Ce que nous consommons a un impact sur le climat. La nourriture est responsable de 30% de nos émissions de gaz à effet de serre. La campagne œcuménique de Pain pour le prochain, Action de Carême et Être partenaires montre de quelle manière notre surconsommation de viande accroît le besoin en fourrage pour les animaux que nous élevons, et de quelle manière la forêt tropicale et la savane au Brésil sont détruites pour produire leur alimentation – un mécanisme qui contribue aux changements climatiques. Ce sont des millions de familles de petits paysans dans le Sud qui souffrent aujourd'hui des conséquences de ceux-ci : cyclones, inondations, sécheresses, faim.
Avec le slogan « Moins pour nous, assez pour tous », la campagne œcuménique invite à mener une réflexion sur sa propre consommation et à agir contre les changements climatiques, de manière individuelle ou en groupe. Elle propose des alternatives concrètes pour contribuer à la préservation de la Création. Au niveau individuel mais également politique : par une pétition, elle invite le Conseil fédéral et le Parlement à prendre des mesures efficaces contre le réchauffement climatique, au Nord comme au Sud.
Pour faire écho à la Campagne œcuménique de carême, la revue choisir s'associe à la réflexion dans son numéro de mars - à paraitre le 6 mars - avec quatre articles sur l'alimentation qui donnent des pistes d'engagements concrets pour lutter contre les déséquilibres agricoles et le gaspillage alimentaire.
Site de la campagne : www.voir-et-agir.ch
De nombreux laïcs issus du monde islamique ont signé dans la presse une déclaration appelant à la réforme religieuse de l'islam, mais aussi à une réforme politique au sein des pays musulmans. La rédaction d'Arte a rencontré deux des premiers signataires, l'islamologue franco-algérien Ghaleb Bencheickh et l'historienne franco-tunisienne Sophie Bessis.
A voir le reportage d'Arte du 28 janvier.
Lire aussi la Lettre ouverte au monde musulman d'Abdennour Bidar, philosophe spécialiste des évolutions contemporaines de l'islam et des théories de la sécularisation et post-sécularisation.
Une fatwa a été lancée contre Mustafa Memeti, imam de la mosquée à la Maison des Religions à Berne. L'information a été révélée par la Berner Zeitung et a été reprise le 23 janvier 2015 par le quotidien gratuit en allemand 20 Minuten.
Des imams conservateurs ont décrété que la prière musulmane se déroulant à la Maison des religions était non valide, a indiqué Mustafa Memeti à la Berner Zeitung. Cet imam a reçu par ailleurs des lettres de menaces, dans lesquelles il est traité de traître, de marionnette ou encore de complice en vue de l'assimilation. L'an dernier, les anciens locaux de son association musulmane avaient été vandalisés.
Le délégué à l'intégration du Canton de Berne, Manuel Haas, condamne clairement ces décrets issus de milieux conservateurs. "Il est inacceptable que les valeurs et l'ordre juridique de la Suisse ne soient pas respectés", a-t-il déclaré dans 20 Minuten.
Originaire de Serbie, Mustafa Memeti préside l'Association islamique albanaise. Il a été désigné en 2014 « Suisse de l'année » par la rédaction du SonntagsZeitung pour « son courage et son engagement dans le débat le plus explosif de notre temps ». Pour lutter contre le radicalisme, l'imam de la Maison des Religions préconise en effet une collaboration étroite entre les mosquées et les autorités suisses, y compris le Service de renseignement. Il appelle à la transparence des sermons des mosquées, soulignant que nombre de ses confrères se forgent une double image : l'une « modérée » pour l'extérieur, l'autres plus extrémiste. Il rappelle encore que la foi est avant tout affaire personnelle, et non politique. Il s'insurge donc contre toute ingérence étrangère en Suisse et appelle à une réinterprétion contextuelle des textes de Mahomet.
Pour la journaliste Mireille Vallette (in le journal en ligne lesobservateurs.ch, 31 décembre 2014) « ce qu'illustre cet homme exceptionnel, c'est donc en miroir le caractère extraordinairement conservateur de l'ensemble des imams et porte-paroles de Suisse et le verrouillage de toute exégèse. C'est l'impossibilité pour ceux qui les suivent de s'adapter vraiment, pleinement à notre société et à ses valeurs civilisées et humanistes. »
La Maison des Religions a ouvert ses portes en décembre 2014. Elle accueille dans ses locaux huit communautés religieuses, qui s'organisent de façon indépendante et participent à la promotion du dialogue interreligieux. (apic/réd.)
