reggae. Cette musique au nom exotique se résumait pour moi à un seul et unique nom, celui précisément de ce fils d'une mère jamaïcaine et d'un père anglais, célèbre et célébré dans le monde entier. Or je savais que mon père était un amoureux inconditionnel des Antilles, et en particulier de l'île de la Jamaïque, de son rhum et de sa façon de vivre la musique; ce qui m'avait ainsi amené à m'interroger.
«Un grand merci à choisir de m’avoir apporté des années durant de quoi réfléchir, espérer, aimer, me cultiver.»
Hélène Ambord, Genève
«Espérons que les valeurs qui vous auront inspirés seront encore mises à l’honneur ailleurs.»
Marie Allenbach, Territet
Suite à l’annonce de la fermeture de choisir, nous avons reçu de nombreux témoignages de reconnaissance, tristesse, déception. D’espérance aussi parfois. Extraits choisis, représentatifs de notre lectorat et de nos objectifs.
Le temps est venu de nous dire au revoir et de vous remercier pour ces années passionnantes traversées ensemble. Ce numéro 705 que vous tenez entre vos mains est bien la dernière édition de choisir… Il paraît exceptionnellement en novembre, clin d’œil voulu aux Pères fondateurs Raymond Bréchet sj, Jean Nicod sj et Robert Stalder sj qui lancèrent le titre en novembre 1959, il y a 63 ans exactement. Si nous tenons, une dernière fois, à leur rendre hommage, nous ne pouvons prendre congé de vous, lectrices et lecteurs, autrices et auteurs, collaborateurs et collaboratrices -notamment la famille Fiorina, nos éditeurs à Sion depuis novembre 1989, date du numéro anniversaire des 30 ans!- sans vous dire notre profonde reconnaissance pour toutes ces années passées à vos côtés. Ce furent, pour toutes les équipes rédactionnelles qui se sont succédé à choisir, de stimulantes décennies de partage et d’échange avec vous!
choisir a toujours eu un intérêt particulier pour la littérature, expression privilégiée de la culture. Des écrivains reconnus ont été régulièrement invités dans ses pages, mais aussi des plus jeunes désireux de faire découvrir leur plume. Ce numéro ne déroge pas à la tradition et propose, pour la dernière fois, une nouvelle inédite de Fanny Desarzens, vidéaste et écrivaine de Lausanne.
Je sais très bien quand écrire m’est devenu quelque chose de sérieux. C’était en 2018, l’année où j’ai terminé mon premier manuscrit. Après quelques tentatives de publication et quelques refus, j’en ai commencé un autre. Je savais que je n’allais pas me décourager. Mais quand même: c’est qu’on est très seul, lorsqu’on écrit. Et cette solitude, on doit apprendre à l’aimer, et en prendre soin. Mais écrire, c’est aussi lancer des appels à la ronde; on voudrait simplement que quelqu’un nous réponde un jour.
À l’occasion de sa participation au concours d’écriture Le Choix, Fanny Desarzens, vidéaste et écrivaine, s’est faite remarquer par les éditions Slatkine, chez qui elle a publié cette année son premier roman, Galel.
Dans notre contexte chahuté de perte de repères, l’existence de lieux et d’organes de débat, de documentation et de réflexion structurés est essentielle. Force est, malheureusement, de constater la disparition en Suisse romande de deux médias qui leur était justement dévolus: Domaine public et choisir.
Successivement député socialiste du canton de Genève, conseiller national genevois, président du PS genevois et maire d’Onex, René Longet est aussi un pionnier de l’écologie et un défenseur des droits des peuples autochtones. Auteur de nombreux ouvrages et articles, il écrit pour choisir depuis 1975.
Le 19 mai 2022, lors de sa rencontre au Vatican avec les responsables des revues culturelles européennes de la Compagnie de Jésus (dont choisir), le pape François a précisé quelle est, à ses yeux, la mission de celles-ci. Extrait choisi de cet entretien mené sous forme de questions-réponses, diffusé conjointement par toutes les revues culturelles jésuites européennes.[1]
«Un peu de science éloigne de Dieu, mais beaucoup y ramène.» Cette citation de Louis Pasteur est souvent évoquée pour défendre l’idée que le progrès des connaissances scientifiques amènerait inéluctablement un retour vers la religion. Elle prend le contrepied de l’idée, tout aussi répandue, que le savoir scientifique écarterait nécessairement toute référence à quelque transcendance. Les choses sont évidemment plus complexes.
Agrégé de physique, François Euvé enseigne à la Faculté de théologie du Centre Sèvres, dont il a été doyen de 2005 à 2012. Il a écrit ou co-écrit nombre d’ouvrages relatifs aux rapports entre les religions et les sciences, comme La science, l’épreuve de Dieu? (Salvator, 2022) et Dialogue sur l’histoire, la religion et les sciences (CNRS éditions, 2019).
L’éthique serait-elle devenue une appellation fourre-tout, à l’élasticité commode, qui s’adapterait à l’évolution des mœurs et aux intérêts particuliers? Au contraire de la morale religieuse qui, elle, se référerait à des principes universels? Ce qui expliquerait l'engouement de notre revue pour l’éthique, les jésuites étant des «champions» du discernement …et donc, selon certains, du relativisme? Décryptage de ces raccourcis saisissants avec Rémi Brague, président de l’ASMP.[1]
Membre de l’Institut de France, Rémi Brague enseigne la philosophie grecque et arabe à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il a reçu le Grand prix de philosophie de l’Académie française en 2009 et le prix Ratzinger en 2012. Parmi ses ouvrages, citons La sagesse du monde… (2002), La Loi de Dieu… (2008) et Le règne de l’homme… (2015).