J. Ziegler, Frère Alexis et J.-M. Carrière sjPour poursuivre avec ses lecteurs la réflexion proposée dans son numéro 683, sur les Fuites et migrations, votre revue s’est associée, le 10 mars dernier, au cycle de conférences autour de la migration, organisé à Genève par l’Espace culturel saint François de Sales. Titre de la rencontre: Europe: terre d’écueil?
J'ai lu avec intérêt la critique du film Jésus, l'enquête de votre chroniqueur cinéma Patrick Bittar. Ses propos sont justes, c'est un très bon compte-rendu, mais il n'a pas remarqué la perspective évangélique américaine: lecture littérale de la Bible, born again, individualiste et même un côté échappatoire de la foi. La jeune femme prétend vivre quelque chose de merveilleux, mais cela n'implique pas pour elle un retour vers l'autre, mais simplement un effort pour amener son mari dans son monde merveilleux. Rien à voir avec la solidarité, la coresponsabilité face au cosmos donc, à mon avis, pas grand chose à voir avec le Christ.
En tout cas, le film a le mérite de susciter le débat.
Le message que le pape François a prononcé le 17 janvier à Temuco, lors de son voyage au Chili, était très attendu par le peuple mapuche. Les épisodes de violence enregistrés ces dernières années en relation avec la question mapuche, y compris les incendies d’églises, catholiques et évangéliques, ont pour effet de saboter toute prise de responsabilité sérieuse dans les problèmes posés. «Toute l’attention des Chiliens risque de se concentrer sur ces violences et non sur la situation d’injustice, aux racines profondément enfoncées dans le passé, que vivent les Mapuches jusqu’à nos jours.» Ce cri d’alarme est lancé par le jésuite chilien Fernando Montes Matte, ancien recteur de l’Université Alberto Hurtado.
Dans le cadre du festival Singuliers Pluriel, Jean-Luc Borgeat met en scène et interprète Haute trahison, un texte de l’écrivain valaisan Jérôme Meizoz, bien connu de nos lecteurs.
Haute trahison (Genève, La Baconnière 2018, 30 p.) est un monologue fait pour être lu d’une traite ou être dit.
Explorer le thème Musique et identité révèle des surprises. Je fais partie des personnes pour lesquelles le lien avec la musique est compliqué. Dépourvue d’oreille et de mémoire musicales, chantant faux, je suis en outre tétanisée dès que l’on me demande de citer un morceau aimé ou de choisir un disque. Je préfère laisser les animateurs radio ou les bandes aléatoires d’ITunes décider pour moi. Osons un peu de psychologie de café du commerce: on est ce qu’on écoute, comme on est ceux que l’on fréquente!
J'ai beaucoup apprécié l'article de Daniel Marguerat, Jésus, un insurgé millénariste?, qui démontre combien Jésus, par son enseignement, se séparait des Zélotes. Même l’Église évangélique réformée du canton de Vaud (EERV), par certaines de ses récentes décisions, semble favoriser ce renversement des valeurs en voulant "faire autrement" au mépris de la Tradition. Or cette Tradition est une notion catholique qu'elle ne reconnait hélas pas au même niveau que l’Écriture, ce qui lui éviterait cependant des dérives sans lendemains... Il y a aussi des Zélotes parmi nos Autorités ecclésiastiques. Puissions-nous en être préservés! Ce sont mes vœux pour 2017.
Avec la nouvelle année vient le temps du premier numéro des Échos des jésuites de Suisse de 2018, le supplément de la revue culturelle jésuite choisir.
Un premier article parle de la vie spirituel en hôpital. Luc Ruedin sj, jésuite romand, a rejoint il y a un an le service d’aumônerie au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), à Lausanne. Un service dont le rôle a bien changé depuis le siècle dernier, comme le relève son responsable François Rouiller qui intervient dans un reportage vidéo tourné par la rédaction de choisir. Les aumôniers sont une vingtaine, laïques et religieux, à se relayer au chevet des malades. On les appelle d'ailleurs plus volontiers accompagnateurs spirituels qu'aumôniers, ce qui reflète bien la réalité de leurs actions.