Le rêve des enfants des rues de Manille, dont la revue "choisir" s'est fait témoin dans son numéro de janvier, a été exaucé par le pape ! Après la messe célébrée par François à la cathédrale de Manille, plus de 300 enfants de la rue ont explosé de joie en voyant le pape franchir le seuil de la Fondation Anak-Tnk pour une visite surprise.
Plus clair, plus élégant, plus sobre, plus journalistique, tels sont les qualificatifs qui se prêtent bien au nouveau look des portails catholiques suisses dont le romand www.cath.ch. Une belle réussite qui propose notamment un premier dossier sur l'Abbaye de Saint-Maurice et son nouveau parcours de visite du site culturel et patrimonial. On y trouve aussi des actualités, un agenda des activités des différents acteurs de l'Eglise catholique et bien d'autres informations. Moins visible, mais tout aussi présents, les blogs d'intervenants gardent leur place sur le portail cath.ch. Ainsi, choisir continue de proposer régulièrement des articles, tout comme des personnalités du monde catholique, tel le prévôt du chapitre cathédral Claude Ducarroz ou le Frère Guy Musy.
Le portail catholique romand relooké, comme celui des alémaniques et celui à venir des tessinois, est l'une des parties visibles de la nouvelle organisation des médias catholiques qui se veulent plus ancrées dans l'actualité. « Un processus de plus de deux ans qui a permis la fusion en trois nouveaux centres de médias – un par région linguistique – des anciennes institutions médiatiques de l'Eglise : APIC-KIPA, CCRT, le portail cath.ch, le service alémanique Katholischer Mediendienst, et le centre tessinois CCRTV », note le communiqué de la Conférence des évêques suisses (CES). Communiqué qui précise : « Le travail des agences de presse, radio et TV, réseaux sociaux et portails internet ne sera plus accompli par différentes rédactions et institutions indépendantes, mais réuni dans les nouveaux centres. L'Eglise relève ainsi le défi des profonds changements technologiques du monde médiatique actuel. » Il poursuit : « Mais la coopération au-delà des frontières linguistiques ne peut être négligée, car toutes les régions forment une seule Eglise catholique en Suisse. » Et c'est très précisément ce que démontre la nouvelle ligne graphique commune des trois portails que sont www.cath.ch, www.kath.ch et www.catt.ch (le portail tessinois sera effectif le 22 janvier).
Si cette réorganisation des médias catholiques suisses en trois centres, démontrant est à l'image du nouveau site cath.ch, gageons qu'elle sera créative et fédérative !
Une bonne nouvelle pour clôturer l'année. Ça change et ça fait du bien... La Fondation Digger, basée à Tavannes dans le Jura bernois, a annoncé que la province de Tete au Mozambique a été officiellement déclarée libre de mines par l'Institut National de Déminage (IND).
Suite au combat pour l'indépendance et à la guerre civile, entre 1964 et 1992, le Mozambique fait partie des pays les plus gravement touchés par ces saletés. Le déminage a déjà permis à des milliers d'agriculteurs de retrouver leurs champs et de reprendre la production alimentaire. La Fondation Digger (www.digger.ch) se dit d'autant plus enthousiasmée par cette nouvelle qu'elle a y contribué. Une des ses machines de déminage est utilisée à Tete depuis 2012, grâce à l'aide de la DDC.
Le 13 décembre 2014, la paroisse du Sacré-Cœur de Lausanne-Ouchy a honoré l'abbé Maurice Zundel (1897-1975), prêtre et mystique. Le parvis de l'église, béni en ce samedi soir, comporte une rampe agrémentée de stèles de verre comportant des citations du célèbre prédicateur.
Des lumignons fabriqués par les enfants et les jeunes délimitaient en lumières la placette rénovée qui a été bénie par le curé, l'abbé Gabriel Pittet. Il s'est félicité de la présence de « deux œuvres qui sont un plus pour l'église, la paroisse et le quartier ». Deux œuvres ? Le nouveau parvis dallé et la rampe d'accès à la porte latérale de l'église. L'aménagement de ce « chemin de cœur » a été confié à l'artiste verrier Françoise Bolli d'Yverdon-les-Bains. L'idée ? Des plaques de verre colorées et des stèles blanches, se référant à l'abbé Zundel qui passa ici ses dernières années, avant 1975.
Une invitation à la méditation
« J'ai créé douze stèles de verre, marquées d'une citation de Maurice Zundel. Car il est le cœur spirituel de ces lieux, indique Françoise Bolli. » Entre ces stèles, des plaques de verres de couleur, du rouge orangé au rouge, mènent à l'église. L'artiste s'est replongée dans l'œuvre de Zundel pour choisir les textes. « Les racines de l'homme sont en avant de lui », « Croire en Dieu peut n'engager à rien, mais croire en l'homme engage à tout » : l'arrêt invite à la méditation. Une manière d'offrir à tous la pensée de Zundel, comme les pages d'un livre. « L'œuvre est venue illuminer l'espace, indique avec satisfaction Bruno Migliarini, paroissien responsable du projet. Nous transmettons quelque chose de l'esprit de Zundel ».
Les verres bifaces sont illuminés de l'intérieur, à la nuit tombée. La pensée de Maurice Zundel illumine donc Ouchy, nuit et jour. « Ses citations nous éclairent même lorsque le soleil ne brille plus », dit Françoise Bolli. L'inauguration officielle du parvis est prévue en mai 2015.
pour l'apic
Bernard Litlzer, CCRT
En janvier 1997, à l'occasion du centième anniversaire de la naissance de Maurice Zundel, la revue choisir publiait un numéro spécial consacré au théologien suisse.
A lire en pdf sur http://choisir.ch/religions/dossiers/item/1670-maurice-zundel-1898-1975
Le Sénat américain a rendu public mardi 9 décembre le rapport sur la torture pratiqué par la CIA dans les années 2000, après les attentats du 11 septembre. L'audit original de 6000 pages restera secret, mais sa version expurgée, longue de 500 pages et éprouvante, est à la disposition du public (disponible ici en anglais) malgré les pressions exercées par l'Agence, qui a tenté d'empêcher sa publication. Des extraits de ce rapport peuvent être lus ici en français.
Des représentants des Nations Unies et du Conseil œcuménique des Églises (COE) ont déclaré, au terme d'un colloque organisé à Genève le 28 novembre, que la communauté internationale et les responsables religieux devaient coopérer davantage pour lutter contre le fléau que représente le virus Ebola. «Les organisations religieuses ont un rôle absolument essentiel à jouer dans la lutte contre Ebola parce qu'elles ont un accès privilégié aux populations », a précisé le docteur David Nabarro, envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour la lutte contre Ebola.
En Turquie, depuis la rentrée scolaire de septembre, les étudiants des écoles coraniques ont accès aux universités formant les futurs hauts fonctionnaires. Le président Erdogan lui-même avait étudié en son temps dans une école religieuse et n'avait pas pu accéder à une de ces facultés.
Autre mesure significative, les cours de religion islamique sont obligatoires pour tous les étudiants des écoles publiques turques, alors qu'ils n'étaient auparavent dispensés que dans les écoles religieuses. Les écoles chrétiennes arméniennes et orthodoxes de Turquie, par contre, ne sont pas contraintes à fournir un enseignement religieux islamique.
Parallèlement à une islamisation du pays, le gouvernement turc cherche à accréditer la thèse de sa sensibilité croissante envers les droits des minorités religieuses.
C'est ainsi que le nombre d'écoles chrétiennes financées par l'Etat a augmenté cette année, passant à 55. Parmi elles, 36 appartiennent à la communauté arménienne, 18 à la communauté grecque et une école maternelle à la communauté syro-orthodoxe. Aux écoles liées aux communautés chrétiennes, viennent s'ajouter 5 institutions éducatives appartenant à la communauté juive. Les données en question ont été diffusées par les responsables de la Direction de l'éducation nationale. En septembre 2013, un dossier réalisé par la Fondation sociale et économique de Turquie (Tarih Vakfi) avait dénombré seulement 22 écoles appartenant aux minorités religieuses sur l'ensemble du territoire national.