«Les problèmes dont nous informent quasi quotidiennement nos partenaires varient beaucoup selon les pays. Un même fil conducteur cependant relie tous leurs rapports et nos entretiens: le manque de formation scolaire et professionnelle constitue le terreau idéal pour les conflits», note le Père Toni Kurmann sj, président de la Fondation Jésuites International, l’organisation caritative des jésuites suisses. «C’est la raison pour laquelle l’enseignement et la formation jouent chez les jésuites un rôle essentiel dans la lutte contre la pauvreté, l’injustice et les crises.»
La participation des enfants a battu son plein le 22 novembre à Genève, à l'occasion de la Journée internationale des droits de l'enfant et des 20 ans de la ratification par la Suisse de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant (CDE). Plus de 200 personnes, dont des enfants, ont participé à des ateliers. Les enfants ont émis ensuite leurs recommandations, qui seront transmises à l’ONU.
L’accaparement des terres au profit d’intérêts économiques et financiers étrangers est un des facteurs majeur de l’émigration des Africains. «Le phénomène des migrants, qui épouvante tant les opinions publiques européennes, est produit par nous-mêmes», a déclaré le Père Domenico Guarino, lors d’une rencontre organisée par les missionnaires comboniens, tenue à Rome le 14 novembre sous le titre L’Afrique contre les fausses nouvelles. Un seul chiffre suffit pour accréditer cette idée: sur 30 millions d’hectares de terres fertiles injustement appropriés dans le monde, près de la moitié se trouvent en Afrique.
Merhawi © Anne KearneyLes demandeurs d’asile ont souvent vécu des événements traumatiques dans leur pays d’origine ou durant leur parcours migratoire, pouvant occasionner une vulnérabilité psychique, voire des troubles psychopathologiques. Des chercheuses des Universités de Genève (UNIGE) et de Neuchâtel (UNINE) ont effectué une synthèse de dix ans de recherches menées dans différents pays européens, dont la Suisse, sur l’impact des conditions d’accueil sur la santé mentale des demandeurs d’asile et des réfugiés. Elles montrent que les conditions d’accueil difficiles et les contraintes liées à l’intégration rapide dans les pays d’accueil provoquent un épuisement psychique et agissent comme des facteurs de maintien des troubles.
Elles marchent main dans la main, comme deux sœurs, la révolution et la mort. Des jumelles peut-être, tant elles sont inséparables.
L’une imagine un monde meilleur, le grand bond en avant, et rêve de transformer l’ordre établi.
L’autre, impatiente et violente, lui ouvre le chemin, liquidant le passé sans état d’âme. Sans la mort, telle un animal stoppé dans son élan, la révolution stagne au niveau des utopies; elle garde un goût d’inachevé. Avec la mort, elle devient odieuse. Certaines révolutions, il est vrai, se sont heureusement passées des services de la mort et de la violence pour bouleverser l’Ordre ancien: la révolution des œillets au Portugal (1974), celle de velours en Tchécoslovaquie (1989), la révolution orange en Ukraine (2004).
Éditorial du dernier numéro de notre revue. Découvrez le sommaire du choisir n° 685
Avec la reprise de septembre vient le temps des nouvelles propositions de retraites, de formations et autres sessions animées par les jésuites de Fribourg au domaine de Notre-Dame de la Route. Il y a les incontournables et les nouveautés, tout un programme à retrouver sur notre site ici. Il y a aussi une maison neuve, des salles de conférences contemporaines équipées, des chambres accueillantes et un restaurant de produit de saison qui attendent leurs hôtes. «Respect, solidarité et tolérance sont les valeurs communes aux jésuites et au Centre d'intégration socioculturelle (CIS) qui gère désormais les lieux», se réjouit Jean-Blaise Fellay sj, responsable du programme jésuite qui, avec Christine Michaud, directrice du CIS, souhaite affirmer le rôle de Notre-Dame comme «lieu de réflexion, de ressourcement et de repos».
D'une plume alerte, le Père rwandais Michel Segatagara Kamanzi sj dresse dans un second article le portrait tendre et amusé de ses quatre ans passés «au pays des Helvètes» juste avant de regagner Rome d’où il était venu pour son travail de thèse Il laisse à la communauté de Fribourg la nostalgie de sa présence chaleureuse, de son humour et de son regard décalé sur notre pays et ses coutumes.
À découvrir en cliquant ci-contre: Echos_oct17.pdf