A titre de comparaison historique, 6437 écoles appartenant aux communautés minoritaires existaient en Turquie en 1894. Leur nombre diminua drastiquement, se réduisant à 138, au cours des premières années de la République turque. La politique nationaliste du Comité Union et Progrès, visant à construire et à imposer le modèle unique du « citoyen turc », inspira à cette époque une politique d'expulsion des groupes minoritaires. (fides/réd.)
Selon plusieurs participants au Synode des évêques sur la famille (par ex. Antonio Spadaro, directeur de la revue jésuite italienne "Civiltà cattolica", celui-ci a pris à mi-parcours déjà des allures de Concile dans son approche des problématiques contemporaines. Mgr Bruno Forte, archevêque de Chieti-Vasto (Italie) et secrétaire spécial du Synode, l'a d'ailleurs affirmé devant la presse, le 13 octobre 2014.
Les observateurs se réfèrent ici à la liberté avec laquelle les cardinaux et évêques de tendances opposées se sont expimés, selon les encouragements au « dialogue sincère » du pape François. De fait, ce synode pastoral a clairement des implications doctrinales.
Le pape François a en outre nommé six Pères synodaux pour participer à la rédaction de Relatio Synodi, le document final qui sera soumis au vote de l'assemblée synodale le 18 octobre 2014, avant d'être rendu public. Il s'agit du Père jésuite espagnol Adolfo Nicolas, préposé général de la Compagnie de Jésus ; du cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical pour la culture ; du cardinal Donald William Wuerl, archevêque de Washington (Etats-Unis) ; de Mgr Victor Manuel Fernandez, recteur de l'Université pontificale argentine ; de Mgr Carlos Aguiar Retes, archevêque de Tlalnepantla (Mexique) et président du Conseil épiscopal latino-américain ; de Mgr Peter Kang U-Il, évêque de Cheju (Corée du Sud).
Certains vaticanistes se sont montrés critiques face à cette décision. Ils mettent en doute l'impartialité des Pères synodaux nommés par le pape jugés et relèvent l'absence de représentant africain.
Le document final servira de base pour le second Synode, qui se tiendra du 4 au 25 octobre 2015 sur « la vocation et la mission de la famille dans l'Eglise dans le monde contemporain ».
Les catholiques romains des cantons de Bâle-Ville et de Bâle-Campagne ont accepté dimanche 28 septembre, par 81,8 % (BS) et 87,4 % (BL) de oui, l'initiative pour l'égalité entre les femmes et les hommes dans l'Eglise. Celle-ci demande un accès au sacerdoce non limité par l'appartenance sexuelle ou l'état civil. Le parlement de l'Eglise catholique romaine de Bâle-Ville avait reconnu en 2012 la validité de cette initiative.
Pour la première fois en Suisse, (et même dans le monde selon les comités d'initiative) une demande formelle du peuple de l'Eglise allant dans ce sens a donc été inscrite dans une constitution de droit public ecclésiastique. Cette décision n'aura pas d'effet direct au plan ecclésial. En raison de la séparation des pouvoirs entre les autorités ecclésiales et les corporations ecclésiastiques, ces dernières ne sont pas en mesure d'imposer à l'évêque de Bâle l'ordination de femmes prêtres, contraire au droit canonique.
Les initiants soulignent cependant dans un communiqué de presse que c'est là un signal fort indiquant, « face à la constitution hiérarchique et patriarcale de l'Eglise, que le peuple de l'Eglise souhaite ardemment un changement des critères d'accès à la prêtrise (...) Selon le désir des femmes et des hommes catholiques des deux cantons de Bâle-Ville et de Bâle-Campagne les femmes doivent pouvoir participer d'une façon égalitaire aux décisions prises par l'Eglise. Nous souhaitons une orientation suivant la pratique du début du christianisme, dans laquelle le célibat obligatoire des prêtres n'était pas encore légiféré et ou les croyants pouvaient élire une femme pour la direction de la communauté. Nous espérons que ce signe sera compris par les organes de décision exclusivement masculins de notre Eglise. Nous espérons aussi que d'autres Eglises cantonales vont suivre. » (com/réd.)